
Critique « Supernova » (2020) : Nos étoiles et nos mémoires contraires.
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Ascension et chute d’un légendaire bandit australien
Alternant les longues chevauchées (en robe) dans des forêts peuplées d’arbres morts à l’impression extraterrestre et de longs dialogues avec sa mère (Essie Davis, superbe et magnétique), des considérations psychologiques avec son mentor (Russell Crowe) à qui cette même mère l’a vendu pour en faire un « bushranger » ou bandit de grand chemin ; Ned Kelly (joué enfant par Orlando Schwerdt et George MacKay adulte vu récemment dans « 1917 » et « Captain Fantastic »).
) débute son existence de bien étrange manière… Confronté à un sergent anglais (Charlie Hunnam) qui a autrefois exigé des faveurs sexuelles de sa mère pour fermer les yeux sur de soi-disant vols ; Ned encore respectueux de la loi ne peut se résoudre à le tuer…
Il ira donc en prison dès l’âge de 14 ans … pour 10 jours.
Synopsis :
Australie, 19ème siècle, Depuis sa plus tendre enfance, Ned Kelly (George MacKay) est l’apprenti du célèbre bandit Harry Power (Russell Crowe). Et lorsque sa mère se fait arrêter, les attaques de diligences ne suffisent plus à Ned. Il réunit alors un groupe de rebelles dans le but de fomenter une insurrection contre l’oppresseur britannique. Une lutte entre les renégats et le pouvoir semble inévitable….
Adapté du roman de Peter Carey (lauréat du prix Booker) ; c’est une autre variation sur le légendaire Ned Kelly, célèbre hors-la-loi australien du 19e siècle en guerre contre l’oppresseur colonial anglais. Le rock’n’roll Kelly de Justin Kurzel (« Assassin’s Creed » le film)a plus en commun avec la représentation de Mick Jagger dans un film de Tony Richardson (1970) qu’avec celle plus sérieuse de Heath Ledger dans « Ned Kelly » (2003). Loin des activités conventionnelles des hors-la-loi consistant, à piller des banques, à fuir, se cacher, se quereller et à combattre la police, ce film semble s’intéresser davantage à la personnalité de Kelly, une histoire intime qui presque imperceptiblement se transforme en histoire principale.
Cela inclut l’homosexualité assumée des personnages et l’ambiguïté sexuelle liée au travestissement de son gang : porter des robes de femmes pour étonner et effrayer l’ennemi et intensifier le plaisir sensuel du crime (basée sur le travestissement rapporté du membre du gang de Kelly, Steve Hart.)
Le film de Kurzel offre une vision convenue de Kelly en tant que Jesse James ou Che Guevara australien, mais pervertit la légende en évoquant un contexte de dysfonctionnements et d’abus dans l’éducation de Ned : une masculinité peu affirmée et un rapport à la mère plus que toxique. Justin Kurzel nous propose un film exténuant, parfois brillant, légèrement redondant mais s’avère dans l’impossibilité de garder le rythme développé dans son premier acte. Toujours étrangement plausible dans son étrangeté et dans les moments étrangement poignants où Ned semble se lier d’amitié avec l’oppresseur – dont le dernier est un professeur d’anglais qui proposa de l’aider dans sa biographie mais le trahit irrémédiablement.
Reste la légende de Robin des bois propagée dans l’inconscient collectif australien par le fait (authentique mais non évoqué ici) qu’il brûla les actes de propriétés qui liaient de nombreux pauvres migrants aux spéculateurs britanniques et sa légendaire armure (encore visible aujourd’hui) qu’il arbora dans son ultime combat (ici filmé en mode stroboscopique comme le réalisateur l’avait déjà proposé dans le « Macbeth » de 2015).
Pour apprécier ce long long métrage (2h04), il vous en coûtera beaucoup d’énergie et d’ouverture d’esprit. Préparez-vous au choc.
Note : 5/10
Yves Legrand – Le 14 novembre 2020
Sources Photos :
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