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Cinéma VS Streaming : l’éternel combat

Le Top des meilleurs Films 2021 :

Après le chaos général de 2020, l’année 2021 n’aura été qu’un éternel recommencement notamment pour la culture et les cinémas. Avec plus de 150 jours de fermeture pour les salles obscures, l’agenda cinématographique a encore souffert cette année, avec des films très attendus comme « Top Gun : Maverick », « The Batman » ou encore « John Wick 4 » et bien d’autres, tous reportés en 2022. Et il n’y a pas que la pandémie qui aura clairement impacté nos chers cinémas, les plateformes de streaming prennent toujours un peu plus de place dans notre quotidien et ont désormais tendance à récupérer des œuvres de premier plan, citons par exemple « Black Widow » sur Disney+ qui a véritablement souffert de sa sortie simultanée en streaming et sur grand écran faisant perdre plus de 600 millions dollars au studio avec le téléchargement illégal ; ou encore « The Green Knight » même pas sorti en France dans les salles obscures et directement diffusé sur Amazon Prime Vidéo depuis début janvier.

Le Box-Office international a cependant sauvé sa fin d’année avec de très beaux succès grâce à « Dune », « Mourir Peut Attendre », « Boîte Noire », « OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire », « Kaamelott : Premier Volet » et bien entendu le raz-de-marée « Spider-Man : No Way Home » qui canalise à lui seul plus de 35% du Box-Office mondial en 2021.

Revenons sur une année compliquée mais pas dénuée de sorties de qualité aussi bien sur les plateformes de streaming que les quelques éclats de lumières dans les salles obscures…

Le TOP 10 des films de l’année 2021 selon la rédaction :

10. « Tick, Tick… Boom ! » de Lin-Manuel Miranda :

La star de la comédie musicale multi-récompensée « Hamilton » passe pour la première fois derrière la caméra avec « Tick, Tick… Boom ! » sur Netflix en mettant en évidence le regretté compositeur de « Rent », Jonathan Larson incarné avec brio par un Andrew Garfield en état de grâce !

« Tick, Tick… Boom ! » est tout simplement inspirant, touchant, emballant et passionnant. Durant plus d’une heure cinquante, nous suivons toutes les péripéties de Jonathan Larson, de son histoire d’amour à ses échecs, Miranda livre littéralement une comédie musicale testamentaire à son mentor spirituel. Moderne, innovante, généreuse et facile à appréhender, l’œuvre de Miranda nous emporte avec une aisance incroyable pour ne plus nous lâcher jusque dans ses derniers instants.

C’est beau, c’est indubitablement dramatique, c’est parfaitement le genre de film à regarder pour une belle soirée…et on espère que Andrew Garfield décroche une nomination aux Oscars pour sa performance (déjà nommé aux Golden Globes) !

9. « Un espion ordinaire » de Dominic Cooke :

Quatre ans après « Sur la plage de Chesil » (avec Saoirse Ronan), Dominic Cooke signe son deuxième long métrage en portant à l’écran cette histoire d’espionnage efficace portée par deux talentueux acteurs (Merab Ninidze et le toujours aussi génial Benedict Cumberbatch) qui se sont « physiquement » très investis dans leurs rôles, bien épaulés par les actrices Rachel Brosnahan et Jessie Buckley.

Sans être aussi ambitieux que « Le pont des espions » de Steven Spielberg ou « Le rideau déchiré » d’Alfred Hitchcock, « Un espion ordinaire » rappelle des éléments de la crise cubaine, cette page anxiogène de l’histoire contemporaine, expliqué au travers du prisme inattendu de ces deux hommes provenant d’univers complètement différents.

Une intrigue qui reste prenante de bout en bout pour un bon moment de cinéma qui plaira aux amateurs des biopics historiques.

8. « West Side Story » de Steven Spielberg :

Spielberg a désormais posé sa griffe sur tous les genres cinématographiques, du film d’aventure (Indiana Jones) en passant par, le drame historique (« La liste de « Schindler ») la comédie (« Le Terminal », la science-fiction (« Minority Report ») et le film politique (« Le Pont des espions », mais il n’avait jamais mis en scène de comédie musicale.

