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« Vers l’infini et au-delà»

Interstellar

Christopher Nolan fait partie de ces réalisateurs comme Kubrick, Spielberg et autres Fincher dont on attend avec impatience la nouvelle création. D’ailleurs, pour la plupart des fans du septième art, chaque « Nolan » est épié avec une certaine anxiété. Après « Dunkerque » sorti en juillet 2017, revenons sur son précédent film : « Interstellar ».

Réalisé après le dernier chapitre de la saga Batman, « Interstellar » était annoncé comme un chef d’œuvre retentissant. Un film qui promettait de la science-fiction révolutionnaire et inégalable. Un scénario poussé à l’extrême basé sur des recherches et des réflexions scientifiques jamais vues.

De plus, un long métrage composé d’un casting intergalactique avec Matthew McConaughey (tout juste auréolé de son oscar de « meilleur acteur »), la talentueuse Jessica Chastain, l’expérimenté John Litgow, la belle Anne Hathaway, Casey Affleck, Topher Grace et l’acteur fétiche de Nolan : Michael Caine. Bref, du très haute gamme pour un film qui devait décrocher la lune.

Critique de « Interstellar » (2014) : « Vers l'infini et au-delà ! » - ScreenTune
© 2014 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation

Synopsis :

Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nolan s’est donné les moyens de ses ambitions. « Interstellar » est un dédale qui emmène le spectateur dans un voyage spatio-temporel teinté d’une profonde réflexion métaphysique d’une grande puissance évocatrice.

© 2014 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation

Le réalisateur ne se limite pas à du grand spectacle, il offre ici un univers élaboré et magnifique dans lequel gravitent des personnages complexes et hauts en couleurs. Il réalise une œuvre plus qu’un film car son long métrage nous entraîne loin, très loin là où aucun homme n’est jamais allé… Aux confins de l’univers.

Le cinéaste britannique nous emporte au-delà de ce que nous connaissons, sans que nous puissions comprendre toutes les ramifications et l’incroyable densité de l’histoire qui nous est contée.

Critique de « Interstellar » (2014) : « Vers l'infini et au-delà ! » - ScreenTune
Photo by Melinda Sue Gordon - © 2014 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation.

Un film rempli de zones d’ombres et d’ambiguïtés qui continueront à nous torturer les méninges même après plusieurs visionnages.

Une œuvre dont les fondements ont été construits de façon extrêmement sophistiquée qui pousse le spectateur dans ses derniers retranchements de réflexion pour décoder l’essentiel du travail du réalisateur. Quand la métaphysique épouse la physique, le drame humain est poignant. « Interstellar » refuse d’être un blockbuster lambda et se rêve en épopée épique et opératique, où l’homme doit être au cœur de l’intrigue, et non les effets spéciaux comme souvent dans ce type de récit.

Nolan ne se contente pas de nous offrir un scénario complexe et d’une grande dimension narrative ; son film est en plus une splendeur visuelle avec des effets spéciaux absolument magnifiques, doublé par l’interprétation d’un casting de très grande facture (Matthew McConaughey est parfait tout comme Anne Hathaway).

Critique de « Interstellar » (2014) : « Vers l'infini et au-delà ! » - ScreenTune
Photo by Melinda Sue Gordon - © 2014 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation.

Ajoutons à cela, une atmosphère envoûtante, bien soutenue par la partition musicale de Hans Zimmer qui fait rêver et frissonner. L’émotion est palpable dans ses notes, elle inonde le métrage, dans ses intentions renvoyant l’homme à sa mortalité, sa taille minuscule dans cet univers qui le dépasse et sa légitimité existentielle.

Avec bien entendu, un scénario minutieux jonglant parfaitement avec les notions de trous noirs et d’espace-temps pour composer une œuvre au suspense intelligent et d’une maestria indéniable.

Un film qui joue habilement sur les thèmes de la vie, de la famille, de l’existence, de l’humanité et de la volonté d’explorer. Comme chez Kubrick, en son temps avec « 2001 l’Odyssée de l’Espace », Nolan bâtit son long métrage de façon identique sans pour autant jamais plagier son illustre modèle.

Critique de « Interstellar » (2014) : « Vers l'infini et au-delà ! » - ScreenTune
Photo by Melinda Sue Gordon - © 2014 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation.

Bien sûr, avec cette recherche de complexité, le cinéaste de « Dunkerque » risque de perdre une partie de son public, le seul défaut majeur de son entreprise. Mais comment ne pas être admiratif devant cette œuvre hypnotique et visuellement époustouflante.

Avec « Interstellar », Nolan prouve une nouvelle fois tout son génie et sa virtuosité avec un scénario riche et complexe, un casting dont l’interprétation est saisissante et mis en valeur par une musique sublime. Un film qui marque et qui comptera dans les années à venir.

 Note : 8,5/10

 Julien Legrand – Le 20 janvier 2019

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