Peu enclin à dessiner dans le style académique prôné par le studio, Tim Burton traîne son spleen chez Disney, ses collaborateurs décrivent un jeune homme déprimé, blafard devant son bureau tels les zombies qu’il dessine.
Une lueur d’espoir va alors le sortir de sa torpeur : avec le soutien de Julie Hickson, productrice exécutive des studios, et de Tom Wilhite, responsable du développement créatif ; tout deux convaincu de son potentiel créatif, il va recevoir l’opportunité de réaliser son premier court-métrage. Inspiré d’un de ses poèmes, « Vincent », hommage appuyé à son idole de jeunesse Vincent Price, remportera le prix de la Critique lors de sa présentation au festival du film d’animation d’Annecy en 1983.
Un premier succès terni par la décision prise par Disney, épouvanté par sa noirceur, de le retirer de sa grille de programme.
L’année suivante, une nouvelle chance lui est offerte avec « Frankenweenie », l’histoire d’un jeune garçon ressuscite son chien adoré. Un projet ambitieux tourné en décors réels et avec des acteurs. Mais à nouveau, l’expérience tourne au désastre : initialement prévu en avant-programme de la réédition du film Pinocchio, le film jugé trop « dark » et inadapté aux plus jeunes se voit finalement interdit aux moins de 12 ans. La goutte d’eau de trop ! Déçu et frustré par les nombreuses réticences des studios Disney, Tim Burton décide de claquer la porte.
Fort de son expérience au sein de la firme aux grandes oreilles, le jeune réalisateur espère désormais imposer sa patte. Ça tombe bien, la Warner cherche un réalisateur pour son prochain long-métrage : « Pee-Wee Big Adventure » (1985). Sous l’impulsion de Paul Reubens, l’acteur vedette du film, Tim Burton se voit confier les rênes du projet ; son travail sur « Frankenweenie » ayant largement convaincu.
Outre son succès commercial, le film dessine les prémices d’une fructueuse collaboration entre l’enfant de Burbank et le compositeur Danny Elfman, alors illustre inconnu dans le monde du cinéma. Tim Burton le remarque au sein du groupe new wave Oingo Boingo dont il possède la double casquette de compositeur et chanteur.
Le vent a semble-t-il tourné pour l’extravagant réalisateur dont les idées semblent enfin prise au sérieux. La suite on la connait…