L’introduction d’un héros fictif, Maximus, le général devenu gladiateur, permet au scénariste d’infléchir le cours de l’Histoire. C’est d’autant plus malin que le règne de Commode demeure méconnu et fut infesté de trahisons alimentées par la folie de l’empereur. En effet, rien ne prouve que Commode ait tué son père Marc Aurèle, mais il fut bien victime d’une conspiration ourdie par sa sœur Lucilla. En revanche, le jeune empereur, qui s’était autoproclamé « premier des gladiateurs », n’est pas mort par le glaive mais empoisonné et étranglé sous les ordres d’une de ses maîtresses.
Peu importe si les férus d’histoire antique se sont arraché les cheveux devant autant d’inexactitudes, le spectacle, alternant sauvagerie sanglante, complot politique et vengeance personnelle, était tout simplement trop haletant pour chercher la petite bête historique.