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Un seul être vous manque et

De grandes espérances 

« De grandes espérances » : le titre fait sens au vu du casting proposé : Rebecca Marder, Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot et Marc Barbé. Le film peut promettre de grandes espérances, même si ce titre a déjà été employé en 1998 et en 2012 ainsi que pour une mini-série en 2011.

Notre avis ne se trompera ni d’époque ni de sujet.

Critique « De grandes espérances » (2023) : Un seul être vous manque et…- ScreenTune
© 2023 Vertigo Films Distribution

Synopsis :

Corse, Été 2019. Jeune diplômée en Sciences Politiques, Madeleine Pastor (Rebecca Marder) est venue sur l’île de beauté préparer les oraux de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Antoine (Benjamin Lavernhe), son amoureux qui partage avec elle des convictions politiques plutôt à gauche, l’accompagne. Au téléphone, Antoine s’énerve   sur son père Bernard Mandeville (Pascal Elso), un important homme d’affaires, lorsque, sur une route de campagne déserte, il dépasse en klaxonnant, un véhicule conduit par un autochtone… Cette rencontre va sceller leur destin !

Sylvain Desclous, scénariste et réalisateur, « De grandes espérances », dessine le portrait d’un couple d’étudiants promis à un brillant avenir quoique clairement mal assorti. 

Critique « De grandes espérances » (2023) : Un seul être vous manque et…- ScreenTune
© 2023 Vertigo Films Distribution

Ce deuxième long-métrage du réalisateur hésite malheureusement beaucoup entre le suspense policier et l’étude des mœurs politiques françaises. Et même s’il bénéficie d’une relation père/fille habilement traitée surtout grâce à l’importance des silences du père de Madeleine (Marc Barbé, le capitaine de Tréville dans « Les Trois Mousquetaires ») son intrigue fait long feu.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le film pratique l’ellipse avec maestria. Entre le moment où Antoine klaxonne et le dénouement joliment stylisé du film, il s’est écoulé 105 minutes pour le spectateur mais environ 1005 jours pour les personnages… Comme nous n’aimons pas divulgâcher les intrigues, nous nous bornerons à relever les incohérences de l’instruction, notre incompréhension face au comportement d’Antoine et à certaines facilités scénaristiques. 

Nous aimons beaucoup Benjamin Lavernhe (« Mon inconnue », « Le Discours », « Antoinette dans les Cévennes ») qui sera bientôt l’abbé Pierre dans le film de Frédéric Tellier en 2023 mais malheureusement lui qui performe très bien dans des rôles où les mots d’humour peuvent fuser, semble totalement perdu dans ce rôle de fils à papa veule et lâche.

Finalement ce sont les deux actrices principales Emmanuelle Bercot (prix d’interprétation à Cannes 2015 pour « Mon Roi »), remarquable en député revancharde et la talentueuse Rebecca Marder (« Une jeune fille qui va bien » en 2022, « La Daronne » en 2020, « Les goûts et les couleurs » en 2022, « Mon Crime » en 2023) qui apportent au film justesse et sensibilité.

NOTE :

0 /10

Récit un peu bancal où très rapidement on quitte le fait divers dramatique pour se plonger dans une atmosphère d’ascension politique, elle-même effacée d’un trait de plume pour se replonger dans les affres d’un mauvais épisode d’une série juridico-policière.

Heureusement la plus jeune pensionnaire de la Comédie Française (elle y est entrée à 20 ans en 2015) illumine de son talent une histoire pas toujours à la hauteur de NOS espérances.

Yves Legrand – Le 15 mai  2023

Sources Photos : 

© 2023 Vertigo Films Distribution

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