Publicités

Le Dernier Jedi.

John Williams

Les trompettes dans « Indiana Jones », les cordes dans « Les Dents de la mer », la musique de l’introduction de « Star Wars », … Vous voyez de qui nous parlons ? De John Williams bien sûr !

Si pour beaucoup de non-cinéphiles son nom n’évoque pas grand-chose, John Williams est sans doute l’un des compositeurs dont l’œuvre est la plus familière du grand public.

Pourtant il est forcément le plus connu avec Hans Zimmer, John Williams, c’est un monstre, un maître, le meilleur : cinq Oscars de la « meilleure musique », 4 Golden Globes, 7 BAFTA Awards et 21 prix Grammy, 50 nominations aux Oscars, plus de 60 ans de carrière au service de la musique.

Compositeur attitré de Steven Spielberg et de George Lucas, Comme Sergio Leone et Ennio Morricone, Alfred Hitchcock et Bernard Herrmann, Federico Fellini et Nino Rota, David Lynch et Angelo Badalamenti, Hayao Miyazaki et Joe Hisaishi, Tim Burton et Danny Elfman, Christopher Nolan et Hans Zimmer. Le compositeur est constamment associé à ces deux icônes du cinéma. 

Un artiste qu’il est temps de mettre à l’honneur sur ScreenTune. Malheureusement, ce ne serait que pure folie d’imaginer pouvoir faire un tour d’horizon de son œuvre complète en seulement quelques lignes.

Voici notre TOP 10 non exhaustif d’un des plus brillants compositeurs de tous les temps. Une excellente liste pour un Blind Test !

Petite bio :

Né le 8 février 1932 à Floral Park (État de New York, Etats-Unis), John Towner Williams Jr. grandît sur la Côte Est, avant de suivre sa famille à Los Angeles. Il bénéficie d’une influence musicale de choix en la personne de Mario Castelnuovo-Tedesco, compositeur italien expatrié travaillant pour la compagnie cinématographique Metro Goldwyn Mayer. Durant son service militaire, John Williams occupe des tâches d’arrangeur musical pour les orchestres de l’US Air Force. Démobilisé, il retourne à New York pour suivre les cours de la Juilliard School of Music, et travaille durant ses études comme pianiste de Jazz. Il met ensuite un pied dans l’industrie du cinéma travaillant comme orchestrateur pour différents compositeurs de musique de film, comme Franz Waxman ou le grand Bernard Herrmann.

photo: LucasFilm

Employé comme petite main sur les bandes originales de nombreux films de la compagnie Columbia et autres grands studios de l’âge d’or hollywoodien, il se charge notamment de l’accompagnement instrumental de la chanson de Marilyn Monroe dans « Certains l’aiment chaud ». En 1958, il se voit confier pour la première fois la responsabilité d’une bande originale de film, pour une série B qui ne marque pas les esprits. Il est également pianiste pour le compositeur Henry Mancini (sur les bandes originales de succès des années 1960 comme « Charade » ou « Le Jour du vin et des roses ») et Jerry Goldsmith.

Parallèlement à son activité de jazzman, qui le voit notamment accompagnateur du chanteur Frankie Laine, le compositeur œuvre également dans le style classique, et compose des concertos pour piano, violon et flûte. En 1966, il écrit une symphonie.

Vite remarqué à Hollywood pour son talent de pianiste de jazz, John Williams obtient en 1968, grâce au film « La Vallée des poupées » de Mark Robson, sa première nomination aux Oscars.

Le début d’une formidable carrière.

Photo Le Progrès

Le Top 10 de la rédaction :

10. « Rencontre du Troisième Type » (1977) de Steven Spielberg :

Deux ans après les deux notes des « Dents de la mer », John Williams en articule cinq dans Rencontres du troisième type : Ré, Mi, Do, Do (une octave plus bas que le précédent), Sol. Jouée par des extra-terrestres gris sur le synthétiseur de leur vaisseau spatial, la suite transmet aux Terriens un amical « H.E.L.L.O. ». Quiconque a posé ses mains sur un clavier s’est amusé à reproduire ce gimmick qui résulte d’un choix quasi aléatoire, parmi les infinies combinaisons offertes par la gamme, de la part de Williams et Spielberg.

