Au vu de son sujet et de sa durée, on aurait pu craindre qu’il souffre de longueurs tant il est difficile de filmer la solitude. Pourtant il n’en est rien, au contraire on ne voit pas passer les presque trois heures du récit, car l’isolement n’est pas total, il s’instaure graduellement au gré d’un long flashback qui revient sur le cheminement qui à conduit cet homme vers cet incroyable destin.
Comme « Apocalypse Now » avant lui, le film d’Arthur Harari explore la guerre pour s’en éloigner progressivement alors que son protagoniste lui ne s’en détache jamais. « Onoda » convoque tout ce qui caractérise l’œuvre guerrière : les combats, la camaraderie, le sacrifice, le manque, etc. mais son sujet central est avant tout la déshumanisation de cette homme qui persiste à croire que la guerre se poursuit malgré les rides qui s’accumulent sur son visage, entrainant ses amis dans son sillage, peu importe les signes qui lui prouvent le contraire.