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Entre gloire et désespoir

Les films de la décennie (2010-2019)

Cela peut paraître fou mais nous voici déjà à l’aube d’une nouvelle décennie, qu’il est loin le fameux bug de l’an 2000, c’était il y a vingt ans, une époque qui semble désormais tellement lointaine. Au moment de tourner la page des années 2010 et d’aborder le chapitre suivant, qui, on l’espère, sera prolifique en matière de bon cinéma, prenons le temps de tirer les enseignements et de faire le bilan des dix dernières années du 7ème art.

Une décennie haute en couleurs qui aura vu Netflix se faire une place au soleil, non sans certaines polémiques, Disney rachète la Fox et surtout LucasFilm (Star Wars pour nous pondre une nouvelle saga mi-figue, mi-raisin), sans oublier ses nombreux classiques en live action dont on se serait bien passé.

Elle a également signifié la fin de sagas importantes telles que « Harry Potter » ou « The Dark Knight », nous a offert toujours plus de films de super-héros avec la domination du genre par Marvel, pléthore de prequels, sequels, etc. pour le meilleur et pour le pire (« Le Hobbit », « Jurassic World », etc.). Sans oublier les indémodables James Bond (le superbe « Skyfall » de Sam Mendes), des comédies françaises à la pelle, des films asiatiques (surtout la Corée) bien barrés ou encore une des pires morts du cinéma signée Marion Cotillard dans « The Dark Knight Rises ».

Les années 2010 c’est aussi des réalisateurs chevronnés qui nous ont encore offert de grands films (Spielberg, Scorsese, Nolan, etc.), d’autres qui se sont révélés (Denis Villeneuve, Damien Chazelle, etc.), il en va de même pour les acteurs parmi lesquels Adam Driver, Taron Egerton, Brie Larson ou encore Pierre Niney et François Civil, côté français, qui se sont imposés.

Pendant que certains se faisaient un nom, d’autres comme Daniel Day-Lewis ou Robert Redford tiraient leur révérence ; alors que d’autres nous ont malheureusement quittés, on pense notamment à Robin Williams, Burt Reynolds, Stan Lee, David Bowie, Carrie Fisher, Alan Rickman, Michel Galabru et tant d’autres. Pour en finir avec les comédiens, soulignons que notre cher Leonardo DiCaprio a enfin reçu l’Oscar tant convoité.

En matière de film, les dix dernières années ont été prolifiques et il y en a eu pour tous les goûts, de très bonnes comédies comme « The Nice Guys » ou « Le prénom », la renaissance des films musicaux avec « La La Land » ou « A Star Is Born » et « Bohemian Rhapsody », des drames touchants comme « Room », « Quelques Minutes Après Minuit », l’oscarisé « Moonlight » ou encore « Alabama Monroe » pour la touche belge.

On a aussi eu droit à des thrillers palpitants avec « Le Pont des espions », « Wind River », « Noctural Animals » ou « Comancheria » qui est également une des preuves, à l’instar de « True Grit » et « Les 8 Salopards », que le western a encore de beaux jours devant lui ; tandis que la science-fiction reste au top avec « Blade Runner 2049 », « La Planète des Singes : Suprématie », « Edge of Tomorrow » ou le récent « Ad Astra » et que les films d’horreurs ont toujours la cote, on pense notamment à « Sans un bruit » ou au phénomène « Get Out ».

Si les blockbusters de super-héros ont dominé le Box-Office, certains se sont révélés plus consensuels à l’image de « Logan » et de « Chronicle » mais aussi plus terre à terre comme le parodique « Kick-Ass » mais aussi l’excellent « X-Men : Days of Future Past » ainsi que l’hilarant « Deadpool ». Un autre genre populaire reste évidemment le cinéma d’animation qui nous a proposé quelques pépites dans des styles très variés comme « Coco », la trilogie « Dragons » ou encore le franco-belge « Ernest et Célestine ».