Un déluge d’émotions plus contrastées les unes que les autres, entre l’angoisse et l’exubérance, entre la terreur et la joie, entre l’ombre et la lumière. John Williams signe donc pour le film de Steven Spielberg une partition extrêmement complexe et difficile d’accès, d’une maturité étonnante, une partition monumentale assez unique dans la carrière du compositeur et qui demeure en fin de compte, l’un de ses plus brillants chefs-d’œuvre : incontournable !

9. « Harry Potter à l’école des sorciers » (2001) de Chris Columbus :

On n’a pas vraiment besoin de vous parler de l’une des plus grandes sagas littéraires et cinématographiques de tous les temps. Vous savez déjà tout du petit sorcier et de sa cicatrice en forme d’éclair. Pour le premier film de la franchise, la production n’avait qu’un seul choix pour composer une partition musicale à l’image de son personnage, magique. Le film s’ouvre par le « Hedwig’s Theme » mêlant les cuivres, des cordes tourbillonnantes et les bois. L’utilisation du célesta et des cloches contribue à la thématique de l’enfance chère au compositeur Un début d’une simplicité désarmante joué par un xylophone, comme si ce dernier montrait la voie aux autres instruments de l’orchestre philharmonique et le tour est joué. Un mélange somptueux d’émerveillement, de surprise et de danger.

Ce n’est peut-être pas aussi mémorable ou intemporel qu’« E.T. », mais Williams démontre qu’il n’a rien perdu de sa magie.

8. « Les Dents de la Mer » (1975) de Steven Spielberg :

On dit toujours que la musique est un élément essentiel d’un film. Cette phrase n’a jamais aussi bien défini la musique des « Dents de la Mer ». La bande son signé par Williams sert totalement l’œuvre de Spielberg. Seconde collaboration entre le compositeur et le cinéaste après le méconnu « Sugarland Express ».

Le cinéaste avait même cru à une blague au départ lorsque Williams lui a joué ces deux notes qui se répètent (Mi-Fa, Mi-Fa, Mi-Fa…). Deux notes pour illustrer la menace oppressante ? Oui et c’est son coup de génie, incarnation terrifiante du requin qui n’apparait pas à l’image. Quelques notes atonales de cordes progressent en crescendo pour représenter la menace du requin et illustrer la profondeur des océans. La musique dépeint l’invisible puisque les plans filmés sous l’eau nous proposent une vision subjective de l’animal. Le motif s’accélère avec les cordes qui enroulent le fameux ostinato « Mi-Fa » de manière angoissante au fur et à mesure que la caméra (le requin) fondant sur sa proie et nos battements de cœur que la peur accélère. Les contrebasses sont amplifiées par des coups de timbales/piano au moment de l’attaque. Plus horrifiant encore que l’image du squale elle-même.

Une des musiques les plus angoissantes de l’histoire du cinéma qui valut un Oscar (son deuxième) à John Williams et des cauchemars à toute une génération de spectateurs.

7. « Superman» (1978) de Richard Donner :

Combinant parfaitement l’esprit d’aventure de la bande dessinée avec la grâce et la force du fils préféré de Krypton, le thème de « Superman » est un peu comme la version terrienne de la musique de « Star Wars ». Une bande son qui capte subtilement tout l’héroïsme et la puissance de l’homme d’acier. Le thème principal est d’ailleurs devenu un hymne de nombreuses fanfares à travers le monde et assure une nouvelle nomination aux Oscars au compositeur et un Grammy.

Un morceau qui reste dans la tête.

6. « E.T., l’extraterrestre » (1982) de Steven Spielberg :

Quatre ans après « Rencontre du troisième type », Spielberg renoue avec les extraterrestres. Un film qui a bercé toute une génération, que l’on ne se lasse pas de revoir. Spielberg signe une ode à l’amitié et ravive et capture la magie de l’enfance qui sommeille en chacun de nous.

Steven Spielberg admirait John Williams au point que, contrairement à tous les usages, il adapta le montage final du film à la partition musicale. Comme il disait : « Sa musique dépasse immédiatement le cerveau pour aller droit au cœur. » Le thème principal, extrêmement connu, est gravé dans la mémoire collective de tous ! À la fois simple et merveilleux, il retranscrit à merveille le côté extraordinaire de la rencontre entre E.T. et Elliott.

Une mélodie aérienne et majestueuse illustrant la magie de l’aventure à travers de grandes envolées orchestrales grandioses et de toute beauté.

