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more than a woman

Natalie Portman

Dans « Annihilation », le dernier film d’Alex Garland produit par le géant Netflix, la splendide Natalie Portman incarne une biologiste engagée dans une expédition gouvernementale sur le site d’une catastrophe écologique pour retrouver la trace de son mari disparu. Le film sortira ce lundi 12 mars sur la plate-forme de streaming, l’occasion de revenir sur la carrière d’une des actrices les plus brillantes de sa génération et l’une des plus influentes d’Hollywood. De « Léon » à « Black Swan » en passant par la saga « Star Wars », retour sur une carrière rondement menée. 

  • Un talent précoce :

Tout le monde ne le sait pas forcément mais Natalie Portman possède la double nationalité Israélo-Américaine, c’est à Jérusalem qu’elle voit le jour le 9 juin 1981. Elle y passera les trois premières années de sa vie avant de migrer aux Etats-Unis avec sa famille suite à la mutation de son père, médecin, à un autre poste. Elle a beaucoup voyagé durant son enfance en suivant les aléas de la carrière de son père, après avoir débarqué dans le Maryland, la famille s’en va pour le Connecticut avant de s’installer pour de bon à New-York, dans le quartier de Long Island.

Fière de ses origines, ses arrière-grands-parents paternels sont morts à Auschwitz et son grand-père paternel était le leader du mouvement de la jeunesse juive en Pologne, elle délaisse son véritable nom Hershlag pour prendre celui de sa grand-mère maternelle, Portman, dès ses premiers pas au cinéma.

La carrière d’une actrice peut parfois se jouer sur des petits détails, sur un heureux hasard. Dans le cas de Natalie, ça s’est peut-être jouer sur une pizza… En effet, alors qu’elle n’est âgée que de onze ans, elle est repérée dans une pizzeria par des agents du milieu de la mode qui lui offrent l’opportunité de faire des shootings photos pour une marque de cosmétiques. A la suite de ceux-ci, elle tape dans l’œil d’un certain Luc Besson qui lui propose un rôle dans son nouveau film, « Leon ». Ça tombe bien car le métier de mannequin ne l’intéresse pas plus que ça : « J’étais différente des autres enfants. J’étais plus ambitieuse. Je savais ce que j’aimais et ce que je voulais et je travaillais très dur. J’étais une enfant très sérieuse. »

Portrait Natalie Portman : More than a woman - ScreenTune

Il faut dire qu’elle avait de fameux atouts à son actif malgré son jeune âge : elle parle couramment anglais, hébreu et français, elle maîtrise l’art de la danse et une beauté non négligeable.

Dans « Léon », elle incarne Mathilda Lando, une gamine paumée qui, après le meurtre de sa famille, va se prendre d’affection pour son voisin tueur à gages qui la prend sous son aile. Auparavant seuls au monde, ces deux personnages atypiques se lient d’une profonde tendresse. Chaque jour, elle lui apprend à lire, il lui apprend à tuer. Sous la direction du réalisateur français, elle montre déjà un talent hors-norme pour son âge, donnant la réplique à des acteurs reconnus comme Jean Reno et Gary Oldman sans sourciller. Le film doit son succès en grande partie grâce à la personnalité unique du personnage qu’elle incarne.

C’est la révélation pour la jeune actrice, une carrière toute tracée l’attend déjà. Peu d’adolescentes peuvent se targuer d’avoir joué pour certains des plus grands réalisateurs à même pas 18 ans, elle si… Un an après Léon, elle est à l’affiche de « Heat » de Michael Mann aux cotés d’Al Pacino et de Robert De Niro ; en 1997, c’est au tour de Woody Allen de lui offrir sa chance pour son film musical « Tout le monde dit I love you » ; avant d’incarner la fille du président (Jack Nicholson) dans le délirant « Mars Attacks » de Tim Burton.

Après Carrie Fisher dans la trilogie originale « Star Wars » sous les trait de la princesse Leia, c’est Natalie Portman qui sera l’atout charme et sensuel de la prélogie dans laquelle et se voir offrir le rôle de Padmé Amidala par George Lucas. Pour la petite histoire, elle a avoué n’avoir jamais vu un seul des trois premiers épisodes de la saga mais cela ne l’a pas empêchée d’être convaincante dans son rôle, surclassant aisément son comparse à l’écran, Hayden Christensen qui, il est vrai, n’a jamais réellement séduit les fans.

