Dans cet environnement sauvage symbole d’une Amérique qui fonctionne à deux vitesses, le sentiment d’abandon est en concordance avec les difficultés de l’existence, comme si l’on observait bouche bée les frontières d’une civilisation amérindiennes laissée pour compte. Et c’est là, la grande qualité de l’écriture de Taylor Sheridan, dernier volet d’une trilogie consacrée aux « frontières américaines modernes » entamée avec « Sicario » et brillamment prolongée avec « Comancheria ».
Malheureusement, dans sa mise en scène, Taylor Sheridan ne peut pas se mesurer à Denis Villeneuve ou David McKenzie, il compense cependant ce déficit de recherche esthétique par un fabuleux talent de conteur d’histoires humaines. Il dépeint parfaitement et avec une grande authenticité les difficultés de ces oubliés, ces meurtres de jeunes femmes non résolus dont les hautes autorités n’ont que faire privilégiant leurs grandes villes.