Critique de « Glass » (2019) – « Raise Your Glass »
« Raise Your Glass » Glass Une carrière qui avait décollé sous les meilleurs auspices avec « Sixième
All we need is the Beatles
Les années 60 ont vu l’émergence de certains des plus grands groupes de musique de l’histoire, parmi lesquels celui formé par quatre garçons dans le vent originaires de Liverpool, les Beatles. Le groupe emmené par John, Paul, George et Ringo a déferlé sur le monde, on parlera de « Beatlemania » tant ils provoquaient l’hystérie à chacune de leur apparition, et ont définitivement révolutionné la musique pop.
Les titres des Beatles sont tellement ancrés dans l’histoire de la musique qu’il est presque impossible de rencontrer quelqu’un qui n’a jamais fredonné ne serait-ce qu’un refrain de leur répertoire. Il est donc difficile d’imaginer un monde sans eux, c’est pourtant ce que Danny Boyle et Richard Curtis ont fait dans le nouveau long métrage du réalisateur de « Trainspotting ».
Il faut dire que les films musicaux ont la cote ces derniers temps (« Bohemian Rhapsody » et « Rocketman »), mais le scénario de « Yesterday » prend le contre-pieds des biopics habituels avec une uchronie décrivant un monde parallèle dans lequel personne ne se souviendrait des Beatles, personne sauf Jack Malik, le héros du film.
Une idée séduisante sur papier, mais qu’en est-il du résultat ?
Synopsis :
Jack Malik est un auteur-compositeur-interprète en difficulté d’une petite ville anglaise dont les rêves de gloire s’estompent rapidement, malgré le dévouement et le soutien féroce de sa meilleure amie d’enfance, Ellie. Après un accident de bus lors d’une mystérieuse panne de courant mondiale, Jack se réveille pour découvrir que les Beatles n’ont jamais existé… Il se retrouve alors dans une situation compliquée, très compliquée.
À première vue, cette association peut sembler étonnante tant leur univers semble opposé avec d’un côté, un réalisateur au sujet plutôt dramatique et de l’autre, le scénariste de certaines des comédies romantiques les plus célèbres que sont « Love Actually » et « Coup de foudre à Nothing Hill » pour n’en citer que deux. Pourtant, force est de constater que la rencontre entre ces deux grands noms du cinéma britannique est une franche réussite.
C’est grâce à cette collaboration osée que « Yesterday » tire son épingle du jeu, les talents de mise en scène de Boyle ne sont plus à faire et offrent une plus-value à la trame imaginée par un Curtis des plus inspiré. Si le film est annoncé comme une comédie romantique, on est loin d’assister à une histoire de prince charmant façon Hugh Grant dans « Quatre mariages et un enterrement ». L’intrigue musicale prend ici le pas sur la romance qui n’est finalement que secondaire tout en restant bien ficelée et assez convaincante.
Le vrai sujet du film porte sur des notions bien plus complexes, les chansons des Beatles ne sont d’ailleurs qu’un prétexte à l’intrigue car elles auraient bien pu être remplacées par celles de David Bowie ou des Rolling Stones sans pour autant l’altérer considérablement.
Danny Boyle se focalise avant tout sur la carrière musicale et les difficultés qui vont avec, afin qu’elles servent de moteur au scénario. On est en quelques sorte face à une critique de l’industrie musicale dans son ensemble, qu’il s’agisse de ses bons côtés ou de ses déboires. Comment « un monsieur tout le monde » peut faire face à une notoriété soudaine sans perdre pied dans un quotidien où tout va trop vite, voilà le sujet du film au-delà d’être un simple hommage aux Beatles.
Dans cette optique, les tubes du groupe, qui sont une quinzaine à être mis à la disposition de la production par ses membres encore vivants, ne sont pas utilisées à l’emporte-pièce. Ils sont plutôt amenés dans un souci de cohérence, rien n’est laissé au hasard dans le choix des morceaux qui arrivent toujours au moment opportun. Chaque titre est introduit à bon escient, comme « Help » pour signifier un moment de doute chez le chanteur par exemple.
La disparition des Beatles de la réalité n’a par ailleurs pas été faite de façon abrupte, elle engendre son lot de différence dans ce monde parallèle dans lequel le groupe n’a eu aucune influence que ce soit dans le monde de la musique où dans la société en général.
Cette absence relève aussi d’un certain dilemme chez le personnage principal qui se révèle très intéressant. Celui-ci pouvant se sentir tiraillé entre la notion de plagiat toute relative vu les circonstances et le fait de se voir plutôt comme le transmetteur d’un patrimoine culturel oublié de tous. Cette interrogation est en fin de compte le ciment du long-métrage de Danny Boyle et donne une plus-value très habile à l’ensemble.
Le casting est très crédible et offre une excellente partition. Mention spéciale à l’acteur principal, Himesh Patel, méconnu jusque-là, qui délivre une prestation enthousiasmante et convaincante. Nul doute que nous le reverrons bientôt sur nos écrans.
Le duo qu’il forme avec Lily James fonctionne à merveille tout en offrant une relation touchante. L’actrice sort une nouvelle performance réjouissante après le génial « Baby Driver » d’Edgar Wright, elle parvient à rendre attachant un personnage qui n’a pourtant pas grand-chose à offrir sur le papier.
La présence d’Ed Sheeran dans son propre rôle est bien sentie, le chanteur de « Shape of You » fait preuve de pas mal d’autodérision et apporte une certaine fraîcheur à un film qui n’en manque absolument pas.
Arrivé en toute discrétion après les succès récent de « Bohemian Rhapsody » et de « Rocketman », le nouveau film de Danny Boyle offre un contrechamp original à ces biopics qui ont la cote ces derniers temps.
Avec « Yesterday », il signe une œuvre de bonne facture, soutenue par un excellent scénario de Richard Curtis qui ne se contente pas seulement de rendre un hommage appuyé aux Beatles mais également une critique bien sentie de l’industrie musicale.
Un feel good movie pas dénué de sens qui ravira les fans du groupe ainsi que les cinéphiles.
Come together right now, see this film!
Note : 7,5/10
Damien Monami – Le 5 juillet 2019
« Raise Your Glass » Glass Une carrière qui avait décollé sous les meilleurs auspices avec « Sixième
Avec « L’Ombre de Staline »,le journaliste Gareth Jones s’enfonce dans une insoupçonnable horreur. Avec lui nous irons de surprise en détresse devant ce que Staline a fait subir à l’Ukraine. Un film étonnant et à voir pour ne rien oublier… Notre verdict
« The Report » est un nouveau film dénonciateur d’une des plus grandes bévues de la CIA sur les tortures lancées à la suite du 11 septembre.
This website uses cookies. By continuing to use this site, you accept our use of cookies.