Critique « Fury » (2014) : Le nerf de la guerre.
« Fury » est le cinquième long métrage de David Ayer, une plongée réaliste dans le carnage de la deuxième guerre mondiale. La critique ici.
Un Home Run bouleversant !
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« Moneyball » ou « Le Stratège » dans sa version française est l’adaptation du livre éponyme écrit par Michael Lewis basée sur la véritable histoire du manager Billy Beane qui avait porté les A’s d’Oakland à une fantastique série de victoires dans le monde du baseball.
Une œuvre au potentiel énorme qui a remporté un succès honorable outre-Atlantique avec plus de 110 millions de dollars de recettes pour un budget de 50. Rien d’étonnant quand on connait la ferveur des habitants du pays de l’oncle Sam pour ce superbe sport qu’est le baseball.
Passé un peu inaperçu dans nos régions du fait de la connaissance d’une discipline qui nous est inconnue, « Le Stratège » n’en reste pas moins un film didactique pour qui voudrait découvrir la beauté de cette discipline.
Retour sur un film surprenant porté par un fabuleux Brad Pitt qui décrocha sa troisième nomination aux Oscars et un Jonah Hill génialement taiseux.
À la fin de la saison 2001, les A’s d’Oakland s’inclinent contre les Yankees de New York en série de division de la Ligue Américaine. Leurs trois meilleurs joueurs signent de lucratifs contrats avec d’autres équipes pendant la saison morte, et le directeur général Billy Beane, est chargé de rebâtir l’équipe mais les moyens financiers sont limités. Pour ce faire, il fait confiance à Peter Brand, un jeune homme sans expérience qui utilise un complexe système d’algorithmes.
« Le Stratège » est donc une nouvelle histoire vraie dans le monde du sport qui va nous faire découvrir l’envers du décor du baseball. Un projet qui a mis plusieurs années à se réaliser, il faut en effet remonter à 2004 pour trouver les premières traces d’une ébauche de scénario concocté par Steven Zaillian, auteur entre autres du script de « La liste de Schindler » et « Gangs of New York ». David Frankel (« Le diable s’habille en Prada ») est d’abord annoncé à la réalisation. Le tout est chapeauté par Brad Pitt via sa société de production « Plan B ». Les deux premiers quittent le navire et c’est le grand ami de l’acteur de « Se7en », Steven Soderbergh qui est annoncé au scénario et à la réalisation mais des divergences artistiques avec Sony vont sonner le glas des envies du cinéaste de la saga « Ocean’s ». Sony et Plan B reprennent finalement la main et le projet est mené à son terme grâce à Bennett Miller, Steven Zaillian et Aaron Sorkin pour le succès que l’on connait.
Un peu comme lorsque vous jouez au mode carrière de FIFA où vous allez régir et bâtir votre effectif pour atteindre les sommets. « Le Stratège » fonctionne sur les mêmes bases, on se passionne donc devant les mêmes procédés utilisés par le manager Billy Bean (Brad Pitt) qui va révolutionner les fondations de son club, changer le système, un système basé sur l’argent, les apparences, en le réfutant par la science, les mathématiques, les statistiques, la vérité, l’intelligence, et tout ça pour réparer l’erreur du passé qui le hante encore afin d’atteindre les sommets de la Major League de Baseball.
On se retrouve donc captivé et emporté pendant plus de 2h15 devant cette course à la victoire de cette équipe de baseball cherchant à rivaliser avec les plus grands. Grâce aux talents d’écriture de l’inévitable Aaron Sorkin (scénariste de « The Social Network » et créateur d’« À la Maison Blanche » et « The Newsroom »), le bonhomme nous offre un regard humain, celui de son manager courant sans cesse vers la reconnaissance de ses pairs, de ses joueurs considérés comme des marchandises et des machines à statistiques juste bons à aller sur base et à vendre des billets pour remplir le stade.
Aaron Sorkin parvient à nous captiver face à ces principes mathématiques qui tentent de révolutionner un sport par l’intermédiaire du personnage de Jonah Hill, jeune homme fraîchement diplômé de l’Université de Yale qui jongle avec les statistiques pour trouver la perle rare afin de créer une équipe de champions.
Mis en images par Bennett Miller qui avait auparavant réalisé le superbe « Truman Capote » couronnant par la même occasion Philip Seymour Hoffman de l’Oscar (également au casting en tant que coach buté des A’s), le jeune cinéaste prouve une nouvelle fois tout son talent.
Sa mise en scène est efficace et appliquée plutôt qu’éblouissante mais laisse transparaître la qualité innée de son scénario et de ses personnages principaux. Alternant à merveille entre business, matchs et moments plus intimistes (les relations familiales des joueurs et les interactions de Billy Bean avec sa fille), le cinéaste joue habilement avec toutes ces combinaisons pour nous offrir un résultat touchant, passionnant et prenant de bout en bout pour ceux qui ne connaissent pas le parcours final des A’s d’Oakland.
Une œuvre magnifiée par la prestation tout simplement bouleversante de Brad Pitt. Comme toujours le comédien déploie une palette de jeu tout bonnement impressionnante, tantôt le front plissé et le regard au loin, tantôt attentionné avec sa fille et impassible face à ses joueurs. L’acteur de « Benjamin Button » décroche sa troisième nomination aux Oscars avec ce rôle tout en sobriété où son alchimie avec Jonah Hill est aussi improbable que complémentaire.
Bennett Miller livre avec « Le Statège » un second long métrage intelligent et d’une grande profondeur pour un biopic sportif.
Réduisant un sport à des chiffres tout en le parsemant d’un romantisme indissociable au genre, le réalisateur de « Foxcatcher » nous transporte et nous captive dans cette épopée portée par l’impressionnant duo Brad Pitt-Jonah Hill et le scénario méticuleux d’Aaron Sorkin.
Un film sportif humain, mélancolique et didactique qui montre le business du sport américain sous toutes ses coutures, une œuvre qui parlera aux passionnés comme aux non-initiés. La balle est lancée et le « Home Run » est confirmé pour notre plus grand plaisir.
Julien Legrand– Le 18 octobre 2020
Sources Photos :
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