
Critique Mindhunter saison 1 – Esprit Criminel : Origins
Esprit Criminel : Origins Mindhunter Saison 1 Vous ne vous êtes jamais demandés comment sont
La Routine du Tueur
David Fincher fait son grand retour avec « The Killer » adaptation du roman graphique « Le Tueur » de Matz et Luc Jacamon avec le toujours excellent Michael Fassbender.
3 ans après son très réussi « Mank » et sa lettre d’amour aux scénaristes, le cinéaste de « Se7en » revient donc sur Netflix pour nous plonger dans la psychologie d’un tueur à gages mais aussi s’auto-parodier et nous faire réfléchir sur notre société toujours plus connectée.
Un nouveau coup de maître ? Réponse aussi méticuleuse que le tueur !
Synopsis :
Après un désastre évité de justesse, un tueur se bat contre ses employeurs et lui-même, dans une mission punitive à travers le monde qui n’a soi-disant rien de personnel.
Si vous vous attendiez à un autre « revenge movie » nerveux et violent, le nouveau film de David Fincher va vous désappointer.
« The Killer » possède des allures de série B, mais c’est bien mal connaître le réalisateur de « Gone Girl » qui par sa maitrise de la mise en scène parvient à nous raconter les tourments existentiels et psychologiques de son protagoniste tout en faisant une belle métaphore de sa carrière.
En effet malgré une histoire très basique ; de son introduction parfaite qui rend hommage au plus grand film d’Alfred Hitchcock : « Fenêtre sur cour » (oui oui c’est le meilleur pour nous !) à l’évasion du lieu du crime en passant par la filature, un combat bien énervé et une conclusion sans pitié. Oui « The Killer » est un film de revanche décomposé en chapitres et pourtant il est bien plus que ça !
David Fincher y fait une parabole sur sa carrière, l’attente interminable entre plusieurs jobs, la patience pour arriver à ses fins. Michael Fassbender ne cesse de répéter en voix off : « Reste calme, n’improvise pas, respecte le plan, pas de sentiment, fais ce pourquoi on te paye… », on a presque l’impression que le cinéaste se récite des mantras. « Fais ce que tu sais faire, n’innove pas »…
Et pourtant Fincher, réalise une séquence de combat brutale qu’il n’avait jamais filmée auparavant (exigence de Netflix peut-être ?). Il utilise des mouvements de caméra à l’épaule pour montrer l’état mental de son tueur, il doit garder le contrôle sur son film ou suivre les exigences de la plateforme qui finance des œuvres qu’il ne pourrait pas réaliser grâce aux studios.
Tant de questions apparaissent en regardant « The Killer » qui dénote par rapport aux autres productions du genre
Loin de vouloir copier « John Wick » et offrir un spectacle nerveux et tonitruant, le metteur en scène de « L’étrange Histoire de Benjamin Button » décide de montrer ce qu’il y a de plus banal dans une vie : le travail répétitif et que derrière les apparences d’un « mec lambda » peut se cacher une arme redoutable qui utilise toutes les dérives de notre monde interconnecté pour nous toucher.
Tantôt le tueur analyse une porte de sécurité « has-been » pour entrer traquer sa proie, tantôt il utilise les outils du capitalisme pour nous toucher. Cela va d’un colis FedEx ou Amazon (petit pied de nez à Netflix) ou Uber Eats à Starbucks (déjà très très présent dans « Fight Club »). Fincher démontre ainsi l’omniprésence des outils numériques et la dépendance de notre société qui fait de nous des proies faciles pour des prédateurs comme Michael Fassbender.
L’acteur de « Cartel », est une nouvelle fois impérial, froid, calculateur et méthodique comme sa prestation en David l’Androïd dans « Prometheus » de Ridley Scott. Il porte littéralement le film sur ses épaules même si on a une petite sympathie pour son face-à-face avec la géniale Tilda Swinton.
Malgré ses qualités indéniables de mise en scène, un Michael Fassbender impressionnant et ses plusieurs grilles de lecture, « The Killer » est un David Fincher mineur dont on attendait peut-être trop. Trop mécanique, glacial et monotone.
Ce n’est pas une entière déception mais on se devait d’en attendre plus du réalisateur de grands thrillers comme « Se7en », « The Game » ou encore « Gone Girl ».
Des points pour la mise en scène, cette double lecture, Michael Fassbender et sa bande –son fulgurante avec notamment les Smiths et des musiques signées Trent Reznor et Atticus Ross). Pourtant on regrette une voix off plutôt envahissante et des seconds rôles effacés, qui empêchent une meilleure immersion dans ce thriller toujours relevé par la maestria visuelle et scénique de son cinéaste.
Julien Legrand – Le 16 novembre 2023
Sources Photos :
© 2023 WW-Entertainment
Esprit Criminel : Origins Mindhunter Saison 1 Vous ne vous êtes jamais demandés comment sont
Avec « Seven » David Fincher signe un thriller sombre, brillant et virtuose. Un classique que toutes personnes qui découvrent le cinéma doit regarder.
« Gone Girl »réalisé par le grand David Fincher est basé sur l’excellent roman « Les Apparences » de Gillian Flynn avec dans les rôles phares Ben Affleck et Rosamund Pike, un joli duo de stars talentueux.
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