Critique de The Post (2018)
La guerre sucite l'(é)motion de sang sûr The Post (2018) Que dire encore sur Steven Spielberg, tout
Steven est désormais sur l’Olympe du 7ème Art !
Créé le 26 septembre 1957 au Winter Garden Theater de Broadway ; Le musical porté à l’écran en 1961 par Robert Wise et Jérôme Robbins a récolté pas moins de dix Oscars.
Inspirée du « Roméo et Juliette » de William Shakespeare transposée dans le Lower East Side des années cinquante à New-York, nous ne vous divulgâcherons rien mais quand un Maître du septième art s’intéresse à un tel monument, le fan de cinéma ouvre grand les yeux… « Tonight , Tonight »…
Synopsis :
Deux gangs rivaux, les Sharks et les Jets, s’affrontent pour la suprématie d’un quartier en pleine modification et bientôt voué à la démolition dans le New York de 1957. Appartenant chacun à une communauté, la rencontre entre Tony et Maria semble vouée à un amour impossible…
Plus politisé, plus violent que l’original en mettant l’accent sur la pauvreté, le repli sur soi qui mène au rejet et au racisme, le film traite aussi de misogynie et des violences faites aux femmes (en mettant clairement en scène la tentative de viol sur Anita). Ainsi la communauté et la culture portoricaines sont brillamment illustrées, incluant beaucoup de dialogues en espagnol volontairement sans sous-titres afin de traduire encore mieux la barrière invisible qui sépare les communautés et le récit leur offre plus d’interactions mais s’invite aussi dans leur intimité.
Le réalisateur et son scénariste Tony Kushner déjà associés sur les films « Munich » et « Lincoln », préservent l’essence de l’œuvre ainsi que les partitions de Leonard Bernstein et les paroles de Stephen Sondheim, tout en proposant une dynamique moderne qui évoque autant notre époque que des années 50. Au casting, pas de grands noms mais de jeunes artistes en devenir ; Ansel Elgort (« Nos étoiles contraires », « Baby Driver ») est Tony, et la révélation Rachel Zegler incarne Maria et sera bientôt « Blanche-Neige » chez Disney. Ariana DeBose (« Schmigadoon », « The Prom »), prête ses traits, ses talents de danseuse à Anita et est déjà nominée pour ce rôle aux Hollywood Critics Film Association.
Les chefs des gangs sont joués par Mike Faist (Riff des Jets) et David Alvarez (Bernardo pour les Sharks) et enfin l’oscarisée (et ici productrice) Rita Moreno (Anita dans le film de 1961) crée le rôle de Valentina, la veuve portoricaine de « Doc » et à 90 ans chante le mélancolique « Somewhere » offrant une symbolique plus universelle à ce morceau emblématique.
L’idée de se frotter à un tel monument est un défi que Steven Spielberg voulait s’offrir depuis longtemps (au point que la 20th Century Fox en a acheté les droits en 2014). Le réalisateur compose une fresque grandiose plus en phase avec les problématiques modernes plus politique aussi et s’il se tourne vers le passé, c’est pour mieux décrire les tourments de la société américaine d’aujourd’hui.
Spielberg a désormais posé sa griffe sur tous les genres cinématographiques, du film d’aventure (devenu mythique) en passant par, le drame historique (cités plus hauts) la comédie, la science-fiction (et pas qu’une fois) et le film politique, mais il n’avait jamais mis en scène de comédie musicale. Ne lui reste plus que le Western.
Comme un ultime défi, à 74 ans, il apporte sa fascinante maestria à la plus emblématique des comédies musicales « West Side Story ». Et quel talent car c’est plus qu’une refonte, une relecture que Steven nous offre ; on pourrait comparer ce film à celui d’une toile de Sandro Botticelli retravaillée par Léonard de Vinci tant tout y est plus abouti, plus soigné, plus stylisé, plus … Epaulé par Janusz Kaminski qui sait jouer avec les ombres, les lumières et les couleurs comme personne (voir « La liste de Schindler ») pour une esthétique sublime et toute en délicatesse.
Le réalisateur a choisi d’authentiques rues de New-York pour des extérieurs lumineux et la caméra virevolte autour des éblouissantes chorégraphies de Justin Peck (chorégraphe du New-York city Ballet et Tony Award 2018).
Un « Spielberg » est toujours un évènement ; ne jamais parler d’un remake quand une légende du 7-ème art donne sa vision d’une comédie musicale connue mondialement !
C’est une nouvelle preuve de son éclectisme et une prouesse artistique d’une grande maestria qu’il nous offre et un hommage sincère à l’original qui berça sa jeunesse.
Si tous les codes de la comédie musicale sont respectés ; le réalisme et le modernisme que Spielberg apporte, donnent un sentiment d’hybridation qui risque d’en décevoir certains.
Yves Legrand – Le 10 décembre 2021
Sources Photos :
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