C’est pourquoi le spectateur s’attache si facilement au personnage de John McClane. Incarné avec brio par Bruce Willis qui y trouve, son rôle le plus emblématique. L’acteur dégage un charisme incroyable à l’écran et qui correspond à merveille au personnage. Sans jamais être ridicule, le chauve le plus connu d’Hollywood donne vie de très bonne manière à l’un des policiers les plus connus du cinéma. Tantôt drôle, tantôt d’une grande brutalité, il campe un homme qui a une phobie de l’avion et qui pourtant, va faire des choses extraordinaires pour sauver sa femme. Le public va vite éprouver de l’empathie pour ce « Monsieur tout le monde » transformé en héros.
McTiernan va raconter la lutte d’un homme ordinaire pour survivre dans un contexte résolument anormal. Pour nous préparer à accepter inconsciemment les péripéties qui vont suivre, le réalisateur fait le choix d’une introduction inhabituelle de John McClane dans un avion. A contre-courant de l’iconisation immédiate et tapageuse de l’époque, cette ouverture place McClane sur un pied d’égalité avec son voisin. Cela suscite une identification du spectateur pour le personnage effrayé à l’idée de quitter le plancher des vaches.
Après ce préambule, le cinéaste va offrir à son public un modèle de rythme, de construction d’intrigue, de contextualisation, de structuration et de progression dramatique, totalement novateurs pour l’époque.
Un huis-clos qui prend aux tripes dans une tour de verre sous forme de labyrinthe pour une véritable chasse à l’homme loin d’être statique. Une œuvre remplie de méchants à la fois terrifiants et charismatiques (l’inoubliable Alan Rickman, absolument génial en antagoniste calculateur et méticuleux) dans un seul décor transformé en véritable champ de guerre à échelle humaine multipliant les moments de bravoure.