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Avec les bons vœux du djinn !

Trois mille ans à t'attendre 

George Miller est un réalisateur qui compte dans le paysage cinématographique. Alors lorsqu’il frotte une lampe magique, on ne peut qu’écouter et regarder « Trois mille ans à t’attendre », un conte féérique porté par Tilda Swinton et Idris Elba.

Notre critique fait le vœu de tout vous révéler sans rien vous divulgâcher !

Critique « Trois mille ans à t'attendre » (2022) : Avec les bons vœux du djinn ! - ScreenTune
© 2022 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures

Synopsis :

Une narratologue reconnue, Alithea Binnie, (Tilda Swinton brillante et pleine d’ambiguïtés) dont la vie semble riche et satisfaisante, porte sur le monde qui nous entoure un regard critique. Un jour, elle déniche un objet en verre dans le bazar d’Istanbul. Désireuse de lui rendre son éclat, elle le nettoie … Un djinn (Idris Elba) surgit et lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Mais Alithea est bien trop érudite pour ignorer que, dans les contes, les vœux ne donnent pas toujours le résultat espéré. Il plaide alors sa cause en lui racontant son passé extraordinaire. Séduite par ses récits, elle finit par formuler un vœu … plutôt surprenant.

Il serait injuste de réduire la filmographie de l’australien George Miller à « Mad Max » ; il a aussi exploré bien d’autres genres, de la comédie musicale (« Happy Feet ») au film pour enfants (« Babe ») ou encore le fantastique tendance féministe (« Les Sorcières d’Eastwick »).

Critique « Trois mille ans à t'attendre » (2022) : Avec les bons vœux du djinn ! - ScreenTune
Photo prise par Elise Lockwood/Elise Lockwood - © 2022 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures

Cependant, avant d’acter le retour de « Furiosa », il y a ce « Trois Mille Ans à t’Attendre », une fresque ambitieuse aux thèmes foisonnants et multiples que nous nous garderons bien de disséquer car c’est une œuvre cinématographique qui vous parlera (ou non) en fonction de vos sensibilités philosophiques. Un sujet intéressant mais au traitement quelque peu imparfait car si esthétiquement le film est réussi il frôle parfois les limites du mauvais goût ou plutôt il verse dans le Pasolini (nous n’en dirons pas plus).

Par ailleurs, il souffre, dans sa première partie, des interminables dialogues entre Alithea, l’intellectuelle solitaire et le djinn évadé de sa bouteille (un étonnant Idris Elba). 

Critique « Trois mille ans à t'attendre » (2022) : Avec les bons vœux du djinn ! - ScreenTune
Photo prise par Elise Lockwood/Elise Lockwood - © 2022 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures

« Trois mille ans à t’attendre » assume sa relecture et sa critique des contes des Mille et Une Nuits. En adaptant la nouvelle de « Dame » Antonia Susan Byatt (paru en 1999 chez Denoël sous le titre : « Le Djinn dans l’œil-de-rossignol »), Miller égrène les souvenirs de ses héros en chapitres ; nous offrant de stupéfiants tableaux au fil des siècles évoqués, lieu de naissance de ces légendes.

Malheureusement le réalisateur perd un peu les spectateurs avec ces récits imaginaires à la compréhension pas toujours explicite… même si on comprend rapidement le pouvoir pervers et à double tranchant des trois vœux que le Djinn ne cesse de réclamer à ceux qui le libère.

Critique « Trois mille ans à t'attendre » (2022) : Avec les bons vœux du djinn ! - ScreenTune
Photo prise par Elise Lockwood/Elise Lockwood - © 2022 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures

« Trois mille ans à t’attendre » est certes une revisite actualisée des contes des Mille et Une Nuits mais pas que… Tilda Swinton, dès le premier plan, devient la narratrice de sa propre vie et prévient : bien que tout soit vrai, il serait plus acceptable de prendre ce qui suit pour un conte de fées. Le thème de la foi, déjà présent dans « Fury Road », et visiblement cher à Miller, est approché ici de manière cartésienne :  quelque chose devient réel, si vous acceptez d’y croire !

Chacun se fera son opinion en fonction de l’implication qu’il mettra à se plonger dans ce conte onirique magnifiquement interprété par deux acteurs investis : Tilda Swinton et Idris Elba… 

NOTE :

0 /10

« Trois Mille ans à t’attendre » souffre d’un scénario trop verbeux et peut-être aussi de son esthétique irréprochable. Miller signe peut-être un de ses plus beaux films mais nous livre un récit dont paradoxalement nous admirons la beauté plastique, sans ressentir de trouble (ou alors je suis trop cartésien) . Les acteurs, les reconstitutions, l’esthétique sauve la note.

Yves Legrand – Le 16 septembre 2022

Sources Photos : 

© 2022 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc & Sony Belgium

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