Le noir et blanc devient la norme. Il n’y a plus repères ! Tout est blanc, le sol enneigé, le ciel plombé d’où n’émergent que des fantômes d’arbres noirs. La neige est partout ! De la vraie. Pas celle qui tombe en flocons vaporeux dans les comédies de Noël mais celle bien profonde où l’on s’enfonce jusqu’aux genoux. Gareth Jones découvre l’horreur de la famine, devenant bientôt lui aussi un affamé voire un cannibale. En Ukraine, une miette de pain noir, de l’écorce d’arbre, de la chair humaine sont autant de choses que même un bouc ne mangerait pas mais sur lesquelles on se jette pour survivre.
Malgré tout, on grelotte et on meurt. Même si l’esthétisme prend le pas sur la narration et ralentit le rythme, la sidération nous emporte devant cette plaine hantée de morts-vivants et les carrioles aux cadavres empilés.