Dans cet univers inspiré du continent asiatique, on sent que les concepteurs ont pris soins de respecter chaque pan de cette culture si unique avec une authenticité méticuleuse ; en particulier pour ce qui concerne l’eau, élément si important dans le sud-est du continent, dont on a amélioré la texture et les mouvements pour un rendu bien plus convaincant par rapport à « Vaiana ».
Et ça ne s’arrête pas là tant le film s’en inspire avec des clins d’œil aux vêtements, à l’architecture, à la gastronomie, à la spiritualité ou aux règles de bienséance qui imprègnent chaque seconde du long métrage. Plus important encore : les scènes de combats parfaitement chorégraphiés s’inspirent d’art martiaux comme le Pencak Silat et le Muay Thai qui trouvent leurs racines en Malaisie et en Thaïlande.
Le point fort de « Raya et le dernier dragon » réside dans la richesse de son univers, les concepteurs ont réussi à créer un monde d’une grande variété aussi crédible qu’attrayant. Mais paradoxalement, c’est aussi sur ce point que l’on trouve sa faiblesse car au regard des différents royaumes qui nous sont présentés, on aurait pu espérer qu’ils soient davantage développés. Bien sûr il ne faut pas s’attendre à du « Game of Thrones », d’une part en raison de sa durée, d’autre part en raison de son public cible..
Néanmoins on peut regretter que le royaume de Kumandra, qui est une formidable invention de la part des scénaristes, ne donne jamais lieu à la mise en place de systèmes politiques et sociaux vraiment réfléchis ; en s’étendant davantage sur leurs rapports de force et éventuellement, leurs différentes manières de vivre, le long-métrage aurait gagné en profondeur.