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La larme à l’œil !

Visions 

Après « Boîte Noire » (2021), nombre de curieux attendaient le nouveau film de Yann Gozlan avec impatience surtout après avoir vu sa mystérieuse bande annonce.

Posons un regard critique sur « Visions ».

Synopsis :

Estelle (Diane Kruger), pilote de ligne expérimentée, alterne les vols long-courriers et sa vie de couple auprès de son mari Guillaume (Mathieu Kassovitz) avec lequel elle essaye d’avoir un enfant. Malgré le jet-lag et quelques troubles du sommeil, Estelle mène une vie quasi parfaite et bien organisée. Tout ce bel équilibre va être chamboulé du jour au lendemain quand, à l’aéroport de Nice-Côte d’Azur, Estelle retrouve par hasard Ana (Marta Nieto), une photographe avec laquelle elle était en couple il y a plus de vingt ans…

Après le coup d’essai réussi « Boîte noire », Yann Gozlan réalise un thriller qui lorgne nettement sur l’érotisme mais s’amuse aussi à manipuler l’œil du spectateur ! Quand on parle de lorgner, il faut comprendre le mot au sens littéral et exploiter ses synonymes : convoiter, désire, dévisager, observer, prétendre, rêver (cf Le Robert) !

Ce sont tous ces termes qui peuplent le film, tout comme faire passer une scène de rêve pour la réalité où lorsque cauchemars et fantasmes hantent la tête de l’héroïne (Diane Kruger, une femme pilote de ligne qui tente de tout maîtriser mais finit par perdre le contrôle de sa vie).

Critique « Visions » (2023) : La larme à l'œil ! - ScreenTune
© 2023 Anga Productions & SND

Malheureusement ce procédé de visions décalées à grands renforts d’iris, de cristallins en gros plans, de fantasmes érotiques ou de plaisirs réels devient pénible, quand il est reproduit à de nombreuses reprises.

Dans sa vie de luxe bien méritée (LA pilote de ligne et son mari médecin vivent dans une magnifique propriété un peu trop glaciale), l’apparition de cette ex-petite amie est le grain de sable dans un couple sans histoire. Entre infidélité supposée et hallucinations, le scénario nous embarque dans un cauchemar labyrinthique et nous manipule habilement à l’instar de la principale protagoniste.

À force de vouloir faire vivre une histoire Hitchcockienne à sa blonde héroïne (qui en a toutes les qualités et la prestance) le réalisateur, malgré un résultat visuellement très soigné, n’arrive pas à nous embarquer dans son fantasme ; ce « Vertigo » moderne n’a pas la saveur de l’original (« Sueurs Froides » en 1958), le « Maître » en sort une fois grand vainqueur et ce n’est pas la musique signée Philippe Rombi (Mon Crime) aux accents très proches de celle de Bernard Hermann qui changera notre regard.

NOTE :

0 /10

Malheureusement, « Visions » n’est que poudre aux yeux et c’est dommage car les talentueuses actrices que sont Diane Kruger et Marta Nieto méritent toute notre estime. Ce sont elles qui font vivre le film par leur prestance et leur jeu intense. Quant à Mathieu Kassovitz, il semble un peu perdu et à part demander tous les quarts d’heure à sa femme comment elle se sent, il se contente de l’admirer comme un trophée…

Privilégiez une vision (de « Visions ») sur grand écran pour ses très beaux décors entre Martigues, Toulon, Nice et son atmosphère singulière car le film plaît plus pour sa forme que pour son fond.

Yves Legrand – Le 25 septembre 2023

Sources Photos : 

© 2023 Anga Productions

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