Une des partitions les plus envoûtantes du compositeur. Une bande son qui lui a valu son quatrième Oscar et qui deviendra un pilier des concerts qu’il donnera partout dans le monde.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

5. « Le Terminal » (2005) de Steven Spielberg :

Spielberg se pose avec « Le Terminal » en digne héritier de Frank Capra. Il prouve une nouvelle fois son génie pour raconter de belles histoires. La musique de Williams est ici plus légère et intimiste, ancrée dans l’univers de comédie dramatique du film, avec deux sympathiques thèmes aussi mémorables l’un que l’autre. On appréciera le côté tzigane/Europe de l’Est du thème de Viktor Navorski (Tom Hanks) confié à une clarinette et un accordéon sur fond de cordes rythmées. Le timbre de la clarinette et de l’accordéon confère au thème une certaine couleur européenne qui se rattache bien évidemment au personnage principal et à ses origines.

Une bande son très sympathique à l’image du film, touchant.

4. « La Liste de Schindler » (1993) de Steven Spielberg :

Film difficile mais indispensable qui jette un regard inédit sur la Seconde Guerre Mondiale et film de la consécration pour Steven Spielberg (son premier Oscar de « meilleur réalisateur »).

Une œuvre qui doit beaucoup à la musique de John Williams, le compositeur signe un main thème bouleversant, son piano accompagnant magnifiquement le violon d’Itzhak Perlman, dont le nom avait été suggéré par Spielberg lui-même. Dans « La Liste de Schindler », plus que dans les films précédents, l’image s’adresse au conscient et la musique à l’inconscient.

De par sa beauté et sa force émotionnelle indissociables des images du film de Spielberg, le thème apporte un profond respect et une grande dignité plein de compassion à l’œuvre du cinéaste, rappelant à quel point la collaboration Spielberg/Williams a toujours été et restera exceptionnelle sur plus d’un point.

Cette bande son est sans doute la plus bouleversante que le compositeur ait écrite de toute sa carrière, et qui lui valût d’ailleurs son cinquième et dernier Oscar de la « meilleure musique de film ».

3. « Jurassic Park » (1993) de Steven Spielberg :

12ème collaboration entre Williams et Spielberg, une collaboration légendaire pour un film qui l’est tout autant. « Jurassic Park » est une date dans l’Histoire du cinéma et des effets spéciaux. Une œuvre qui prouve que l’on peut allier spectacle incroyable, richesse visuelle et intelligence dramatique.

John Williams offre aux oreilles des spectateurs ses recettes habituelles du genre : des thèmes mémorables, des morceaux d’action d’une puissance redoutable, le tout enveloppé dans son savoir-faire orchestral.

Qui ne s’est pas émerveillé comme le Dr Grant devant la vision de ce majestueux dinosaure ? Le premier thème principal, celui des cuivres majestueux associé au parc et à son aspect massif et grandiose. On retrouve ici le grand John Williams des fanfares héroïques cuivrées avec un thème qui, soyons-en sûr, marquera indubitablement votre esprit dès la première écoute.

Le sentiment d’émerveillement total et rêveur que nous transmet Williams à travers son inoubliable thème poignant et son célèbre motif de 3 notes majestueuses et entêtantes, renforcées par une magnifique chorale angélique.

D’un point de vue association image/musique, « Jurassic Park » est un véritable trésor d’émotion, d’action, de frisson et de thèmes grandioses

Le cinéma dans ce qu’il a de plus beau !

2. « Star Wars » (1977) de George Lucas :

La plus grande saga de l’histoire du cinéma, celle qui a fait et qui fait toujours rêver des millions de spectateurs. D’ailleurs avez-vous déjà essayé de regarder les films de George Lucas sans la musique de John Williams ?

Ça n’est pas vraiment la même chose vous êtes d’accord. Une saga qui n’aurait jamais pu connaître un tel succès sans l’apport indispensable de la cultissime musique de John Williams. Totalement indissociable de son prologue d’introduction dans les étoiles, le compositeur propose une ouverture triomphante et un thème héroïque que toute personne n’ayant jamais vu les films connaît. L’orchestre est largement dominé par le pupitre des cuivres et des percussions, accompagnant cette marche héroïque dans toute sa splendeur.

