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La Banalité du mal !

The Zone of Interest

Auréolé du « Grand Prix » du Jury au dernier Festival de Cannes, « The Zone of Interest », « La Zone d’intérêt » dans la langue de Molière de Jonathan Glazer (« Sexy Beast », « Birth », « Under the Skin ») est enfin au cinéma et c’est déjà l’Un des grands films de l’année 2024 !

En route pour la petite maison dans la prairie pas si jolie !

Critique « The Zone of Interest » (2024) : La Banalité du mal ! - ScreenTune
© 2023 Cinéart

Synopsis :

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

Préparez-vous à une plongée abrupte qui va plomber votre esprit et votre cœur avec une saisissante immersion dans le quotidien du commandant Rudolf Höß, qui dirige le camp d’Auschwitz, et dont la luxueuse villa jouxte le camp d’extermination…

Critique « The Zone of Interest » (2024) : La Banalité du mal ! - ScreenTune
© 2023 Cinéart

Avec une mise en scène ciselée, un travail exemplaire sur les sons et les musiques, une interprétation sans faille des deux comédiens principaux, Christian Friedel (« Le ruban blanc », « Un héros ordinaire ») et Sandra Hüller (« Requiem », « L’amour et rien d’autre », « Toni Erdmann »), Glazer nous convie dans cette villa-oasis, face à un mur et des barbelés, derrière lesquels la machine de déportation, d’exploitation, d’avilissement et d’extermination nazie est en place, soigneusement organisée, industrialisée, battant son plein, 24 heures sur 24…

Critique « The Zone of Interest » (2024) : La Banalité du mal ! - ScreenTune
© 2023 Cinéart

Alors que les enfants du commandant jouent dans la piscine, les cris incessants, les bruits, les coups de feu, les fumées chargées des poussières des corps incinérés sont là. On y observe les attitudes muettes et aveugles d’une famille « normale », où ce militaire et père de famille apparaît tel un docile et exemplaire fonctionnaire au service de la machine de destruction nazie, son épouse profitant des avantages matériels collatéraux liés à la fonction de son époux…

Critique « The Zone of Interest » (2024) : La Banalité du mal ! - ScreenTune
© 2023 Cinéart

Sans jamais passer de l’autre côté du mur, le cinéaste livre un regard clinique sur la coexistence de deux mondes, celui des illusions bercées par cette folle entreprise guerrière et génocidaire et l’expression la plus immondes de la barbarie.

Cela nous rappelle, dans une moindre mesure (quoique…), que les mondes les plus extrêmes ont toujours coexisté… et coexistent bien encore aujourd’hui…

Cannes n’en n’est bien sûr qu’un exemple, mais il permet heureusement et très certainement d’assurer, au travers de tels œuvres, un très utile devoir de mémoire et de nous rappeler que rien n’est définitivement acquis…

Critique « The Zone of Interest » (2024) : La Banalité du mal ! - ScreenTune
© 2023 Cinéart

Quand nous regardons par la fenêtre, au-delà de nos murs feutrés, sauf si nous fermons aveuglément les yeux sur l’état du monde, nous ne pouvons que saluer l’excellence du message porté par ce film brillant de noirceur…

« The Zone of Interest » méritait largement la Palme d’Or à Cannes et marque clairement une vie de cinéphilie comme « La Liste de Schindler » de Steven Spielberg. Un choc monumental et hallucinant qui marque les esprits à jamais en montrant la banalité du mal absolu !

NOTE :

0 /10

Difficile de vous dire qu’on le reverra un jour car il nous hante, mais des points largement mérités pour son propos, sa mise en scène clinique, ses comédiens bouleversants

Un vrai devoir de mémoire terrifiant et iconique ! C’est terrassant !

Vincent Legros & Julien Legrand – Le 1er février 2024

Sources Photos : 

© 2023 Cinéart

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