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Grand voyage en Égocentrie !

Lui

Scénariste, réalisateur et interprète, Guillaume Canet nous offre avec « Lui » un film autocentré difficile à cerner. L’acteur s’aventure dans une introspection inattendue mais a su s’entourer de deux actrices absolument impeccables : Virginie Efira et Laetitia Casta. « Lui », un homme en proie au doute de la page blanche que nous allons combler avec notre critique…

Critique « LUI » (2021) : Le grand voyage en Egocentrie ! - ScreenTune
© 2021 O’Brother Distribution

Synopsis : 

Un compositeur en mal d’inspiration, qui vient de quitter femme et enfants, pense trouver refuge dans une vieille maison à flanc de falaise, sur une île bretonne peu fréquentée. Dans ce lieu étrange et isolé, il ne va trouver qu’un piano désaccordé et des visiteurs bien décidés à ne pas le laisser en paix.
 

Ecrit en quatre semaines durant le confinement qui a durablement bloqué son prochain film « Astérix et l’Empire du Milieu » et réalisé en un petit mois avec une équipe réduite à Belle-Ile en Mer ; « Lui » est un ovni intéressant centré sur le clivage du Moi.

Critique « LUI » (2021) : Le grand voyage en Egocentrie ! - ScreenTune
© 2021 O’Brother Distribution

Une vision psychanalytique décrite par Freud une des parties tient compte de la réalité tandis que l’autre la dénie pour la remplacer par une « production du désir ». Lætitia Casta et Virginie Efira sont donc les deux faces de sa mauvaise conscience. Les deux actrices ont une présence intéressante et bien des choses à dire.

Les autres personnages que son imagination convoque, que ce soit son pote Mathieu Kassovitz, sa mère Nathalie Baye ou son père Patrick Chesnais n’ont pas un apport aussi essentiel. Le compositeur est ici en mal d’inspiration, ce qui n’est pas le cas de la musique du film signée Alexandre Desplat (Oscarisé pour « La forme de l’eau ») merveilleusement en phase avec la photographie d’André Chemetoff.

Critique « LUI » (2021) : Le grand voyage en Egocentrie ! - ScreenTune
© 2021 O’Brother Distribution

Soyons honnêtes, Guillaume Canet a écrit et réalisé un film complexe, inclassable, quelque fois drôle et cynique par moments mais brillant sur un sujet difficile. L’écriture est ciselée et fournit aux quatre personnages principaux des dialogues percutants déclamés par d’excellent interprètes.

On pourrait croire qu’on a affaire à du théâtre filmé, sauf que la plupart des scènes seraient impossibles à contextualiser sur scène. Le comportement du compositeur est aussi désaccordé que le piano de la maison sur la falaise et Guillaume Canet s’offre une auto-psychanalyse assumée qui pourra en surprendre plus d’un.

Note : 6,5/10

Yves Legrand – Le 5 novembre 2021

Sources Photos :

  • © 2021 O’Brother Distribution

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