Si le cinéma a pour but premier de divertir, il est aussi là pour faire réfléchir, sensibiliser le public et donc éveiller les consciences, à ce titre, cette décennie a donné lieu à quelques perles comme « Mustang », « Capharnaüm », ou dans un tout autre registre « Tu ne tueras point ». Il a également un devoir de mémoire et de transmission, notamment grâce aux biopics, parmi lesquels « Mandela, un long chemin vers la liberté », « First Man » sur Neil Armstrong, « The Founder » porté par un fabuleux Michael Keaton basé sur Ray Kroc, fondateur de Macdonalds ; « Une merveilleuse histoire du temps » sur Stephen Hawking ainsi que « Selma » sur le combat mené par Martin Luther King pour les droits civiques.

Quant au cinéma français, s’il est souvent décrié, il nous a quand même gratifié de quelques œuvres bien senties dont voici un petit florilège : « Patient(s) », « Au-revoir là-haut », « Le chant du loup », « Polisse », « Le grand bain », « Grave », « Jusqu’à la garde », « Le sens de la fête », « De rouille et d’os » ou encore « La vie d’Adèle ».

  • Le Top 25 de la rédaction

Vous l’aurez compris, la décennie que l’on vient de vivre a été riche en matière de cinéma et ce pour le meilleur et pour le pire, s’il y a eu quelques déceptions, on peut dire que la qualité fut présente durant ces dix dernières années. 

Comme vous pouvez l’imaginer, faire un top 10 est tout sauf aisé, c’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de réaliser un top 25 afin de nous donner un champ d’action plus large. Pourtant, croyez-le ou non, ce ne fut pas sans difficultés pour autant et des choix cornéliens ont dû être effectués.

Ce n’était pas une partie de plaisir et pour vous en rendre compte, dites-vous que des films comme « Gravity », « Birdman », et « Three Bilboards : les panneaux de la vengeance », pourtant salués par la critique et multi-récompensés, ne font pas partie de ce classement. 

Ainsi, pour nous faciliter la tâche au moment de faire des choix et être les plus cohérents possible, nous avons combiné nos avis avec les cotes de sites spécialisés (Allociné, SensCritique) tout en prenant en compte le succès en salles de ces films et nos ressentis bien entendu.

25. « Drive » (2011) de Nicolas Winding Refn :

Le film qui a définitivement révélé le beau Ryan Gosling à la face du monde. Ce polar puissant et virtuose a fait sensation à sa sortie non pas pour son scénario mais bien pour son esthétique et son ambiance mélancolique, le tout accompagné de musiques synthétiques dont l’envoutant « Nightcall » de Kavinsky

Une série B à la mise en scène éclatante portée par le côté taciturne de son acteur principal.

24. « Sicario » (2015) de Denis Villeneuve :

Le réalisateur québécois nous offrait au milieu de la décennie ce thriller palpitant aux accents crépusculaires, porté par un casting brillant dont Emily Blunt est la figure de proue. 

Une œuvre prenante et haletante dont la tension monte crescendo jusqu’à nous donner l’impression de suffoquer. Un long métrage qui a inscrit durablement Denis Villeneuve parmi les réalisateurs les plus doués de sa génération.

23. « Hostiles » (2018) de Scott Cooper :

Le réalisateur nous embarque dans un western dans sa plus pure tradition tout en y apportant une touche de modernité. 

Avec les thèmes de la rédemption, du deuil et de la tolérance qui trouvent un écho dans l’Amérique actuelle, « Hostiles » prouve que le western n’est pas désuet et qu’il a encore de beau jour devant lui. Christian Bale et Rosamund Pike y sont brillants et prouvent encore une fois toute l’étendue de leur talent.

22. « Ex Machina » (2015) d’Alex Garland :

Thriller d’anticipation sur le thème de l’intelligence artificielle, « Ex Machina » se révèle bien plus intéressant que nombres de films sur ce sujet déjà mis à toutes les sauces. 

