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Le triomphe de Muad’Dib !

DUNE : Deuxième partie 

Œuvre mythique de Frank Herbert ; « Dune : deuxième partie » continue à développer l’univers d’Arrakis et la destinée de Paul Atréides. Denis Villeneuve a-t-il trouvé l’équilibre entre mystique et action ?

Notre avis sur un tournant pour la SF au cinéma !

Critique « DUNE : Deuxième partie » (2024) : Le triomphe de Muad’Dib ! - ScreenTune
© 2024 Warner Bros.

Synopsis :

Les Bene Gesserit, un ordre secret de femmes dirigé par la révérende mère Moham (Charlotte Rampling), tentent d’orienter l’Humanité vers un niveau de développement supérieur et pensent avoir découvert en Paul Atréides (Timothée Chalamet), le Kwisatz Haderach, le Messie de Dune … Paul Atréides se rallie à Chani (Zendaya) et aux nomades Fremen tout en préparant sa revanche contre l’Imperium et les Harkonnen qui ont détruit sa famille. Alors qu’il doit faire un choix entre l’amour de sa vie et le destin de la galaxie, il doit tout faire pour empêcher le terrible futur que lui seul peut prédire.

Tout n’est jamais qu’un éternel recommencement depuis l’antiquité, la tragédie grecque évoque déjà un combat entre le Bien et le Mal, entre les citoyens et les élites qui les oppriment ou les accointances entre la religion, la politique et le pouvoir (le Bene Gesserit dans « Dune »).

Critique « DUNE : Deuxième partie » (2024) : Le triomphe de Muad’Dib ! - ScreenTune
Photo prise par Niko Tavernise - © 2024 Warner Bros.

Frank Herbert n’a pas connu immédiatement le succès avec sa fresque de science-fiction débutée en 1965 et prolongée par « Le Messie de Dune » (1969) puis « Les Enfants de Dune » (1976) malgré une reconnaissance immédiate avec les prix Hugo et Nébula. Quant à sa saga (6 ouvrages prolongés par son fils Brian), elle a largement été pompée (comme Mézière et Christin pour « Valérian ») par George Lucas pour l’univers « Star Wars ».

Herbert a trouvé en Denis Villeneuve un remarquable passeur pour son récit ecologico-mystico-politique en passe de devenir un chef-oeuvre cinématographique épaulé par un excellent casting où on retrouve Rebecca Ferguson (« Silo »), Charlotte Rampling, Florence Pugh (« Oppenheimer », « Midsommar », « Don’t Worry Darling »), Austin Butler (« Elvis » , « Masters of the Air ») Stellan Skarsgard, Javier Bardem, Dave Bautista et Josh Brolin (« Sicario »), tous investis autour de la planète Arrakis plus sublime et impitoyable que jamais mais aussi rétive à toute vie humaine .  Le réalisateur avait déjà réussi une très jolie adaptation du livre de Ted Chiang « L’histoire de ta vie » devenu un superbe film de SF avec « Premier contact ».

Critique « DUNE : Deuxième partie » (2024) : Le triomphe de Muad’Dib ! - ScreenTune
Photo prise par Niko Tavernise - © 2024 Warner Bros.

On sort de la projection de « Dune : Deuxième partie » choqué par tant de beauté et de plans à couper le souffle ! Denis Villeneuve nous offre une pureté visuelle époustouflante (le plan de l’attaque des vers des sables nous hante toujours) avec un souci du détail éblouissant dans chaque plan. Le cinéaste de « Blade Runner 2049 » possède une ambition visuelle de tous les instants qui nous hypnotise et nous immerge à merveille dans cet univers cruel.

Critique « DUNE : Deuxième partie » (2024) : Le triomphe de Muad’Dib ! - ScreenTune
Photo prise par Niko Tavernise - © 2024 Warner Bros.

Reste que cette œuvre de presque trois heures est d’une richesse thématique inouïe, Denis Villeneuve offre une qualité d’écriture à ce second volet, tantôt parlant d’environnement, de racisme, de fanatisme religieux, tantôt de xénophobie et de trahison avec une maestria indéniable. « Dune :  Deuxième Partie » est même parfois trop dense et veut trop en dire que le cinéaste en oublie que le temps file et qu’il n’a pas encore révélé tous ses secrets (une révélation énorme trop rapidement effacée et un épilogue qui tend à montrer qu’il s’agit de l’épisode du milieu).

Critique « DUNE : Deuxième partie » (2024) : Le triomphe de Muad’Dib ! - ScreenTune
Photo prise par Niko Tavernise - © 2024 Warner Bros.

Timothée Chalamet est brillant et contribue aussi à l’avènement de l’homme aux multiples noms (comme les héros des romans de Jack Vance). Le jeune Paul Atréides au visage d’adolescent, se transforme lentement sous nos yeux en un guerrier fremen aux traits tendus nommé Usul puis en Muad’ Dib, l’élu au regard bleu, celui qui voit, le Kwisatz Haderach !

Critique « DUNE : Deuxième partie » (2024) : Le triomphe de Muad’Dib ! - ScreenTune
Photo prise par Niko Tavernise - © 2024 Warner Bros.

Yves : « Dune : Deuxième partie » poursuit son subtil équilibre entre contemplation d’une planète de sable dont les codes se dévoilent lentement et actions à grand spectacle nourries par des images captivantes signées Greg Fraser, scandées par les compositions originales d’Hans Zimmer qui participent pleinement par ses changements de rythme et ses accents tribaux à l’univers d’Arrakis.

Il en devient par ses choix esthétiques, sa narration mystique, un film de science-fiction qui va s’inscrire dans l’histoire du cinéma !

Julien : « Dune : Deuxième partie » est une expérience visuelle, sensorielle et sonore hallucinante qui nous hypnotise par le moindre de ses plans. Denis Villeneuve aime son univers riche, ses décors grandioses et ses acteurs charismatiques ; il filme le tout avec une passion débordante. Reste sa longueur et quelques raccourcis scénaristiques qui l’empêche d’être un « chef d’œuvre »… oui oui, on était à ça de le dire !

Une oeuvre dense et sublime qui convoque toute la richesse thématique des romans de Herbert avec un sens du spectacle magistral !

Un grand film de Science-Fiction et un immense blockbuster ! M**de que ça fait du bien d’en voir encore des comme ça ! 

NOTE :

0 /10

Dune est un roman qui dépasse et de loin, l’univers de la SF classique  car « Dune » traite de politique, d’écologie , de destinée et de religion. Denis Villeneuve a merveilleusement adapté ce foisonnement à l’écran avec des images sublimes, truffées de références (2001, Druillet etc…). Attention tout de même le film dure 166 minutes !

Cependant il paraîtra encore un peu hermétique à ceux qui n’ont pas lu les livres un peu comme l’univers de Tolkien pour lequel Peter Jackson a dû faire des choix pour porter à l’écran « Le Seigneur des Anneaux ».

Julien & Yves Legrand – Le 29 février 2024

Sources Photos : 

© 2024 Warner Bros Belgium

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