Malgré le succès commercial de cette trilogie qui lui permit d’accéder à la notoriété internationale, son expérience sous la direction de George Lucas, dont la direction d’acteur n’est pas la qualité première, s’est révélée assez frustrante comme elle le révèle quelques années plus tard : « J’ai le sentiment de n’avoir pas réussi à bien jouer dans les blockbusters. « Star Wars », c’est mon plus grand échec. Plein d’acteurs arrivent à faire des choses fantastiques dans ce type de films… Moi, je cherche. Comment donner du sens à une performance quand on joue sur un fond vert, ou quand on parle de l’espace, sans rien comprendre à ce qu’on raconte ? Je travaille. Ça me motive énormément ».

Portrait Natalie Portman : More than a woman - ScreenTune
© 2002 Lucasfilm Ltd

Cette notoriété auprès du grand public ne l’empêche pas de poursuivre d’autres objectifs, elle intègre la prestigieuse Université d’Harvard en 1999 pour y poursuivre des études supérieures en psychologie. Elle obtient son diplôme quatre ans plus tard, pas rassasiée elle retourne ensuite un semestre à l’Université hébraïque de Jérusalem pour en apprendre plus sur l’histoire de son pays d’origine.

Durant cette période, les plateaux de tournage n’étaient jamais loin, en plus de mener à son terme son interprétation de Padmé Amidala avec la sortie en 2005 de « La Revanche des Sith », elle est la fille de Susan Sarandon dans « Ma mère, moi et ma mère », rôle qui lui vaut une nomination pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle monte également sur les planches aux côtés de Meryl Streep pour la pièce « La Mouette » de Tchekhov. Enfin, en 2004, elle tient un rôle secondaire dans le film « Retour à Cold Mountain » avec Jude Law et Nicole Kidman.

Portrait Natalie Portman : More than a woman - ScreenTune
Closer - © 2004 Columbia Pictures Industries
  • Cheveux roses et crâne rasé :

Affublée d’une perruque rose, elle délaisse son image d’adolescente bien sous tous rapports sous la direction de Mike Nichols. Dans « Closer, entre adultes consentants » (2005), elle incarne une jeune stripteaseuse engagée dans un cercle amoureux destructeur. Entourée d’acteurs comme Jude LawClive Owen et Julia Roberts, elle livre une prestation de haut vol dans lequel elle semble enfin assumer son corps de femme. C’est ainsi qu’elle obtient sa première récompense avec le Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle.

Elle enchaîne ensuite avec « Free Zone » du réalisateur israélien Amos Gitaï, ce qui constitue une sorte de retour aux sources pour l’actrice. La même année, elle tourne devant la caméra de Miloš Forman pour « Les Fantômes de Goya ».

Début 2006 elle donne de nouveau la pleine mesure de son talent dans l’explosif  « V For Vendetta », scénarisé par les Wachowski à qui l’on doit déjà la saga « Matrix ». Dans ce film qui foisonne d’idées novatrices, elle tient le rôle d’Evey Hammond, jeune femme secourue par un homme masqué appelé V dans une Angleterre dictatoriale. Elle est par la suite recherchée comme complice de ce dernier. Pour préparer le rôle, elle a été aidée par une dialectologue pour pratiquer l’accent anglais, n’hésitant pas dans le même temps à se raser le crâne.

Dans « Deux Sœurs pour un Roi », elle partage l’affiche avec le non moins charmante Scarlett Johansson, elles y incarnent Mary et Anne Boleyn, deux sœurs de la cour du roi Henri VIII d’Angleterre (Eric Bana) qui entretiennent une rivalité fratricide afin de se disputer les faveurs de ce dernier.

© 2006 - Warner Bros. All rights reserved.
  • L’envol du cygne (avec quelques turbulences) :

La première décennie du 21e siècle touchant à sa fin, elle fait désormais partie des actrices qui compte dans le monde du cinéma et s’essaye naturellement à la réalisation, son premier court-métrage Eve, présenté à la Mostra de Venise où il est plutôt bien accueilli.

