Critique de « Hot Fuzz » (2007) : Call the police!
Call the Police! Hot Fuzz Après « Shaun of the dead » en 2004 (pseudo comédie romantique
Femmes au volant… chaud devant !
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Il y a trente ans, Ridley Scott prenait un virage inattendu, hors des sentiers battus d’Hollywood et du classicisme de ses productions. Après avoir réalisé deux œuvres majeures de la science-fiction « Alien » et « Blade Runner », il revenait à un univers plus terre à terre pour nous embarquer dans un road-trip palpitant couplé d’une satire sur la condition des femmes dans une Amérique profonde où le sexisme règne en maître.
Scénarisé par Callie Khourie, justement récompensée par un Oscar, cette virée humaniste et engagée fait la nique à toutes les conventions d’une société où la misogynie règne en maître. Œuvre féministe controversée à sa sortie, « Thelma et Louise » porte un regard sur le genre masculin dans ce qu’il a de pire autant que sur l’émancipation des femmes par le biais de deux héroïnes flamboyantes.
Susan Sarandon et Geena Davis forment un tandem fabuleux dont le charme illumine l’écran ; pour les accompagner dans leur cavale, les principaux rôles masculins ont été confiés à des pointures comme Harvey Keitel, Michael Madsen ainsi qu’un jeune acteur encore méconnu à l’époque… un certain Brad Pitt.
Un film au succès déroutant qui fait souffler un grand vent de liberté sur quiconque à la chance de le visionner.
Synopsis :
Thelma, une épouse frustrée, suit les conseils de son amie Louise et part avec elle pour un weekend entre femmes à la campagne. Sur la route, un homme essaye de violer Thelma. Louise le tue et intime à Thelma l’ordre de ne pas prévenir la police. Les deux femmes partent en cavale et tentent de rejoindre la frontière du Mexique.
Voilà un film qui n’aurait pas eu sa raison d’être, tout comme la notion de féminisme si la société n’avait pas été aussi aveugle à l’égard des femmes, longtemps considérée comme le « sexe faible » (quelle aberrance) alors qu’elles surpassent les hommes, et de loin. Mais le monde étant ce qu’il est, « Thelma et Louise » fait office d’avant-gardiste, le scénario de Callie Khourie a eu le mérite de renverser l’ordre établi à une époque pas si lointaine où les esprits étriqués étaient encore légions.
Dans ce terreau fertile d’un sexisme outrancier qu’est l’Amérique, découvrir deux femmes tenir le volent d’une grosse production hollywoodienne était presque inconcevable. Un choix périlleux mais totalement assumé par Scott et Khouri qui a fait grincer pas mal de dents à sa sortie, certains n’hésitant pas à le qualifier d’œuvre « misandre » couplée à une « apologie de la violence gratuite ».
Thelma et Louise se révèlent comme des icônes illustres et intemporelles des luttes féministes ; d’abord victimes d’une société patriarcale abusive, elles finissent par s’échapper d’un conservatisme teinté de machisme datant d’une autre époque. Le long-métrage de Ridley Scott porte un regard glaçant sur le genre masculin et son sexisme sous-jacent, montrant les hommes sous leurs plus sombres instincts (violeurs, voleurs, machos) ; propos tout de même adoucis par la présence de figures masculines positives campées par Harvey Keitel et (à moindre mesure) Michael Madsen.
Cependant, ne définir « Thelma et Louise » que pour son aspect féministe serait trop réducteur et nous ferait passer à côté de l’essence même du récit. Car c’est bien à une histoire d’émancipation que l’on est confronté tout au long de ce voyage, celle de deux femmes unies dans l’amitié mais opposées dans le sens donné à leur vie.
Ensemble, au gré de la route, des stations-services et des rencontres impromptues, elles vont se libérer du joug masculin et de leur quotidien étouffant pour enfin vivre comme elles l’entendent. Nos deux héroïnes se lancent dans une quête de liberté salvatrice qui aboutit en une course-poursuite digne des plus grands westerns.
Pour porter à l’écran ce duo éclatant, il fallait bien toute l’aisance de Susan Sarandon et la spontanéité de Geena Davis qui forment une paire dont l’alchimie illumine l’écran. Chacune à leur façon se révèle, à un moment donné du récit, en tant que femmes fortes, libres et indépendantes. Dans ce qui constitue peut-être leurs meilleurs rôles respectifs à l’écran, elles incarnent un modèle d’écriture absolu.
Leur relation explosive et d’une justesse impressionnante soutient l’intégralité du propos du film tout en le justifiant. En se focalisant presqu’exclusivement sur leur point de vue tout au long de leur voyage, Ridley Scott réussi à capter ce besoin d’humanité et de délivrance ardent qui n’attendait qu’à éclore. Ce sentiment de liberté est amplifié par la grandeur des paysages ouest-américains filmés à la perfection tandis que les scènes d’actions débridées teintées d’une bonne dose d’humour insufflent au périple toute son audace.
Le réalisateur de « Gladiator » confère à ce road-movie une atmosphère visuelle poussiéreuse, scabreuse qui contraste avec l’éclat et la spontanéité de ces super-nanas. En jouant sur l’ambiance ; tantôt lumineuse pour accompagner leur virée exaltante, tantôt obscur ou tamisée pour souligner la présence, souvent néfaste, de l’homme ; Ridley Scott renforce le sentiment d’empathie à l’égard des deux femmes.
A bord de leur Ford Thunderbird décapotable, Thelma et Louise croisent toute une galerie de sales types, à commencé par Daryl, archétype du mari macho aux airs supérieurs, égoïste et imbu de sa personne, incarné à merveille par Christopher McDonald. Puis le dragueur sans aucune limite avec qui tout bascule, le vieux camionneur réac nourrit de clichés obscènes ou encore, à un degré moindre, le jeune beau gosse (la révélation Brad Pitt), qui après s’être montré sous son meilleur profil, s’avère finalement être un voleur.
A contrario, on retrouve un Michael Madsen à contre-emploi en compagnon viril et bienveillant de Louise et surtout Harvey Keitel, qui incarne la seule figure masculine entièrement positive du film dans la peau du gentil flic, seul homme qui comprend les actions des deux héroïnes.
Référence incontestable du road-movie, « Thelma et Louise » a été un pionnier important par ses thèmes et son propos brûlant sur fond de voyage initiatique et palpitant. Avec son duo iconique, il posait les bases d’un féminisme qui sonne dans la postérité comme une évidence aujourd’hui. Comme « Alien » avant lui, il a contribué à élargir la définition que l’on se fait des personnages féminins dans le film de genre avec deux héroïnes qui, par certains égards, rappellent le personnage d’Ellen Ripley.
Néanmoins ne prendre ce film que pour sa notion de manifeste féministe serait un aveu d’échec tant il dépasse ce cadre. « Thelma et Louise » est une ode à l’amitié, à la liberté et à l’émancipation, un voyage intemporel aux allures de western moderne à travers l’Amérique profonde. Ridley Scott a su donner toute son ampleur au scénario de Callie Khouri et, comme dans tout road movie qui se respecte, les paysages ont la part belle.
Drôle, touchant, haletant, on ne manquera pas d’émotions dans cette grande aventure servie par deux actrices sensationnelles. Femmes fortes et attachantes, Thelma et Louise s’imposent comme des figures féministes iconographiques majeures et, comme nous l’indique clairement le plan final, à jamais immortelles.
Note : 8,5/10
Damien Monami – Le 24 mai 2021
Sources Photos :
Call the Police! Hot Fuzz Après « Shaun of the dead » en 2004 (pseudo comédie romantique
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