Critique « Hitman & Bodyguard 2 » (2021) : L’arme pas fatale !
Après le bon score au Box-Office du premier opus, Il était logique qu’un « Hitman & Bodyguard 2 » voit le jour. Verdict !
« Au début il ne dérangeait personne !»
Pour son dixième film, Philippe Le Guay a choisi de porter à l’écran une histoire qui fait écho dans sa propre famille avec « L’homme de la cave ». Un individu s’introduit en toute légalité (?) dans le microcosme d’un immeuble parisien en devenant propriétaire… d’une cave !
Notre avis en essayant de vous divulgâcher le moins possible l’étonnante histoire de l’homme (François Cluzet) dans la cave…
Synopsis :
À Paris, Simon et Hélène décident de vendre une cave d’environ 16 mètres carrés dont ils n’ont guère d’usage dans les grands sous-sols de l’immeuble Haussmannien où ils habitent. Un homme pressé de déménager les meubles de sa défunte mère le visite et l’’achat est conclu mais rapidement et sans prévenir l’homme s’installe dans la cave. Peu à peu, sa présence va bouleverser la vie du couple et de l’immeuble.
Philippe Le Guay dont on avait apprécié « Les Femmes du 6e étage » et « Normandie nue » déjà avec François Cluzet (« Intouchables » et le César pour « Ne le dis à personne » de Guillaume Canet) et ses coscénaristes Gilles Taurand et Marc Weitzmann ont centré le film sur un personnage irrévérencieux ; un condensé du « mal français » avec ses tares d’homme aigri, marginalisé et clairement antisémite et raciste. Cette remise en question dont le plus récent film « Le procès du siècle » nous avait démontré le machiavélisme de ces chantres du négationnisme, les habitants de l’immeuble vont rapidement en faire l’âpre découverte.
Le Guay propose un film mélangeant ironie et drame. Il y a du « Boudu » (Jean Renoir 1932) dans ce parasite dont on tente (assez maladroitement) de se débarrasser avant que cela finisse mal mais la comparaison n’ira pas plus loin. L’individu dans la cave s’exprime bien (au contraire de « Boudu ») et son propos n’est pas de séduire les cœurs et les corps mais bien de répandre son idéologie dans les esprits.
Le film est riche en beaux dialogues et les trois comédiens font évoluer leurs personnages avec beaucoup de subtilité au fil de l’intrigue. Le couple Simon et Hélène Sandberg (Jérémie Régnier –Bérénice Bejo) fonctionne à merveille face à un Cluzet qui ne cherche pas à forcer le trait mais arrive à rendre son personnage de paria flippant.
L’action concentrée dans un immeuble (de sa jolie cour intérieure à ses immenses couloirs de cave) est prétexte aux rencontres et aux échanges mais malheureusement il subsiste quelques approximations scénaristiques (comme la réunion des co-propriétaires) et quelques situations mal négociées qui n’emportent pas l’adhésion critique de tous les spectateurs.
Philippe Le Guay offre à s’interroger sur un « mal profond » de la société Française lié à un passé douloureux de collaboration avec l’occupant Nazi et de spoliation des Juifs déportés…
Un passé qui presque 80 ans plus tard n’est toujours pas cicatrisé et qui dans le microcosme d’un immeuble resurgit et ébranle …même du fond d’une cave…
Trois excellents acteurs qui portent un sujet (trop ?) complexe qui interpelle.
Yves Legrand – Le 11 décembre 2021
Sources Photos :
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