Pourtant l’œuvre de Colin Hardy se différencie stylistiquement de ceux qui l’ont précédée et renouvelle par instant les codes de fort belle manière. Le réalisateur joue la carte d’une ambiance plus européenne, plus excessive. Il met l’accent sur de lugubres panoramas et d’inquiétantes vues aériennes tout en s’amusant en permanence avec une stylisation gothique d’une forêt remplie de croix qui renforce ce sentiment de malaise constant.
Hardy convie le spectateur dans une abbaye qui n’a rien d’accueillante autour de laquelle ondule une brume lugubre.
« La Nonne » peut se voir comme un hommage aux films d’horreur italiens comme « La maison près du cimetière » de Lucio Fulci.
En terme d’ambiance, Corin Hardy sait y faire et injecte un peu d’énergie et de sang neuf dans un « Conjuring univers » qui en avait bien besoin depuis les deux opus d’« Annabelle ».
Ces points positifs sont malgré tout vite anéantis par des personnages, qui comme toujours dans les films de genre, ne possèdent pas de cerveau. Dès qu’un danger menace, les protagonistes foncent tête baissée vers les ennuis les uns après les autres. Et du coup, nous finissons vite par nous lasser des gags horrifiques qui se succèdent sous nos yeux.