Pourtant, Matt Reeves enlève un point qui faisait la force des deux premiers volets, la tendresse qu’avait James Franco et Jason Clarke pour les singes. Le public pouvait encore s’identifier au travers de ses personnages et gardait une empathie équilibrée dans les deux camps. Ainsi, le conflit n’en devenait que plus cruel, tragique et amer.
Cet élément disparaît dans « Suprématie » au contact du personnage de Woody Harrelson malgré l’introduction du personnage de la jeune fille interprétée par Amiah Miller.
Les rapports sont plus stéréotypés, des gentils singes, un vil et méchant militaire et une intrigue moins poussée.
Néanmoins, Reeves arrive à insuffler une ambiance mélancolique et guerrière à son long métrage. Chaque acte a des répercussions et plane sur les personnages. Il n’y a pas de meilleurs films « d’affrontement » que lorsque l’on peut comprendre les idéaux des deux camps en présence. Reeves l’a bien compris et grâce à sa mise en scène intelligente, il nous plonge dans la personnalité des protagonistes principaux, César qui porte tout le poids de la responsabilité des siens sur ses épaules et le colonel qui abandonne toute humanité pour sauver son espèce de l’extinction. Ce n’est pas une guerre physique que nous offre le réalisateur, c’est un conflit psychologique où la vengeance et la cruauté règnent sur toute l’atmosphère du film.
Le réalisateur ne nous épargne rien, il dépeint la guerre dans ses moindres détails (tortures, esclavage, famine, pertes, …). Tous les moyens sont bons pour remporter la victoire ! C’est la loi de la nature.