Ce huit clos futuriste séduit par son atmosphère inquiétante et paranoïaque mais aussi par sa relecture du mythe de Frankenstein, en montrant l’émancipation inéluctable d’une créature devenue autonome et capable de manipulation pour gagner sa liberté. Une œuvre portée par un trio d’acteurs impeccables mais surtout par Alicia Vikander, véritable révélation du film.

21. « Intouchables » (2011) d’Olivier Nakache et Éric Toledano :

Le duo de réalisateur le plus prolifique du cinéma français faisait sensation fin 2011 avec « Intouchables ». Fort de ses 19 millions d’entrées, le film s’inspire librement de l’histoire de Philippe Pozzo Di Borgo, riche paraplégique, et de son assistant issu des banlieues. 

Une comédie touchante entre humour impertinent et sentiments bienveillants qui aura eu le mérite de sensibiliser sur le handicap avec son inoubliable duo François CluzetOmar Sy.

20. « Captain Fantastic » (2016) de Matt Ross :

A la fois road-movie et portrait de famille nuancé, « Captain Fantastique » est une fable pertinente sur notre mode de vie moderne et sur la marginalisation de ceux qui le rejettent. Un face-à-face entre nature et culture, dans un récit d’éducation en forme d’utopie qui ne se montre jamais moralisateur. 

Un film que Viggo Mortensen irradie de son charisme et de son aura naturelle dans ce rôle de père idéaliste.

19. « Spotlight» (2016) de Tom McCarthy :

Dans la pure tradition des films d’investigations américains, ce polar saisissant fait honneur au genre malgré son sujet complexe, celui des prêtres pédophiles aux États-Unis et le scandale qui en a découlé. 

Un grand film à la gloire du journalisme et une enquête musclée qui tient en haleine jusqu’au bout grâce à l’interprétation au cordeau de ses acteurs, son classicisme épuré et son souci de sobriété. Un récit dont on ne peut sortir indemne.

18. « Vice Versa » (2015) de Pete Docter :

Après le succès de « Là-Haut », le réalisateur Pete Docter faisait encore étalage de son savoir-faire avec ce récit poignant sur l’enfance et le temps qui passe. Un magnifique voyage entre rires et larmes dans les méandres du cerveau et des émotions d’une enfant au seuil de l’adolescence. 

Une œuvre originale, intelligente, souvent drôle, émouvante et perspicace qui parle aux petits comme aux grands. Encore une pépite signée Pixar.

17. « Boyhood » (2014) de Richard Linklater :

Véritable prouesse de réalisation dont le tournage s’est étalé sur plus d’une décennie, cette chronique d’une famille américaine touche au plus profond par son regard doux et bienveillant sur des personnages attachants dont la vie défile devant nos yeux. 

Une sorte d’odyssée mélancolique sur le temps qui passe et notre impuissance face à celui-ci. Une très belle oeuvre couronnée par l’Ours d’argent au festival de Berlin.

16. « Fighter » (2010) de David O. Russel :

La décennie écoulée nous a offert son lot de films sur la boxe, pour le meilleur (« Warriors », « La rage au ventre » et « Creed II ») et pour le pire (« Match retour »). 

Ce qui rend le sujet intéressant dans « Fighter » , c’est le côté social qui en émane dans cette Amérique profonde où les matchs de boxe prennent des allures de lutte pour la vie.

Un film dans lequel Christian Bale nous met tous K.O avec son jeu profond et juste.

15. « Le Loup de Wall Street » (2013) de Martin Scorsese :

Adapter l’histoire de Jordan Belford, star des courtiers et illustration parfaite de l’ascension et de la décadence n’était pas chose aisée. Mais pas de quoi effrayer Scorsese qui livre un énième chef d’œuvre porté par un DiCaprio déjanté.

