Un climat anxiogène qui n’est pas sans rappeler « Le Chant du loup » s’impose alors, bien aidé par la mise en scène certes classique mais qui use de plans serrés, ce qui a pour effet d’accentuer encore d’avantage cette sensation, cette angoisse de tous les instants. Le réalisateur installe un climat oppressant où la vérité est tapie dans l’ombre, cachée dans ces interminables pistes audio.
Ajoutez à cela un réalisme glaçant et une précision d’orfèvre et vous obtenez avec « Boite Noire » un thriller déroutant à l’efficacité cynique. Dans la lignée des polars teintés de paranoïa des années 70, le métrage se mue par son propos en objecteur de conscience : il interroge sur le rapport entre l’homme et la machine alors que les intelligences artificielles prennent chaque jour plus d’importance dans le monde du travail.
Dans le sillage de l’excellent Pierre Niney, les acteurs qui l’accompagnent se distinguent par leur justesse. Lou de Laâge, André Dussolier et Sébastien Pouderoux donnent vie à des personnages secondaire qui sont tout sauf manichéens et dont les aspirations sèment le trouble dans l’esprit des spectateurs qui, à l’instar du protagoniste, finissent par douter de tout.