Sexe, violence et religion… mort, corps et pulsions… telles sont les thématiques ancrées dans l’œuvre du cinéaste néerlandais depuis les origines de son Art, comme en témoignent ses premiers longs métrages, « Wat Zien Ik ? », « Turks Fruit », « Keetje Tippel », « Spetters » et « De Vierde Man », entre 1971 et 1983. Ces mêmes thématiques se retrouveront, en tout ou en partie, dans un film « charnière » (« La Chair et le sang » en 1985), avant de hanter sa période américaine et ses trois grands succès (« Robocop », « Total Recall », « Basic Instinct », 1987-1992). Après les crucifixions critiques et publiques de « Showgirls » (1995) et « Starship Troopers »(1997), œuvres devenues cultes aujourd’hui, et l’échec de « Hollow Man » (2000), Paul Verhoeven reviendra en Europe, tardera à retrouver ses marques (à l’exception de « Zwartboek » en 2006) et connaîtra bon nombre de désillusions avec de multiples projets avortés.
Il renouera enfin avec le succès en 2016 grâce à « Elle », adaptation du roman « Oh… » de Philippe Djian, produit par Saïd Ben Saïd, avec Isabelle Huppert, Virginie Efira, Laurent Lafitte, Anne Consigny et Charles Berling, un film sélectionné à Cannes et qui glanera plus de 150 récompenses de par le monde, dont plusieurs Golden Globes et Césars ainsi qu’une nomination à l’Oscar pour Isabelle Huppert.