Ce biopic scorsesien est inventif, décadent, et provoque par moments l’hilarité du spectateur mais aussi la réflexion que l’argent ne fait pas le bonheur. Une leçon de cinéma en termes de narration et de prouesse artistique.

14. « The Grand Budapest Hotel » (2014) de Wes Anderson :

Certainement le meilleur film de son auteur à l’heure actuelle, une œuvre burlesque dans laquelle il déploie toute sa verve et toute son inventivité. 

Une aventure pétillante au rythme endiablé, un tableau à la fois réjouissant et mélancolique, mélange de pure fantaisie et d’ironie morbide qui participe à la virtuosité de l’ensemble. Une poésie poignante sur la Vieille Europe, portée par un casting en état de grâce, Ralph Fiennes en tête.

13. « Dallas Buyers Club » (2013) de Jean-Marc Vallée :

Un biopic aux antipodes des standards hollywoodiens et qui rappelle sans concession que la réalité est plus forte que la fiction. Une réalisation crue et subtile, non sans une pointe d’humour, qui rejette tout sentimentalisme dans un but d’authenticité. 

Une tragédie sur fond de sida portée par un Matthew McConaughey en état de grâce tant pour sa métamorphose physique que pour sa souplesse de jeu stupéfiante. Un performance récompensée par un Oscar, tout comme Jared Leto  lui aussi touchant et stupéfiant. 

12. « 12 Years a Slav» (2014) de Steve McQueen :

Sujet plus que sensible aux Etats-Unis, l’esclavagisme est ici évoqué par le prisme de Solomon Northup, homme libre, enlevé et vendu comme esclave en Louisiane. Douze ans de calvaire filmé sans détour, un film qui n’édulcore en rien la violence subie par les esclaves et les penchants sordides de leurs geôliers. 

Une œuvre réaliste et bouleversante au casting brillant qui permet à l’Amérique de regarder son histoire en face.

11. « Toy Story 3 » (2010) de Lee Unkrich :

Dix ans après « Toy Story 2 », Pixar remettait le couvert avec la suite des aventures de Woody et ses amis pour notre plus grand plaisir. Rares sont les suites à surpasser l’original mais ce troisième volet (qui devait être le dernier) est sans conteste le meilleur. 

Une œuvre à la fois hilarante et touchante qui ne peut que rendre nostalgique les fans du début qui, comme Andy, sont devenus grands et ont dû se résoudre à dire adieu à leurs jouets.

10. « The Lost City of Z » (2017) de James Gray : 

Laissant derrière lui le New-York qu’il affectionne tant, le réalisateur de « La nuit nous appartient » se réapproprie un genre tombé en désuétude et plonge le spectateur au cœur de la jungle amazonienne dans une épopée qui balance entre récit d’aventure et quête existentielle pour les protagonistes au centre de cette exploration courageuse.

James Gray signe une œuvre magistrale, une fresque épique portée par un casting ambitieux (Charlie Hunnam, Robert Pattison, Sienna Miller, etc.) et une mise en scène intelligente, immersive et innovante. 

« The Lost City Of Z » est une merveille, un film qui se vit plus qu’il ne se regarde et une ode à l’esprit d’aventure.

9. « Whiplash » (2014) de Damien Chazelle :

Loin du film musical classique, « Whiplash » relève plus du drame psychologique intense voir quasiment du thriller, tant il est plein de suspense dans le parcours de ce jeune musicien enthousiaste confronté à un mentor despotique. Une incursion jouissive dans l’âme même de la musique et de ses exigences surhumaines.

Un ensemble parfaitement orchestré et soutenu par les performances renversantes du vétéran J.K. Simmons et du futur grand Miles Teller qui se livrent un duel captivant, presque sanglant. Damien Chazelle mène le spectateur à la baguette jusqu’à un final musical en apothéose qui le laissera épuisé mais ravi par cette expérience.

