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Le revers de la justice

Let Him Go : L'un des nôtres

Nous avions quitté le duo Diane Lane – Kevin Costner dans le « Man of Steel » de Zack Snyder en parents de Clark « Superman » Kent en 2014 et nous les retrouvons à nouveau en couple pour « Let Him Go » un road movie familial au cœur des terres désolées du Montana.

Tiré du roman du même nom, le film de Thomas Bezucha est une plongée dans les paysages sauvages du Montana et du Dakota du Nord. Quelques peu passé inaperçu chez nous, le long métrage vaut pourtant le coup pour son duo d’acteurs de qualité. Verdict !

Critique « Let Him Go : L’un des nôtres » (2021) : Papy Costner et Mamy Lane font de la résistance - ScreenTune
© 2021 Universal Pictures

Synopsis :

Après la perte de leur fils, le shérif à la retraite George Blackledge et son épouse, Margaret quittent leur ranch du Montana pour sauver leur jeune petit-fils des griffes d’une dangereuse famille tenue d’une main de fer par la matriarche Blanche Weboy. Quand ils découvrent que les Weboy n’ont pas l’intention de laisser partir l’enfant, George et Margaret n’ont pas d’autre choix que de se battre pour réunir enfin leur famille.

Nous allons tout d’abord, nous attarder sur la très mauvaise traduction du titre par les distributeurs francophones qui ne renvoie pas vraiment vers le ton, l’ambiance et le message que le long métrage essaye de transposer. « Let Him Go » qui peut être traduit littéralement par « laisse-le partir » est un titre qui donne tout son sens aux thématiques filmées par Thomas Bezucha.

Critique « Let Him Go : L’un des nôtres » (2021) : Papy Costner et Mamy Lane font de la résistance - ScreenTune
© 2021 Universal Pictures

Il est ici question de deuil, de sacrifice de sens du devoir et bien sûr de la famille. À travers les regards et les silences de son duo d’acteurs tellement complémentaires et toujours aussi talentueux, le cinéaste pose un regard sur ces familles de fermiers coupées des grandes villes qui doivent rendre justice elles-même dans une Amérique figée dans le temps. Il est ici une nouvelle fois question de ces laissés pour compte, de ces contrées oubliées où la loi et l’ordre n’ont guère leur place. On se fait justice soi-même et on en paye ensuite les conséquences.

« Let Him Go » possède quelques similitudes avec le cinéma d’un Taylor Sheridan (« Wind River » et « Comancheria ») ou d’un Clint Eastwood avec notamment « Un Monde Parfait » déjà avec Kevin Costner. Nous n’aurions même pas été étonné de voir le cinéaste de « Million Dollar Baby » à la production tellement la mise en scène et l’histoire font penser au cinéma eastwoodien.

Critique « Let Him Go : L’un des nôtres » (2021) : Papy Costner et Mamy Lane font de la résistance - ScreenTune
© 2021 Universal Pictures

Dès son intro, le film de Thomas Bezucha plante le décor, un univers triste, silencieux et naturel. De grands espaces sauvages, ceux du Montana et du Dakota du Nord figés dans un autre temps et où les silences dominent. Plus le long métrage avance, plus la tension et la puissance du jeu des acteurs nous éclatent à la figure. Kevin Costner prouve ici qu’il en a encore sous le capot avec un jeu puissant et tout en retenue. Quant à Diane Lane, elle prouve s’il le fallait encore qu’elle est une formidable actrice, à la fois sensible et déterminée l’actrice est à son aise et nous bouleverse.

Néanmoins, ce qui empêche « Let Him Go » de marquer incontestablement notre esprit et d’en faire un très bon film, c’est son scénario un peu trop classique et « déjà vu ». Plusieurs rebondissements sont très bien amenés mais plus le film avance, plus certains deviennent prévisibles pour tout spectateur ayant déjà apprécié un exercice du même style. Ajoutons à cela une fin un peu trop expéditive et « Let Him Go » tombe dans la catégorie des films classiques appréciés mais très vite oubliés.

Sans surprise mais pas dénué d’intérêt notamment pour son excellent duo Costner – Lane et la très belle surprise machiavélique Lesley Manville en mère despotique, « Let Him Go » est une petite surprise agréable portée par une mise en scène quelques peu classique et le très bon score de Michael Giacchino.  

Un sympathique petit moment de cinéma.

Note : 6,5/10

Julien Legrand – Le 14 mai 2021

Sources Photos :

  • © 2021 Universal Pictures

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