 C’est donc chose faite avec cette relecture de « West Side Story », le chef d’œuvre de Robert Wise sorti en 1961.

L’idée de se frotter à un tel monument est un défi que Steven Spielberg voulait s’offrir depuis longtemps (au point que la 20th Century Fox en a acheté les droits en 2014). Le réalisateur compose une fresque grandiose plus en phase avec les problématiques modernes plus politique aussi et s’il se tourne vers le passé, c’est pour mieux décrire les tourments de la société américaine d’aujourd’hui.

Plus politisé, plus violent que l’original en mettant l’accent sur la pauvreté, le repli sur soi qui mène au rejet et au racisme, le film traite aussi de misogynie et des violences faites aux femmes (en mettant clairement en scène la tentative de viol sur Anita).

« West Side Story » est une nouvelle preuve de l’éclectisme de Steven Spielberg et une prouesse artistique d’une grande maestria qu’il nous offre en plus d’être un hommage sincère à l’original qui berça sa jeunesse.

7. « Les Intranquilles » de Joachim Lafosse :

Avec « Les Intranquilles » Joachim Lafosse, le réalisateur d’« À perdre la raison » (2012) et de « L’Économie du couple » (2016) nous confronte à nouveau à un couple en crise avec tension et beaucoup d’émotion porté par un duo d’acteurs formidables, Leïla Bekhti et, surtout, Damien Bonnard, franchement bluffant en artiste peintre maniaco-dépressif.

Le réalisateur belge sait porter à l’écran les difficultés du couple et une fois encore il nous propose un drame psychologique éprouvant de justesse porté par un duo d’acteurs extraordinaires.

Un sujet dur, difficile, réservé à un public averti.

6. « Don’t Look Up : Déni Cosmique » d’Adam McKay :

Après « The Big Short : Le casse du siècle » et « Vice », Adam McKay continue à tirer à boulets rouges sur l’Amérique avec « Don’t Look Up : Déni Cosmique » sorti le 24 décembre sur Netflix porté par son immense casting composé de Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Jonah Hill, Meryl StreepCate Blanchett et autres Timothée Chalamet

Adam McKay poursuit donc sa dénonciation des travers de notre monde dans un nouveau portrait au vitriol sur notre société dans laquelle une comète tueuse de planète fonce droit sur la Terre et tout le monde s’en fout !

Une œuvre qui brasse à merveille des films comme « Docteur Folamour » de Kubrick, « Network » de Sidney Lumet en une véritable satire noire habilement mixée en faux film catastrophe.

« Don’t Look Up » est À la fois réaliste et très actuelle mais également terriblement mélancolique en s’appropriant intelligemment les codes du film catastrophe pour mieux dénoncer d’autres thématiques comme la vie politique, la survie de l’humanité, les dérives de notre société mais aussi en filigrane l’effacement historique de la femme au profit de l’homme.

Drôle, explosif, outrancier, émouvant, sombre, terrifiant et tragique…Une sacrée baffe !

5. « Le Dernier Duel » de Ridley Scott :

44 ans après « Les Duellistes » : comme un clin d’œil au temps qui passe, Ridley Scott renoue avec les duels dans « Le Dernier Duel » scénarisé par Matt Damon et Ben Affleck d’après un récit historique.  

On savait que tonton Ridley avait un talent certain pour les récits historiques comme il a pu le prouver à maintes reprises avec des œuvres comme « Gladiator », « Kingdom of Heaven », « Robin de Bois » et une fois encore à plus de 84 ans, le bougre s’est surpassé.

Tout est éblouissant dans « Le Dernier duel » ; des éclairages aux ambiances plus intimistes, des combats sanglants aux charges à cheval, des costumes soyeux aux décors naturels. Le suspense se nourrit de ces ambiguïtés dès lors l’affrontement lors de la joute n’en est que plus remarquable. Jamais le dénouement n’est prévisible et le réalisateur instille le doute jusqu’au bout.

Outre une intrigue passionnante dont l’écho porte jusqu’à aujourd’hui où les plaintes des femmes ne sont pas toujours entendues. Il cultive le sens de l’esthétique et du beau à un niveau rare au cinéma. Quant à sa direction d’acteurs, elle est sans faille.

