En plus d’un traitement plutôt intelligent d’un tel sujet, la réalisation chapeautée par Jason Bateman, à la manœuvre des deux premiers épisodes, est marquée par sa pudeur. Loin du côté gore propre à de nombreuses séries criminelles qui semblent se complaire dans le fait de montrer ou de décrire des actes affreux.
« The Outsider » évite clairement ces écueils, et fait preuve d’une décence salvatrice, le corps de l’enfant est montré dans quelques plans seulement, le tout sans abuser de flash-backs sanguinolents et autres gros plans sordides sur des plaies ouvertes. Que ce soit la découverte du corps mutilé de la victime, la détresse des parents ou les tourments des protagonistes, ceux-ci sont appréhendés avec respect et dignité.
Le sujet du deuil y est largement abordé entre le héros qui a perdu son fils et un jeune garçon décédé dans d’étranges circonstances… mais toujours avec la même pudeur, pas de mère éplorée hurlant devant une tombe, de famille qui se déchire. Cette peine est plutôt silencieuse, montrée avec subtilité et distance, ce qui ne l’empêche pas d’être oppressante.