
Critique de « A Cure of Life » (2017) : Pas très guérissante cette cure !
Gore Verbinski, auteur il y a 15 ans du remake du film japonais « The Ring » en 2002 revient avec « A Cure For Life », Notre critique
Les panneaux de la vengeance
Véritable consécration outre-Atlantique avec 4 Golden Globes glanés (meilleur film dramatique, meilleure actrice pour Frances McDormand, meilleur scénario et meilleur second rôle pour Sam Rockwell), « Three Billboards » ou « Les Panneaux de la Vengeance » en VF était très attendu à sa sortie dans nos salles.
Le succès était-il mérité ? La réponse est Oui !
Pour sa troisième réalisation derrière la caméra après le passable « Bons Baisers de Bruges » avec Colin Farrell et l’intriguant « 7 Psychopathes » encore avec Farrell, Sam Rockwell, Woody Harrelson et Abbie Cornish (ces trois derniers sont d’ailleurs présents dans ce 3e film) ; Martin McDonagh plonge ici son spectateur dans une ville paumée du Missouri totalement isolée du reste du pays. Le cinéaste avait l’art de nous convier dans des univers à part avec des personnages haut en couleurs et il signe avec
« Three Billboards » une vraie satire de l’Amérique profonde où se mêle racisme, violence et réflexion sur le deuil et l’humain.
La prouesse du réalisateur est d’avoir réussi à conjuguer le drame familial et sociétal avec un certain humour noir teinté de plusieurs envolées de violence.
Le long métrage de McDonagh fait preuve d’une bonne dose d’originalité grâce un scénario original et des personnages interprétés avec talent par des comédiens qui pourraient tous rafler une statuette aux prochains Oscars.
Après sa brillante prestation dans « Fargo » des frères Cohen, Frances McDormand (ndlr : Madame Joel Cohen à la ville) est une nouvelle fois époustouflante en mère endeuillée que rien n’intimide et n’arrête, Woody Harrelson est juste et touchant en shérif rongé par ses démons intérieurs et enfin, Sam Rockwell en simplet masochiste, raciste et alcoolique offre la partition la plus convaincante de toute sa carrière.
« Three Billboards » est véritablement un film d’acteurs, le long métrage imprime durablement la rétine grâce aux performances de son casting et à l’écriture soignée apportée à ses personnages.
Une œuvre qui sait jouer avec nos sentiments par son allure déconcertante car elle ne ressemble en rien à ce que le public a pu voir auparavant. McDonagh prend des risques et entraîne son spectateur là où il ne s’y attend pas !
Une œuvre qui sort des sentiers balisés d’Hollywood pour faire ressortir tout ce que l’on ne retrouve plus dans le cinéma d’aujourd’hui, de la mélancolie, du drame et une bonne dose d’humour noire saupoudrée d’un soupçon de folie grâce à un postulat de départ de meurtre cruel pour partir ensuite sur des chemins plus loufoques.
Car il est vrai que « Three Billboards » tend également vers la comédie et un humour très second degré qui pourrait en rebuter certains. Pourtant cette tendance comique a un but bien précis, mettre le doigt sur la condition précaire de ces pecnots emprisonnés dans des conditions médiocres d’un monde qui avance sans eux et qui ne les accepte pas.
Malgré quelques petites incohérences scénaristiques et quelques lenteurs, « Three Billboards » est une belle réussite imprévisible, capable de belles envolées hilarantes tout comme elle peut être déchirante de vérité et de tristesse.
Une œuvre qui a pour intention d’imposer une réelle réflexion sur l’humain à travers un savoureux mélange d’humour et de dramaturgie. Grâce à ce film, Martin McDonagh met l’accent sur le fait que tout homme a sa part d’ombre, qu’elle existe en chacun de nous et que nous pouvons tous changer en bien ou en mal. Nous sommes tous des êtres surprenants quelques soient les démons qui nous rongent.
« Three Billboards » est une tragicomédie soignée et originale sur le chagrin et la culpabilité, mise en valeur par des comédiens exceptionnels. Un film impertinent mais aussi profondément sérieux et humain qui nous touche en plein cœur. Un succès amplement mérité aux derniers Oscars avec deux statuettes pour Frances McDormand (meilleure actrice) et Sam Rockwell (meilleur acteur dans un second rôle). Chapeau !
Note: 8,5/10
Julien Legrand – 15 février 2018
Gore Verbinski, auteur il y a 15 ans du remake du film japonais « The Ring » en 2002 revient avec « A Cure For Life », Notre critique
James Gray revient derrière la caméra et troque la jungle new-yorkaise à laquelle il nous a habituée pour celle de l’Amazonie avec « The Lost City Of Z«.
Cinq ans après une dernière aventure mitigée, la franchise Pirates des Caraïbes est relancée pour un cinquième volet qu’on espérait plus spectaculaire et conforme à nos attentes.
Ce nouveau volet allait-il faire oublier son prédécesseur et remettre les voiles dans le droit chemin ou est-il juste un prétexte pour renflouer les coffres de Disney ?
This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.