Luther ! Never say never again !
Il y a quatre ans se concluait la série « Luther » portée par Idris Elba. Netflix ressuscite ce policier hors normes dans « Luther : Soleil déchu ».
Notre critique d’un héros que l’on croyait perdu.
Synopsis :
David Robey (Andy Serkis), millionnaire et criminel, terrorise Londres après avoir réussi à mettre hors-jeu l’inspecteur John Luther (Idris Elba) et à l’envoyer en prison ! Hanté par son échec à capturer le tueur en série qui le nargue jusque dans sa cellule, Luther décide de s’évader de prison afin de reprendre la chasse à l’homme.
Faisons un petit retour sur la série « Luther » (20 épisodes d’environ 1h entre 2010 et 2019) créée par Neil Cross (toujours scénariste) qui a valu à son emblématique personnage une reconnaissance internationale et à son acteur principal Idris Elba une renommée mondiale, un Golden Globe, un Royal télévision society awards 2014, un SAG Awards 2016 etc…
John Luther est un policier intelligent, cultivé et perfectionniste qui a les défauts de ses qualités car il est aussi colérique et impulsif face à l’échec. Inspecteur à la section criminelle de Londres, IL a fait une dépression qui a fragilisé son mariage. Obnubilé par son boulot, il en perd toute notion de la réalité et de la famille après la longue traque d’un tueur d’enfants.
Trop impliqué dans son travail, il lutte contre ses démons intérieurs aussi dangereux que les criminels qu’il affronte.
Idris Elba ne sera sans doute jamais James Bond mais grâce à John Luther, il pourrait très bien représenter une alternative plus sombre à 007. Neil Cross a concocté un film qui marche clairement dans les traces du double zéro… Un flic déchu (comme le fut Bond) , un terrible méchant sociopathe (Andy Serkis aussi grimaçant et agité que dans « Black Panther ») et Odette Raine, une capitaine de Scotland Yard dépassée par l’ampleur du Mal qui s’abat sur la capitale britannique (incarnée par Cynthia Erivo vue dans « Chaos Walking » connue pour la comédie musicale « The Color Purple » qui lui a valu un Tony et un Emmy Award que l’on reverra dans « Wicked: Part One » de Jon Chu en 2024) tels sont les personnages principaux d’un long métrage de plus de deux heures.
Continuant dans la lignée des cinq saisons précitées, Jamie Payne qui est plutôt un réalisateur de séries (dont « Luther », « Outlander », « New Amsterdam ») a su tout en gardant un brin du flegme britannique originel, s’offrir des cadrages plus vastes dont un digne de Batman surveillant Gotham et le clin d’œil à un Luther monumental qui troque sa veste de prisonnier pour son sempiternel manteau en laine qu’il porte telle une cape de super héros. Sans oublier d’y ajouter des courses poursuite (dans le métro entre autres), des défonçages de porte orchestrés par les forces spéciales etc …
Et une fois encore malgré l’adversité, faisant preuve de déduction et d’intuition, notre inspecteur toujours sans arme, s’offre ce qui s’apparente à un dernier baroud d’honneur…
L’esthétique générale de la série faisait plutôt dans la sobriété, avec des mouvements de caméra discrets et un montage sans fioriture. Clairement Neil Cross et son réalisateur ont vu plus grand, plus beau, plus londonien aussi…
De Piccadily Circus en live au milieu de la foule aux sombres couloirs du métro, les actions s’enchaînent débouchant sur des enjeux plus internationaux.
Le rêve d’Idris Elba et de Neil Cross est devenu réalité, avec l’aide de Chernin Entertainment (la trilogie « La planète des singes », « Le Mans 66 ») et BBC films (« The Lost King »), Luther a changé de dimension…
Le film nécessite un préalable, vous ne pouvez aborder ce film sans connaître « Luther ». Autant pour la qualité d’écriture si particulière que pour la performance de l’acteur principal.
Lorsque les notes de Paradise Circus, le thème de la série, résonneront à la fin du film et que Luther s’avance l’air circonspect vers un véhicule, entouré de « Men in black » ; vous déciderez… si c’est un clap de fin… ou pas !
Yves Legrand – Le 21 avril 2023
Sources Photos :
© 2023 Netflix
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