Le réalisateur Ryan Coogler (« Creed », « Black Panther », « Black Panther : Wakanda Forever ») propose avec « Sinners », un nouveau long métrage emmené par un double Michael B. Jordan puisque l’intéressé incarne des frères jumeaux.
Notre critique d’une excellente surprise aux dents longues…
Synopsis :
Dans les années 1930, durant la Prohibition, les jumeaux, Elijah et Elias (tous deux incarnés par Michael B. Jordan) après avoir survécu aux tranchées de la Première Guerre mondiale et s’être frayé un chemin dans le milieu criminel de Chicago, reviennent dans leur ville natale de Mississippi pour démarrer une nouvelle activité et se racheter une conduite. Les deux frères vont être confrontés, bien malgré eux, à d’horribles évènements surnaturels…
Révélé par « Fruitvale Station » (2013), Ryan Coogler est passé avec bonheur du cinéma indépendant aux super productions hollywoodiennes, tout d’abord avec le succès de « Creed » (2015) déjà accompagné de Michael B. Jordan, ensuite il réalise les deux volets de la saga « Black Panther » (2018 et 2022) qui cartonnent au Box office.
« Sinners » est une vraie surprise ; d’abord avec une première partie assez longue évoquant les racines et l’importance du Blues dans une Amérique hostile où le racisme est la norme.
Il y a une scène importante dans « Sinners » qui illustre cette première partie de la citation qui ouvre le film et connecte le Blues à son héritage africain. Cette scène d’une salle remplie de musiciens et de danseurs en transe se peuplant progressivement de musiciens du passé et d’autres d’un futur équipés d’instruments plus modernes…
C’est d’une beauté troublante, magnétique, qui n’est pas sans évoquer la scène de sarabande de « Babylon » (2022) et la musique primée de Justin Hurwitz.
La deuxième partie effectue la bascule vers un film de vampires, « Sinners » réussit à faire le lien entre horreur fantastique et historique, avec en arrière-plan les violences ségrégationnistes de l’époque et l’importance du Ku Klux Klan.
Outre son acteur fétiche, Michael B. Jordan, avec lequel il a collaboré plusieurs fois, on retrouve les talentueux Hailee Steinfeld, Jack O’Connell, Delroy Lindo (« Malcolm X », « Romeo Must Die »), Wunmi Mosaku (« Loki ») ou encore Omar Benson Miller (« 8 Mile », « Transformers »).
Toutefois la vraie révélation du film, c’est Miles Caton, brillant face aux acteurs précités pour son tout premier rôle au cinéma autant que pour ses performances musicales bluffantes, lui le fils de Timiney Figueroa, une chanteuse de Gospel, qui a débuté dans une émission de variétés en 2018.
« Sinners » est une excellente surprise, peut-être la meilleure de ce début d’année 2025. Un formidable trompe-l’œil, aux thématiques multiples qui n’est pas sans rappeler l’œuvre culte de Robert Rodriguez, « Une Nuit en Enfer » (1996).
« Sinners » offre un bel hommage au blues avec une partition musicale bouleversante, dynamique et riche en émotions, avec comme souvent chez Ryan Coogler un renvoi au contexte de l’époque, l’Amérique des années 30, la prohibition et en pleine montée du racisme, avec la présence du Klan et la relation de défiance entre Noirs et Blancs.
Une ambiance remarquablement reconstituée tant au niveau des décors que de la photographie avec un grain de l’image particulier ou des dialogues dont les répliques sont quelquefois très crues.
Attention ne partez pas car après le générique il y a un Easter Egg ou un clin d’œil si vous préférez !
Quant à savoir si le succès sera au rendez-vous, il faudra attendre car Michael B. Jordan et Ryan Coogler ne sont pas susceptibles de déplacer les foules partout dans le monde et pourtant ils le méritent…
Yves Legrand – le 3 mai 2025.
Sources Photos :
© 2025 Warner Bros Belgium
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Ding ding la cloche de notre critique lance le premier round !
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