Au départ, George Lucas souhaitait utiliser de la musique classique. Le compositeur a ainsi écrit sa partition à partir de références précises : Prokofiev, Mendelssohn Tchaïkovski, Stravinsky, Holst, Wagner

Une patte symphonique reconnaissable entre mille, avec une écriture orchestrale riche et flamboyante nous renvoyant au style des grandes partitions du Golden Age hollywoodien. Mais ce qui a fait le succès de la musique de « Star Wars », c’est avant tout la foison de leitmotives qui parsèment l’ensemble de la partition du compositeur. On retiendra également « La Marche Impériale » ou « Thème de Darth Vador » : Le morceau se distingue ici par son ostinato rythmique de timbales/cordes qui fait référence au célèbre « Mars’ des Planètes » de Gustav Holst, autre source d’inspiration importante sur « Star Wars » mais auquel on a trop souvent accordé d’importance alors que l’influence de Holst n’est pas si flagrante dans l’ensemble de la partition.

Premier morceau d’action tonitruant et virtuose, ce thème développe ce caractère martial indissociable de la partition de John Williams avec un contrepoint très fouillé et une importance sans cesse accordée au pupitre des cuivres.

Avec ce film, Williams assoit définitivement sa réputation alors toute fraîche de grand maître de la musique symphonique hollywoodienne. Totalement indissociable de l’univers crée par George Lucas, la musique de « Star Wars » contribue à porter chaque émotion à son apogée, chaque action à son paroxysme et un nouvel Oscar pour son compositeur. Sans aucun doute l’une des bandes originales de film qui ait connu le plus grand succès de toute l’histoire du cinéma.

1.« Les Aventuriers de l’arche perdue »(1981) de Steven Spielberg :

La quintessence du film d’aventure. Un personnage emblématique porté par un incroyable Harrison Ford, une mise en scène incroyable, une partition musicale légendaire et une scène d’ouverture absolument dantesque ! La cinquième collaboration en 7 ans de John Williams avec Steven Spielberg accouche d’une partition pleine d’action, de romantisme, de mystère et d’héroïsme…

La musique de John Williams est ainsi un subtil mélange de marches héroïques, de passages d’action trépidants et de mélodies mystérieuses évoquant les pouvoirs maléfiques d’objets précieux. Fourmillant de thèmes et de motifs, les musiques de la saga Indiana Jones restent encore aujourd’hui un modèle absolu de la musique d’aventures autant qu’un tour de force orchestral inégalé.

 

Le claironnant « The Raiders March » qui ne quitte plus la tête du spectateur alors qu’il a depuis longtemps quitté la salle… La partition surligne chaque scène en ajoutant du suspense au suspense, du grandiose au grandiose, de l’humour à l’humour, de l’émotion à l’émotion. Une symphonie magistrale pourtant vaincue, aux Oscars, par Vangelis et ses « Chariots de feu ».

Que dire de plus sur la carrière de John Williams, si ce n’est qu’il est incontestablement le plus réputé et le plus impressionnant de tous les compositeurs de musique de film encore vivants ?

Williams et Spielberg ne collaborent plus ensemble, ils forment un couple harmonieux qui se comprends sans se parler. Cela se ressent directement dans les images embellies par les partions du compositeur.

John Williams c’est de l’émotion pure, une musique au service d’un cinéma dépouillé dans sa plus simple expression. C’est aussi un musicien de génie qui sait sans cesse renouveler et approfondir son style orchestral, et créer des partitions mémorables avec parfois peu de choses. Un grand maître qui a marqué le cinéma de son empreinte.

NB : Pouvaient aussi être cités :

  • « Catch Me If You Can » (2002)
  • « Munich » (2006)
  • « Il faut sauver le soldat Ryan » (1998)
  • « Sept ans au Tibet » (1997)
  • « Présumé Innocent » (1990)

Julien Legrand – Le 8 février 2019

Facebook
Twitter
LinkedIn

Vous pourriez aussi aimer :

Critique « Witness » (1985) : Ford Escort.

Avec « Witness » et ensuite « Mosquito Coast », Peter Weir a permis à Harrison Ford de sortir de sa zone de confort en lui offrant deux des plus grands rôles de sa carrière. Deux interprétations qui constituent les deux seules nominations de l’acteur aux Oscars et aux Golden Globes.

Lire plus »

contact.screentune@gmail.com