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Une soupe à l’oignon indigeste.

Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés 

Rian Johnson avait réalisé un joli succès avec « À couteaux tirés », la première aventure de Benoit Blanc avait en effet rapporté plus 310 millions de dollars pour un budget de seulement 40 millions. Un pari osé mais réussi de ressusciter le « whodunit » genre tombé un peu en désuétude  malgré le succès du remake du « Crime de l’Orient Express » de Branagh.

Rian Johnson et Daniel Craig sont donc de retour pour les fêtes avec une seconde enquête intitulée « Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés » accompagnés encore une fois d’un beau casting avec Edward Norton, Janelle Monae, Kathryn Hahn, Leslie Odom Jr., Kate Hudson ou encore Dave Bautista.

Alors cette nouvelle intrigue est-elle aussi réussie que la première ? Nous allons tenter de percer le mystère aussi brillamment que Benoit Blanc.

Critique Glass Onion : Une Histoire à couteaux tirés (2022) : Une soupe à l’oignon indigeste. - ScreenTune
© 2022 Netflix, Inc.

Synopsis :

Le détective de renommée mondiale Benoit Blanc se rend en Grèce pour élucider un mystère impliquant un milliardaire et son équipe hétéroclite d’amis. 

Après le succès de sa première enquête, Daniel Craig et Rian Johnson sont donc allés toucher le jackpot sur la plateforme de grand N rouge et ont signé pour deux nouveaux opus des aventures de Benoit Blanc (450 millions de dollars tout de même !).

Critique Glass Onion : Une Histoire à couteaux tirés (2022) : Une soupe à l’oignon indigeste. - ScreenTune
Photo prise par John Wilson © 2022 Netflix, Inc.

Pour ce second volet, le réalisateur du controversé « Star Wars : Les Derniers Jedi » troque son manoir familial pour une île grecque paradisiaque. Exit l’excellent et regretté Christopher Plummer et bonjour au toujours excellent Edward Norton en milliardaire excentrique, rappelant un brin un certain Elon Musk, et sa bande de copains hauts en couleur.

L’acteur de « American History X » est la première vraie satisfaction du long métrage de Rian Johnson, totalement habité par son personnage Norton livre une prestation aboutie toute en nuances et pleine de contradictions. À noter, qu’il n’est pas le seul, Kate Hudson qui marque également son grand retour depuis 2017 (elle a tourné dans « Music » en 2021), est elle-aussi hilarante en mannequin- chef d’entreprise pas très maligne.

Critique Glass Onion : Une Histoire à couteaux tirés (2022) : Une soupe à l’oignon indigeste. - ScreenTune
Photo prise par John Wilson © 2022 Netflix, Inc.

Rian Johnson embarque donc son excellent casting sous le soleil de Grèce pour un jeu de faux-semblants qui va s’étaler sur plus de deux heures. Une intrigue dans laquelle le spectateur devra se méfier des apparences et se confronter aux enjeux de chacun des personnages tout comme Benoit Blanc véritable projection du public dans ce second volet

« Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés » ne réitère pas la même recette que son aîné, fini les interviews des suspects qui amenaient certains flashbacks, le cinéaste tente plutôt le jeu du chat et de la souris afin de révéler de nombreux secrets et certains désirs enfouis.

Critique Glass Onion : Une Histoire à couteaux tirés (2022) : Une soupe à l’oignon indigeste. - ScreenTune
Photo prise par John Wilson © 2022 Netflix, Inc.

Au fur et à mesure que la conspiration se déploie, les mensonges et les intentions réelles des protagonistes se révèlent dans un final explosif et amusant.

Rian Johnson recycle intelligemment les codes du genre pour les tordre afin de nous déstabiliser avec des thématiques très actuelles comme la lutte des classes, la puissance des médias ou des réseaux sociaux. Habile, parfois malin le film ne parvient pourtant pas à éviter les pièges de ses enjeux.

En effet, le cinéaste étire trop ses flashbacks et nous perd dans les méandres des différents points de vue de ses protagonistes pour mieux nous faire comprendre le climax de son intrigue.

Critique Glass Onion : Une Histoire à couteaux tirés (2022) : Une soupe à l’oignon indigeste. - ScreenTune
Photo prise par John Wilson © 2022 Netflix, Inc.

À vouloir tout expliquer, le réalisateur de « Looper » perd son audience lorsque Benoit Blanc semble résoudre l’enquête, celui-ci se permet de basculer sur une autre temporalité de façon beaucoup trop longue afin de tout nous montrer. Un choix qui a pour but de dynamiter le récit et de résoudre le puzzle, une option qui étire le tout de façon inconstante et futile.

À force de vouloir jouer sur plusieurs tableaux, Rian Johnson se perd et nous perd ainsi que Benoit Blanc, beaucoup trop effacé dans ce second volet.

Critique Glass Onion : Une Histoire à couteaux tirés (2022) : Une soupe à l’oignon indigeste. - ScreenTune
Photo prise par John Wilson © 2022 Netflix, Inc.

« Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés » est un second opus divertissant et un bon film à rebondissements.

Cette deuxième aventure du détective Benoit Blanc fait la part belle à ses personnages secondaires, joue habilement avec les apparences et les convictions du spectateur malgré un rythme inconstant.

Cependant, il tente trop de jouer au plus malin pour vraiment convaincre avec un scénario simple, une narration volontairement compliquée et lourde.

NOTE :

0 /10

Des acteurs parfois en roue libre avec une bonne performance d’Edward Norton malgré un Daniel Craig trop effacé, une mise en scène habile mais qui veut trop en faire et un scénario résolument simple et divertissant mais inconstant.  

Une note élémentaire mais gonflée par le caméo de la géniale Angela Lansbury et un autre du Premier Ministre d’un film de Noël bien connu ! Saurez-vous le trouver ?

Julien Legrand – Le 24 décembre 2022

Sources Photos : 

© 2022 Netflix

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