8. « Interstellar » (2014) de Christopher Nolan :

Digne héritier de « 2001 : L’odyssée de l’espace » par certains aspects, ce film nous emporte au-delà de ce que nous connaissons, sans que nous puissions comprendre toutes les ramifications et l’incroyable densité de l’histoire qui nous est contée. Nolan offre ici un univers élaboré et magnifique dans lequel gravitent des personnages complexes et hauts en couleurs.

Il pousse le spectateur dans ses derniers retranchements, aux confins de l’univers, pour décoder un scénario riche et complexe. Une odyssée métaphysique et intemporelle soutenue par un casting dont l’interprétation est saisissante et mise en valeur par une atmosphère envoûtante, embellie par la partition musicale de Hans Zimmer. Une œuvre plus qu’un film !

7. « Prisoners » (2013) de Denis Villeneuve :

Un des thrillers les plus saisissants de ces dernières années, avec son ambiance sombre, glaciale et malsaine. Dans la droite lignée de « Zodiac » et de « Mystic River », il provoque en nous l’angoisse voire le désespoir, ce moment où le ventre se noue et où nos poils se dressent quand nos valeurs se confondent à la lutte à laquelle se livrent les personnages engagés contre l’adversité et l’horreur absolue qui gangrène la société.

Le réalisateur maîtrise à la perfection tous les ingrédients du genre pour nous offrir un drame familial, poignant, suffocant et qui fend le cœur sans sombrer dans le pathos larmoyant ou les bons sentiments. Un suspense implacable magnifié par des acteurs phénoménaux.

6. « Premier Contact » (2016) de Denis Villeneuve :

Une décennie marquée par l’empreinte du cinéaste révélé avec « Incendies » qui régale les fans de Septième Art avec des œuvres fascinantes, toutes en intelligences et de très grandes factures. Sous ses airs de faux blockbuster de science-fiction, « Premier Contact » prouve qu’on peut sacrifier le spectacle et l’action pour l’intelligence et cela sans tomber dans le film d’auteur ennuyeux.

Réinventer un genre aussi populaire que la science-fiction n’est pas chose aisée, pourtant il parvient à accrocher le spectateur magistralement pour lui livrer sa vision novatrice du genre. Un film brillant porté par une prodigieuse Amy Adams toute en sensibilité et en tendresse. Prodigieux !

5. « Mad Max : Fury Road » (2015) de George Miller :

Trente ans après le dernier « Mad Max », le réalisateur australien revisite son mythe avec une virtuosité accrue. Hyper nerveux, visuellement stupéfiant, sans temps mort mais pas dénué d’émotion, ce 4e volet est une véritable claque, une déflagration telle qu’il s’agit d’un des blockbusters les plus brillant de la décennie.

Le film impressionne par son côté ultra contemporain, Miller recycle sa création pour la rendre à la fois familière et totalement novatrice. Grand spectacle rageur et outrancier, « Fury Road » trace son propre chemin dans les étendues désertiques de son univers avec la rage de Tom Hardy et la fureur de Charlize Theron. Mad Max est toujours le roi de la route.

4. « Django Unchained » (2013) de Quentin Tarantino :

Inspiré du « Django » de Sergio Corbucci, référence dans le western spaghetti, le 7e film de Tarantino mêle avec réussite western et mélodrame sudiste. En plus de rendre hommage à ses illustres aînés, le réalisateur fait de son film un produit de son époque. Il y aborde le thème du racisme de front par le prisme des esclaves là où les vieux westerns étaient plus fuyants.

« Django Unchained » joue avec les codes, mêlant classicisme et modernité et réinvente ainsi le genre à la sauce (piquante) Tarantino.  Une œuvre qui doit aussi sa réussite à son brillant casting composé de l’éloquent Christoph Waltz, d’un Leonardo DiCaprio en mode « bad guy » et du charismatique Jamie Foxx. Un film jubilatoire !

