Leos Carax est un cinéaste « rare » comptant seulement six long métrages à son actif depuis « Boy meets girl », Prix de la Jeunesse à Cannes en 1984. Suivra « Mauvais sang » deux années plus tard, poème visuel et sonore inspiré et exigeant où l’amour est menacé par un virus, faisant écho à une époque touchée de plein fouet par le SIDA, avant que deux échecs ne viennent freiner ses ambitions : « Les amants du Pont Neuf » en 1991 et « Pola X » en 1999. Passé du statut d’enfant-prodige à celui de cinéaste maudit, il mettra treize années avant de proposer son film suivant, « Holy Motors », dont l’originalité enthousiasma la critique cannoise en 2012, sans toutefois prétendre in fine à la Palme d’or, attribuée cette année-là à « Amour » de Michael Haneke.
C’est avec l’ambition à nouveau assumée de proposer un film original, ambitieux et visuellement très travaillé que Carax est de retour avec « Annette », présenté en ouverture et en compétition dans la « sélection officielle » du Festival de Cannes 2021.
Huit années furent nécessaires pour que le projet se concrétise au départ d’une idée originale proposée par les Sparks, groupe originaire de Los Angeles fondé en 1968 par les frères Ron et Russell Mael, un tandem qui a toujours mis un point d’honneur à se réinventer depuis leur création en touchant à différents styles et mouvements musicaux (glam rock, new wave, disco, électro-rock, dance…).