Le basket comme rédemption

The Way Back 

On avait quitté Gavin O’Connor sur deux films très mitigés. D’abord le passable « Jane Got A Gun » porté par Natalie Portman et son tournage mouvementé ; ensuite avec l’explosif mais classique « Mr Wolf » ou « The Accountant » avec Ben Affleck. On retrouve le cinéaste, qui nous avait offert le musclé et fantastique « Warrior » avec Tom Hardy, sur « The Way Back », un drame sportif et une histoire de rédemption comme les aiment les Américains avec encore Ben Affleck dans lequel un homme au fond du trous va se relever grâce au sport.

Un drame classique qui vu la pandémie du Covid 19 a droit à une sortie en VOD plutôt qu’au cinéma. Un mal pour un bien ? Éléments de réponse.

Synopsis :

Une star du basketball a perdu sa femme et sa famille à cause de son addiction. Il a l’espoir de trouver sa salvation en devenant le coach d’une équipe de basketball d’un lycée qui ne compte aucune victoire à son actif. 

Alors qu’il venait d’achever le tournage du décevant « Justice League », Ben Affleck a avoué qu’il souffrait d’alcoolisme, pendant le tournage de « The Way Back », le comédien était toujours en cure de désintoxication. Un rôle d’entraineur de basket en proie à ses démons qui trouve son salut en coachant une équipe de lycée en manque de résultats. L’acteur avoua que ce rôle était une forme unique de thérapie car il entrait en résonnance avec ses propres difficultés.

Un film qu’on a déjà vu maintes et maintes fois mais qui se différencie des productions sportives estampillées Disney comme « Le plus beau des combats » ou « We Are Marshall » par l’étude plus approfondie des démons qui rongent son personnage principal plutôt que de poser un regard sur la société qui l’entoure.  Malheureusement Gavin O’Connor ne parvient pas à reproduire ce qu’il avait magnifiquement fait dans « Warrior ».

D’abord parce que Ben Affleck n’est pas Tom Hardy et ne parvient pas à offrir une partition aussi torturée qu’il le voudrait. On a souvent reproché à l’acteur sa palette de jeu monolithique et c’est une nouvelle fois ce qui transparaît à l’écran. Même si on éprouve un peu de pitié pour sa situation, on ne parvient pas à s’attacher à son personnage et l’émotion qui s’en dégage n’offre pas assez de passion pour nous impliquer dans l’histoire.

Ensuite la réalisation du cinéaste, une nouvelle fois très plate dans les moments où elle devrait plutôt nous émouvoir sur les difficultés éprouvées par le personnage campé par Ben Affleck. Le basketball, sert lui à nouveau de toile de fond pour parler de thématiques beaucoup plus humaines comme le deuil, l’absence et comment continuer à avancer malgré les embûches de la vie.

Cependant tout cela est amené comme un cheveux sur la soupe et le metteur en scène déroule son récit sans panache et sans finesse pour accrocher un spectateur qui peut largement regarder le long métrage d’un œil distrait.

Certes les séquences sur les entrainements et les rencontres sont très joliment filmées mais dans une réalisation très théâtrale et sans réelle authenticité.

Malgré le scénario du très doué Brad Ingelsby (« Les Brasiers de la Colère »), Gavin O’connor ne sait pas trop comment offrir fluidité et empathie à son film, tout est cousu de fils blancs et le spectateur anticipe à vitesse grand v chaque rebondissement.

Au final, on préfèrera toujours l’authentique « Coach Carter » et le touchant « Basketball Diaries » ou autre « Rocky » pour parler basketball ou rédemption. « The Way Back » manque de nombreux attraits pour offrir un divertissement qui chamboule notre petit cœur de cinéphile.

L’émotion n’y est pas, tout comme l’originalité et Ben Affleck malgré une partition très juste ne peut sauver le film de l’oubli.
Une œuvre pas désagréable à visionner mais qui restera très anecdotique.

Note : 5,5/10

Julien Legrand – Le 24 août  2020

Sources Photos :

  • https://www.imdb.com/title/tt8544498/mediaindex?ref_=tt_mv_close

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