Un flop complètement immérité au Box-Office pour un autre grand film dans la carrière de Ridley Scott. Injuste !

4. « Dune » de Denis Villeneuve :

Œuvre mythique, monumentale, réputée inadaptable signée Frank Herbert ; Denis Villeneuve a réussi l’improbable pari avec cette nouvelle adaptation en conjuguant la mise en scène d’une œuvre complexe avec les attentes des spectateurs du XXIème siècle.

Cette nouvelle adaptation cinématographique définit les bases d’une épopée magistrale, hommage à la subtilité de l’œuvre originelle. La principale crainte pour « Dune » n’était pas de savoir si le film correspondit à la vision de l’auteur car Denis Villeneuve, fan de l’œuvre, a visuellement sublimé Arrakis et l’univers de Frank Herbert mais plutôt de savoir s’il allait rencontrer un engouement et du succès auprès d’un plus jeune public bercé par les Star Wars et Marvel made in Disney.

Mission accomplie puisqu’un second volet est officiellement en préparation chez Warner Bros.  Un pari remarquable d’un réalisateur parmi les plus doués de sa génération et un vibrant hommage au récit initiatique dont il révèle l’immense poésie et le message politique.

3. « Nomadland » de Chloé Zhao :

Avec « Nomadland », la réalisatrice chinoise Chloé Zhao est sortie grande gagnante des derniers Oscars avec notamment celui de la « meilleure réalisatrice » et du « meilleur film » mais a aussi offert à Frances McDormand son troisième Oscar de la « meilleure actrice » dans le rôle de Fern, une veuve et son vieux van qu’elle utilise pour trouver du travail saisonnier aux quatre coins des États-Unis.

Chloé Zhao a choisi d’offrir à d’authentiques nomades de jouer sous leur nom des moments de leur vie le long des routes. Mais le succès de son film tient sans doute à une subtile poésie qui se dégage des prises de vue aux tons pastel que la réalisatrice se plaît à composer jouant avec le ciel couchant ou irisé, les grands cactus, les immenses étendues et l’horizon vers lequel immanquablement glisse le van de Fern…

Une œuvre renversante et bouleversante d’authenticité à travers un road movie transcendé par la solitude et l’humanité.

2. « Onoda » d’Arthur Harari :

Après le prometteur « Diamant Noir », le jeune cinéaste Arthur Harari confirme les belles promesses avec le singulier « Onoda », film de guerre qui n’en est pas vraiment un avec l’histoire de Hirō Onoda, ce soldat japonais resté retranché 30 ans durant sur une île des Philippines, persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’a jamais pris fin.

Comme « Apocalypse Now » avant lui, le film d’Arthur Harari explore la guerre pour s’en éloigner progressivement alors que son protagoniste lui ne s’en détache jamais. « Onoda » convoque tout ce qui caractérise l’œuvre guerrière : les combats, la camaraderie, le sacrifice, le manque, etc. mais son sujet central est avant tout la déshumanisation de cet homme qui persiste à croire que la guerre continue malgré des preuves irréfutables qu’elle est bien finie.

« Onoda » est l’une des belles surprises de cette année cinématographique, une œuvre ambitieuse par son ampleur et son propos.

Une fresque somptueuse, épique et audacieuse dont on ne peut sortir indemne.

1.« Last Night in Soho » d’Edgar Wright :

Edgar Wright est un styliste, un metteur en scène aux mille idées comme on a déjà pu s’en apercevoir dans « Baby Driver » ou encore la Trilogie du Cornetto avec « Shaun of the dead », « Hot Fuzz » et « Le Dernier pub avant la fin du monde ».

Avec « Last Night in Soho », il nous offre cette fois une superbe plongée dans le Soho des Sixties sous forme d’une brillante relecture teintée de féminisme du mythique « Swinging London » accompagnée par une bande son exceptionnelle et de deux actrices aux talents indéniables :  Anya Taylor-Joy et Thomasin McKenzie.

Visuellement flamboyant, « Last Night in Soho » est une œuvre superbement rythmée soutenue par une musique endiablée et une atmosphère envoûtante. Un thriller palpitant, magnétique et créatif.

Un vrai régal et du cinéma avec un grand C !

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