Un splendide aquarium au scénario un peu vide !
Une dizaine d’années s’est écoulée depuis le premier opus et c’est avec curiosité et une certaine appréhension que nous attendions notre retour sur Pandora avec « Avatar – La Voie de l’eau ».
Notre critique va s’attacher à ne rien vous divulgâcher du film de James Cameron qui nous en met une fois encore plein les yeux !
Synopsis :
Depuis la victoire des Na’vi sur les humains venus pour tenter de terraformer Pandora , Jake Sully et Neytiri ont bâti une famille et font tout pour rester aussi soudés que possible. Lorsqu’une ancienne menace refait surface, ils sont contraints de quitter leur foyer dans la forêt et de se réfugier dans une autre région mystérieuse de Pandora où vit une autre tribu tournée vers l’eau. Jake va devoir à nouveau mener une guerre difficile contre les humains.
En préambule, il nous paraît nécessaire de mettre en garde le spectateur…
C’est donc un super long métrage que nous propose James Cameron, un récit initiatique aussi, celui de la famille Sully qui va découvrir un autre monde de la planète Pandora… La voie de l’eau…
Adieu la forêt luxuriante, voici les immensités aquatiques riches d’une faune qui leur est inconnue et de ses habitants …bleu… turquoise ! Ayant dû tourner le dos à la tribu de Neytiri, les Sully vont devoir s’adapter à un autre environnement et aux us et coutumes d’une tribu très semblable aux Maoris de notre bonne vieille terre. La thématique ressemble beaucoup à certains romans connus des amateurs de SF auxquels s’ajoutent des réflexions sur l’assimilation, la famille, les traditions et la vengeance mais en gardant à l’esprit que l’ennemi reste les humains bardés de technologies et soucieux de profit.
Sam Worthington et Zoe Saldana retrouvent les rôles de Jake Sully et Ney’tiri. À leurs côtés, une brochette d’acteurs connus notamment Michelle Yeoh, Kate Winslet (« Titanic »), l’incontournable Sigourney Weaver (« Aliens ») mais aussi Vin Diesel, Stephen Lang, Edie Falco, Jack Champion, Chloe Coleman, Cliff Curtis, Britain Dalton, Bailey Bass, Matt Gerald, Joely Richardson et Jeremy Irwin.
La liste des films devenus cultes signés James Cameron est impressionnante depuis « Terminator » (1984), « Aliens » (1986), « Abyss » (1989 et ses effets spéciaux novateurs), « Terminator 2 » (1991) en passant par « True Lies » (1994), le légendaire « Titanic » (1997 et ses onze oscars) « Avatar » (2009) jusqu’à « Avatar 2 » (2022).
En quarante ans de carrière, beaucoup de critiques avaient prédit le pire à certains de ses films dont « Avatar » et avant lui « Titanic ». Alors nous serons prudents car même si le scénario ne brille pas par son contenu et qu’une grande partie de ce long métrage s’apparente à un beau et riche documentaire digne du National Géographic (qui est désormais aussi dans le giron Disney) et des odyssées sous-marines du Commandant Cousteau, le film n’arrive pas à nous créer le grand frisson espéré.
Certes c’est une brillante démonstration de force et le blockbuster-bulldozer attendu pour la fin de l’année mais aussi la sensation que Pandora est avant tout LE rêve de Cameron heureux, comme un poisson dans l’eau, à l’idée de nous dévoiler à chaque film un peu plus SA planète, celle de tous ses rêves écologiques, de toutes ses utopies…
« La voie de l’eau n’a ni début ni fin » !
L’aventure des Sully n’est donc pas finie… Peut-être en 2024 !
Une réalisation exceptionnelle mais un scénario limité. Une technologie de pointe qui fournit des images somptueuses mais des acteurs dont les avatars n’arrivent pas à masquer une prestation réduite à de l’action.
Une note que certains trouveront basse mais malheureusement si beaucoup crieront au génie tant la qualité des images et de la réalisation sont exceptionnelles, notre avis reste nuancé ; certes Cameron fait encore avancer le numérique à un niveau supérieur et installe Pandora pour toujours dans l’Univers cinématographique mais pour autant le souffle épique et romanesque qui devrait soutenir cette profusion d’images d’une nature que seule l’arrivée des humains pervertit n’est pas assez puissant…
Alors on admire les qualités et le savoir faire du réalisateur mais sans enthousiasme contagieux. Or, et c’est le propre d’un très grand film, on le regarde une première fois, on admire le travail des acteurs, l’histoire bien ficelée et on se le refait l’année suivante comme on reprend une madeleine de Proust mais il faut le regretter « Avatar – La Voie de l’eau » ne provoque pas cet effet…
Yves Legrand – Le 13 décembre 2022
Sources Photos :
© 2022 20th Century Studios & The Walt Disney Company Benelux
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