Critique de « Wonder Woman » (2017) – « Who run the world? Girls! »
« Who run the world? Girls! » Wonder Woman Après les déboires de « Batman vs Superman » et
Imaginaire et réalité vont souvent de pair
2017 fut une très belle année en matière de grandes œuvres cinématographiques, on pense notamment à « Mother! » de Darren Aronofsky, « Detroit » de Katheryn Bigelow, « Wind River » de Taylor Sheridan, « The Shape of Water » de Guillermo Del Toro ou encore « Lost City of Z » de James Gray et bien d’autres … Bref un grand cru et le nouveau film de Tom Ford (ancien grand styliste de la maison Gucci) avec « Noctural Animals » est aussi de cette trempe-là.
En 2009, sortait sur nos écrans « A Single Man », drame poignant porté par la prestation incroyable de Colin Firth. Avec ce film, Tom Ford a concrétisé son rêve de devenir réalisateur, lui le grand amateur du septième art. Il aura donc fallu attendre longtemps avant de voir revenir le cinéaste texan derrière la caméra.
Avec « Noctural Animals », Tom Ford s’entoure d’un casting prestigieux composé de la talentueuse et très à la mode Amy Adams, l’excellent Jake Gyllenhaal, Michael Shannon, Armie Hammer, Aaron Taylor-Johnson, Laura Linney, Isla Fisher ou encore Michael Sheen. « Noctural Animals » est une œuvre mystérieuse qui laissait planer un beau parfum de mystère dans ses bandes-annonces. Un film intriguant soutenu par de nombreuses inconnues.
Synopsis :
Susan, galeriste à Los Angeles mène une vie bien rangée à la limite de la monotonie, délaissée par son époux Hutton Morrow. Jusqu’au jour où, seule à la maison, elle reçoit un livre : Nocturnal Animals, signé par son ex-mari Edward Sheffield, dont elle est sans nouvelles depuis des années. Edwards s’y met en scène dans le rôle de Tony Hastings, un père de famille en proie à l’horreur sur les routes du Texas, face à Ray Marcus, un chef de gang ultraviolent et le lieutenant Bobby Andes. Ce roman, d’une violence rare, va bouleverser Susan et réveiller bien des sentiments, que la jeune femme croyait enfouis à jamais… fissurant dangereusement la surface vernie de l’existence qu’elle s’est choisie.
Ne mâchons pas nos mots, Tom Ford est un réalisateur particulier, difficile pour certains de rentrer dans son univers et un génie pour d’autres. Un cinéaste qui interpelle est toujours intéressant. Sa deuxième œuvre ne fait pas exception, étrange et osée, presque un OVNI cinématographique.
Le metteur en scène avait déjà divisé la critique et le public en 2009 avec « A Single Man » et c’est encore le cas avec « Noctural Animals ». Un film qui provoque des réactions diverses mais passionnées. Tom Ford offre ici, un long métrage qui risque de ne pas plaire à tout le monde mais qui reste toujours porté par son style visuel élégant, esthétiquement travaillé, qui chamboule en profondeur le spectateur pour le sonder et faire ressortir des émotions enfouies.
« Noctural Animals » est une œuvre troublante, gênante et mélancolique. Un long-métrage dans lequel le glamour et les paillettes de l’image de la réalité côtoient la violence brutale des sentiments. Un film où les apparences sont trompeuses, où le strass et la beauté sont les miroirs qui cachent la mélancolie d’une vie sombre et triste.
Tom Ford signe un thriller dur, éprouvant et qui laisse une sensation inconfortable dans lequel il étudie et esquisse des thématiques sur la vie. Il s’interroge sur les questions existentielles qui nous obstinent telles que : « Comment la traverser ? » « Comment le passé, le présent et le futur peuvent l’écorcher ? »
Le réalisateur américain pose toutes ces inconnues et offre une vision qui fait rejaillir tous les sentiments refoulés au fond de notre être grâce à une mise en scène contemplative et visuellement intelligente.
Une œuvre construite sur deux histoires mises en parallèle, l’une dans la réalité d’un monde remplit de cynisme et d’artifices dans lequel gravite une fantastique Amy Adams, froide et isolée ; l’autre imaginaire, âpre, dur et sans pitié dans le roman qu’elle dévore.
« Noctural Animals » prend le spectateur à la gorge de sa main glaciale pour ne plus le lâcher. Tom Ford renforce cette étreinte avec une construction habile et un montage maitrisé grâce à des allers-retours entre la réalité et la fiction du roman où le spectateur est baladé entre drame et thriller, entre l’étouffement et l’horreur, tout cela soutenu par une tension qui monte crescendo jusqu’à son épilogue funeste.
Un film dans lequel tout n’est que malaise permanent dans l’action comme dans les respirations ou les silences. Chaque personnage, chaque mot, chaque lieu est habité par cette tension qui colle à la peau comme dans le roman de ce Texas désolé.
Un casting parfait, qui joue une partition remarquable de crédibilité. Des acteurs malmenés comme le spectateur devant cette vision épouvantable et horrifiante de la vie, celle de la fragilité et de la violence, celle faite de frustration et de regrets.
Pour son deuxième long métrage, Tom Ford réalise un travail sublime soutenu par une photographie travaillée et porté par une partition musicale envoûtante ainsi qu’une mise en scène formellement maîtrisée. « Noctural Animals » intrigue et dérange. C’est une fois terminé et digéré, que l’on se rend compte de ses multiples niveaux de lectures ainsi que de sa richesse inouïe.
Note : 7,5/10
Julien Legrand – Le 2 novembre 2019
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