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Poulet trop cuit !
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Chicken Run : La menace nuggets
Dans sa volonté de faire des suites et des remakes à tout va, Hollywood a cette fois laissé le champ libre à Netflix de nous offrir une suite à un autre classique avec « Chicken Run : La menace Nuggets ».
En 2000, les créateurs de Wallace et Gromit nous avaient offert le génial « Chicken Run » sorte de remake volatile du cultissime « La Grande Évasion ». Le film de Peter Lord et Nick Park était drôle, émouvant et fun et a clairement acquis un statut de film culte.
Pourquoi diable faire une suite à un film qui sentait déjà très bon la volaille ? Peut-être pour offrir sa grande évasion rôtie à une nouvelle génération ?
Synopsis :
Face aux manigances suspectes de la ferme voisine, une bande de poulets audacieux se fédère pour se protéger d’une nouvelle et inquiétante menace… au risque d’y perdre quelques plumes.
« Chicken Run » était un excellent film et il était difficile pour le cinéaste Sam Fell de réitérer la surprise et l’intelligence de son modèle original. En plus « La Menace Nuggets » démarre comme une suite logique, deux parents évadés (Ginger & Rocky) qui ont une vie parfaite dans leur havre de paix et leur fille, Molly (doublée en Anglais par Bella Ramsey de « The Last of Us » et « Game of Thrones ») jeune poule avide d’aventure et de liberté hors du sanctuaire des volailles.
Une introduction trop simple qui ne nous permet pas de nous replonger dans la nostalgie du film original et aussi de dénoncer bien sûr l’élevage intensif dont nous sommes tous au courant via les réseaux sociaux désormais.
Au contraire, les scénaristes ont préféré accentuer leurs propos sur les promesses hypocrites des éleveurs industriels et le bien-être des poulets afin de mieux attendrir la viande afin de soigner le goût des produits servis dans nos très chers fast-foods.
Un choix relativement sage et moins sombre qui n’aurait certes pas eu sa place sur la plateforme du grand N rouge, une tonalité donc moins traumatisante que dans l’original (tout le monde se souvient de la cruauté de Madame Tweedy et de sa hache) pour rester dans une thématique de lavage de cerveau et de communication de masse qui aseptise nos esprits (en l’occurrence ceux des poulets).
On regrettera donc dans cette suite son ton et son humour moins « british » ainsi que son inventivité de mise en scène, certes le décor digne d’un méchant de James Bond est sympathique mais sonne très kitsh. Ici point de grande évasion mais plutôt des inspirations empruntées aux films de casse et à « Mission Impossible » avec tous les gadgets dont peuvent disposer nos chers gallinacés.
Toujours porté par sa technique de pâte à modeler impressionnante en stop-motion, « La Menace Nuggets » ne réitère pas l’exploit de son aîné de nous avoir émus, secoués ou transportés dans son récit malgré une certaine générosité dans le spectacle et la jolie partition musicale d’Harry Gregson-Williams (la saga « Shrek »).
NOTE :
0
/10
Trop lisse malgré les plumes, trop gentil sans prise de bec et trop classique dans son propos et ses thématiques « Chicken Run : La Menace Nuggets » est une suite simpliste voire inutile qui ne réitère pas le plaisir et l’excellent moment qu’est « Chicken Run ».
Julien Legrand – Le 23 décembre 2023
Sources Photos :
© 2023 Netflix
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