Elle livre une prestation touchante et pleine de justesse dans « Brothers » de Jim Sheridan (2009). Elle y joue Grace Cahill, la femme d’un soldat envoyé en Afghanistan qui s’éprend du frère de ce dernier, présumé mort au combat. A l’instar de ses partenaires à l’écran Tobey Maguire et de Jake Gyllenhaal, sa performance est saluée par la critique qui estime « qu’il s’agit de sa performance la plus accomplie depuis Closer. »

Après le très moyen « Un hiver à Central Park », elle obtient ce qui s’apparente peut-être à l’heure actuelle comme le rôle de sa vie avec « Black Swan » de Darren Aronofsky. Elle interprète Nina, une danseuse de ballet qui rêve d’obtenir le double rôle de « reine des cygnes » dans le célèbre ballet “Le Lac des cygnes” de Tchaïkovski. Cette performance éprouvante, que ce soit sur le plan physique que psychologique lui permet de décrocher en 2011 l’Oscar de la meilleure actrice qui lui tendait les bras ainsi que de nombreuses récompenses.

Portrait Natalie Portman : More than a woman - ScreenTune
Black Swan © 2010 - Fox Searchlight Pictures

La suite est un peu plus délicate, depuis qu’elle a obtenu sa première statuette, on l’a vu alterner le bon et le moins bon. Après « Black Swan », elle s’essaye à la comédie sans grand succès avec le passable « Sex Friends » aux côtés d’Ashton Kutcher, suivi de la comédie médiévale « Votre Majesté » très mal reçue par la critique. Elle s’essaye ensuite aux blockbusters avec le premier volet de « Thor » de la franchise à succès Marvel, réalisé par Kenneth Branagh, sans être de mauvaise facture, on ne peut pas dire que son rôle de faire-valoir lui sied à merveille.

Après « Knight of Cups » de Terrence Malick (2015), qui fut un flop malgré un casting impressionnant, elle réalise son premier long-métrage, « Une histoire d’amour et de ténèbres » qui revient sur la création de l’État d’Israël. En 2016, elle prête ses traits à l’ancienne première dame des Etats-UnisJackie Kennedy dans le biopic réalisé par Gavin O’Connor, ce qui lui vaut une nouvelle nomination à l’Oscar de la meilleure actrice malgré un accueil mitigé. Elle s’est également essayée au western avec « Jane Got A Gun » (2016) avant de connaître un deuxième flop sous la direction de Terrence Malick avec « Song to Song » (2017).

Elle reçoit cependant une nouvelle nomination aux Oscars pour sa performance dans « Jackie » en 2017 dans la peau de la femme du président John Fitzgerald Kennedy. On la retrouve l’année suivante dans l’envoûtant « Annihilation » d’Alex Garland.

Elle reprendra finalement son rôle de Jane Foster dans les nouvelles aventures de Thor dans « Thor: Love and Thunder ».

Annihilation - Photo by Photo credit: Peter Mountain - © 2018 Paramount Pictures

Débuter une carrière d’acteur dès son plus jeune âge n’est pas toujours un gage de réussite, beaucoup de ces talents précoces peuvent en témoigner après avoir disparu des écrans.

Pour Natalie Portman, la donne est différente, grâce à des choix de carrière audacieux elle s’est rapidement imposée comme une valeur sûre du cinéma international. Et même si elle est à la recherche de son second souffle depuis son Oscar, elle ne devrait pas avoir trop de peine à rebondir. Peut-être dès ce 12 mars ? N’oublions pas qu’elle n’a que 36 ans, ce qui lui laisse encore du temps.

Damien Monami – 10 mars 2018

  • Sources :

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=18066.htmlhttp://www.objectif-cinema.com/spip.php?article3564
http://www.lequotidienducinema.com/portraits/31/natalie-portman

https://dailygeekshow.com/portrait-de-mathilda-lando-la-fillette-charismatique-qui-a-revele-natalie-portman-dans-leon/

http://www.commeaucinema.com/personne/natalie-portman,22518

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