3. « Inception » (2010) de Christopher Nolan :

Entre film de science-fiction et film d’action, il explore les méandres de l’esprit, du monde des rêves sur fond de faux film de braquages et son casting exceptionnel (Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Michael Caine, etc.). La plus grande prouesses d’« Inception », c’est son scénario exceptionnel qui embrase plusieurs grilles de lecture possibles et qui impose au spectateur un état de sidération constant, en repoussant loin les limites du film d’action.

« Inception » retourne le cerveau grâce à son scénario, son labyrinthe mental, sa manipulation de l’espace, de la physique, du temps et une question qui nous brûle les lèvres : la toupie tombe-t-elle ou non ?

Une œuvre dense, originale, sensorielle, superbement interprétée et subtilement mise en scène qui confirme une nouvelle fois que Christopher Nolan est bien un maître de l’illusion et de la manipulation. Époustouflant !

2. « Gone Girl » (2014) de David Fincher

Une fois encore, Fincher plonge le public dans un registre où il excelle, le thriller psychologique. Le metteur en scène offre un polar glacial, manipulateur, haletant et construit comme un dédale de l’esprit humain dans lequel le spectateur se perd face à ses chemins tentaculaires. « Gone Girl » est un film immense, une fascinante histoire perverse portée aux nues par un réalisateur au sommet de son art.

Au milieu de ce coup de maître, on a droit deux prestations éblouissantes : une Rosamund Pike bouleversante et « vénéneuse » et un Ben Affleck qui prouve qu’il est bien plus qu’un excellent réalisateur.

Une œuvre enivrante et vertigineuse qui atteste une nouvelle fois que David Fincher est un maître dans l’art de la manipulation. « Gone Girl » est l’exemple parfait du mariage entre le thriller psychologique et le drame puissant. Magistral !

1.« Shutter Island » (2010) de Martin Scorsese :

Le voici, celui que l’on considère comme LE film de la décennie… et qui d’autres que les pointures du cinéma mondial que sont Scorsese et DiCaprio pour truster la première place de ce classement !

Avec « Shutter Island », le cinéaste du récent « The Irishman » signait un film passionnant, complexe et riche de différents niveaux de lecture. Un long-métrage qui nous plonge dans une ambiance anxiogène, paranoïaque et même éreintante grâce à une mise en scène sublime qui accroche directement la rétine. Une merveille de thriller admirablement interprété par un Leonardo DiCaprio d’une intensité rare, viscéral, presque démentiel tant il fait corps avec son personnage.

Avec ce long métrage, le cinéaste impose une ambiance crépusculaire et ébranle toutes nos certitudes, rappelant à nos mémoires les plaies les plus éprouvantes que l’humanité ne peut guérir. Un chef d’œuvre intense !

Auraient également pu être plébiscités (ça s’est joué à peu) :

Les belles surprises :

  • « Baby Driver » d’ Edgar Wright
  • « Dernier train pour Busan» de Sang-ho Yeon
  • « Kingsman : Services secrets » de Matthew Vaughn
  • « La vie rêvée de Walter Mitty » de Ben Stiller
  • « Logan » de James Mangold
  • « Night Call » de Dan Gilroy
  • « Nous trois ou rien » de Kheiron
  • « Zootopie » de Byron Howard et Rich Moore
  • « Spider-Man : New Generation » de Bob PersichettiPeter Ramsey et Rodney Rothman
  • « Fury » de David Ayer

La décennie que nous laissons désormais derrière nous fut de très bonne facture au regard de ce classement. Durant les dix dernières années nous avons eu droit à ce qui se fait de mieux en matière de cinéma, des thrillers suffocants, des westerns réinventés, des œuvres innovantes et bien plus encore.

Bien sûr, certaines années ont été meilleures que d’autres et nous avons eu droit à pléthore de navets et autres déceptions mais ne boudons pas notre plaisir et continuons de profiter de ce magnifique art qu’est le cinéma qui, on l’espère continuera de nous régaler.

Damien Monami et Julien Legrand – Le 3 janvier 2020

 

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