Si le scénario de « Seven » est brillant, l’interprétation des acteurs l’est tout autant.
D’abord, un Morgan Freeman blasé jusqu’au dégoût par la violence de son métier. Il est à bout, épuisé par le monde de fou qui l’entoure. L’acteur joue peut-être l’une des meilleures prestations de sa carrière avec cet inspecteur portant le poids des années sur ses épaules.
Le beau Brad Pitt joue un jeune loup recherchant l’approbation et l’admiration de ses pères de façon magistrale. Un jeune homme qui passe un rite d’initiation vers l’enfer qui l’attend pour le reste de sa vie.
Avec ces deux policiers que tout oppose, David Fincher livre « l’anti-buddymovie » remplaçant les rires par un arc dramatique puissant et destructeur, qui tend les muscles d’une intrigue terrifiante et cauchemardesque dont la mise en scène est d’une maestria magnifique.
20 ans après sa sortie en salle, il est hallucinant de voir que « Seven » n’a pas pris une ride, qu’il garde toujours la même puissance et la même force évocatrice. L’œuvre de Fincher est toujours aussi dure, usante et terrifiante à l’image de son final monstrueux étudié dans de nombreuses écoles de cinéma.