Cependant la mécanique Dupieux même si elle peut se targuer de belles absurdités réjouissantes tourne sur un faux rythme et même en rond une fois posée la base de son récit. Quant à parodier l’humour « crétin » du film on pourrait affirmer qu’il ne fait pas souvent mouche et se révèle moins exaltant que des œuvres précédentes telles que « Le Daim » ou encore « Steak ».
Le plaisir de la déconne que nous propose Quentin Dupieux est un hymne à la naïveté, à la non-ambition où l’intrigue se construit autour d’une aliénation quasi normalisée. Ne nous y trompons pas, la logique de l’univers Dupieux, c’est l’irrationnel ; le désir de faire de l’illogique la logique d’un monde où même les mouches aspirent à trouver un foyer !
Comme dit dans le film, Je ne sais si vous « ultravoyez le tableau ! » mais il faut reconnaître que sortir du déconfinement et pénétrer à nouveau dans une salle obscure pour regarder « Mandibules » peut sembler « strange » voire osé. Ce vagabondage hors des sentiers battus semblait plein de promesses mais contrairement au « Daim » son précédent opus qui contenait sa part d’angoisse et de fétichisme morbide ce film-ci n’aboutit qu’à un récit creux dont la finalité perd rapidement tout intérêt.
Un film destiné à un public d’amateurs avertis !
Note : 6/10
Yves Legrand– Le 1er juin 2021