Critique de « The Void » – The Call of Carpenter
The Call of Carpenter The Void Ces derniers temps, il y a dans la culture
Il était une fois le Texas…
En 2016, l’été était plus que décevant en termes de sorties cinéma et de bons films, on voyait déjà pointer l’automne et ses productions à budgets plus confortables. Pourtant, c’est bien dans ces œuvres sur lesquelles les espoirs ne sont majoritairement pas fondés que l’on peut être agréablement surpris.
Le film « Comancheria » est de cette trempe-là. Trois ans après son très bon drame carcéral « Des Poings Contre Les Murs » et avant « Outlaw King » en 2018 sur Netflix, le réalisateur écossais David Mackenzie troquait les espaces réduits des cellules pour les grandes plaines du Texas avec « Comancheria » scénarisé par l’excellent Taylor Sheridan « Wind River » et « Sicario »).
Une œuvre qui fut présentée dans la catégorie « Un Certain Regard » au Festival de Cannes. Ici, il n’est pas question d’enfermement physique pour des détenus, mais plutôt d’emprisonnement social pour deux frères qui cherchent absolument une issue à une vie misérable au fin-fond du Texas.
Dans ce long métrage, David Mackenzie s’intéresse aux formes de violence qui sévissent dans cette Amérique profonde et propose une œuvre entre western et thriller composée d’un casting prestigieux avec Chris Pine, Jeff Bridges et Ben Foster.
« Comancheria » était-il l’une des belles surprises de l’année 2016 ?
Synopsis :
Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages, visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. À leurs trousses, un ranger bientôt à la retraite et son adjoint, bien décidés à les arrêter.
Une chose est sûre, David Mackenzie veut plonger le spectateur au cœur même du Texas avec ses immenses étendues poussiéreuses, ses villes perdues au milieu du désert, son soleil de plomb, ses cowboys, ses pickups, sa mentalité républicaine pro-NRA (lobby des armes) et son mode de vie coincé dans un monde à part. Un portrait terrifiant de réalité et de splendeur crépusculaire dépeint avec un incroyable souci du détail.
Pourtant, dans son scénario « Comancheria » ne révolutionne rien avec ces deux frères financièrement au bord du gouffre, qui se lancent dans une série de braquages de banques et qui sont recherchés par deux Rangers. Rien d’original sur le fond, mais dans la forme, le metteur en scène s’inspire autant des frères Cohen (« No Country For Old Men ») ou encore de « Trois Enterrements » de Tommy Lee Jones.
Cependant, la force de « Comancheria » réside dans ses séquences iconiques, ses plans magnifiques, son visuel et son émotion illustrés par une intensité qui monte crescendo. Tout cela offre à l’œuvre de David Mackenzie une force qui colle le spectateur à son siège et le rend captivé et hypnotisé par tant de maîtrise. Il assiste à ce spectacle dramatique sans échappatoire, le souffle court, piégé sous le soleil brûlant de ce Texas infernal.
« Comancheria » est un film complet, une réussite dans tous les domaines et qui frôle la perfection.
D’abord, un scénario sans faille doté d’une adresse indéniable et qui jongle parfaitement avec la plupart des genres. Un hybride qui réunit tous les codes du thriller haletant, du drame familial, du western moderne, mais aussi du film de braquage bien orchestré, du survival à l’état sauvage et de la comédie.
Au milieu de toute cette composition différente et de cette pesanteur extrême, le metteur en scène incorpore quelques subtiles touches d’humour irrésistibles par l’intermédiaire du personnage de Jeff Bridges. Bien sûr, dans le but de desserrer la main qui prend le spectateur à la gorge afin de le laisser respirer devant cette atmosphère oppressante.
Ensuite, la réussite de « Comancheria » est sa mise en scène d’une grande maestria. David Mackenzie filme avec talent ces grands espaces, ces petites villes perdues dans le temps. Il injecte tout son patrimoine cinématographique pour mieux imprimer sa patte personnelle et innove sans tomber dans la réalisation « carte postale ». Sa mise en scène se met totalement au service de son récit palpitant qui raconte une Amérique rongée par le cynisme du capitalisme bancaire, le massacre social (des Indiens) et économique, ainsi que la misère et le désespoir.
Enfin, des acteurs qui jouent tous d’excellentes partitions (mention spéciale à Jeff Bridges) pour servir un film qui racle la gorge avec sa poussière omniprésente.
On quitte cette œuvre désarçonné et étourdi devant le paysage de ce Texas oublié où la seule loi qui subsiste est celle de la survie.
« Comancheria » est une véritable claque ! Une histoire forte et engagée, un film brillant dans le fond et la forme avec des acteurs habités comme jamais. Un western moderne, un drame social, un thriller haletant… « Comancheria » est de tout ça, mais surtout un bijou cinématographique à voir absolument !
Julien Legrand – Le 3 mai 2019
The Call of Carpenter The Void Ces derniers temps, il y a dans la culture
« Suicide Squad » est le deuxième film qui doit définitivement installer le « DC Univers » au cinéma après le relatif semi-échec de « Batman VS Superman ».
En 2016, après 10 ans d’absence derrière la caméra, Mel nous revenait avec « Tu ne tueras point » (« Hacksaw Ridge ») et on peut dire qu’il frappait très fort.
Après « Braveheart », « La Passion du Christ » ou encore « Apocalypto », plongeons ensemble dans un autre grand moment de cinéma gibsonien.
This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.