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la belgitude à l’état pur 

Benoît Poelvoorde & Matthias Schoenaerts

Pour sa première chronique, la rédaction de ScreenTune à décidé de vous faire non pas un, mais deux portraits 100% belge. Le choix s’est porté sur deux acteurs aux styles diamétralement opposés avec d’un côté le trublion du cinéma belge, j’ai nommé Benoît Poelvoorde et de l’autre le brillantissime Matthias Schoenaerts, plutôt habitué à des rôles dramatiques.

 

– « Je parle très fort pour ne pas qu’on m’écoute » :

 Comme la politesse l’exige, honneur à l’ainé des deux acteurs. Né à Namuren 1964, il se fait connaître du grand public en 1992 grâce à son très borderline « C’est arrivé près de chez vous », réalisé avec des amis rencontré durant ses études, dans lequel il incarne le tueur en série Ben avec une bonne dose d’humour noir. Le film connaît une médiatisation très controversée, ce qui n’empêche pas Benoît Poelvoorde de se faire repérer par Canal Plus où sa mini-série « Les Carnets de Monsieur Manatane » diffusée durant l’émission « Nulle part ailleurs » fait un tabac.

© CHRISTOPHE D'YVOIRE / GETTY IMAGES

Après ces débuts prometteurs, il enchaine à partir de 1997 quelques comédies qui connaissent un certain succès tels que « Les Randonneurs », « Le Vélo de Ghislain Lambert », ou encore « Le Boulet ». Mais c’est en 2004 qu’il connaît la consécration et la reconnaissance de ses pairs avec « Podium, dans lequel il incarne un sosie raté de Claude François avec brio.

 

La même année, il a l’immense honneur d’intégrer le Jury du 57ème Festival de Cannes sous la présidence de Quentin Tarantino. Il s’essayera ensuite à des projets plus sérieux avec le thriller « Entre ses mains » en 2005, « Coco avant Chanel où il donne la réplique à Audrey Tautou en 2009 et enfin, il livre une prestation touchante dans « Les émotifs anonymes » aux côté d’Isabelle Carré. Il reste malgré tout fidèle aux comédies populaires avec plus ou moins de succès, il tient notamment le rôle de Brutus, fils de Jules César dans « Astérix aux Jeux olympiques » en 2008 et partage l’affiche avec Dany Boon dans le film franco-belge « Rien à déclarer » en 2011.

 

Plus discret à l’écran depuis quelques temps malgré quelques films de bonne facture : « La Rançon de la gloire » avec Albert Dupontel, « Le Tout Nouveau Testament » de Jaco Van Dormael ou encore le road-movie « Saint-Amour » au côté de Gérard Depardieu. Il sera prochainement à l’affiche du 3ème film de Gilles Lellouche en tant que réalisateur : « Le Grand Bain ».

 

– « Il y a une tendance naturelle qui me fait éprouver de l’amour pour des personnages que d’habitude on ignore » :

 

Place maintenant à l’acteur le plus classe du cinéma belge, Matthias Schoenaerts. Né à Anvers en 1977, il fait ses débuts au théâtre à seulement 8 ans aux côté de son père Julien, qui fut lui-même acteur, avant de faire ses premiers pas au cinéma à 15 ans (encore avec son père) dans le film « Daens » de Stijn Coninx.

 

C’est dix ans plus tard qu’il est pour la première fois en tête d’affiche avec « Meisje » de Dorothée Van Den Berghe. En 2006 il obtient un second rôle sous la direction d’un certain Paul Verhoeven dans « Black Book », un drame sur fond de Seconde Guerre mondiale où il partage l’affiche avec Carice van Houten (alias Mélissandre dans « Game of Thrones »). Il participe ensuite pour la première fois à un film français en 2010 dans « La Meute » aux côtés des actrices belge Yolande Moreau et Émilie Dequenne ainsi que du chanteur Benjamin Biolay.

 

 

Mais c’est en 2011 qu’il se révèle véritablement au grand public en incarnant magistralement un agriculteur devenu trafiquant d’hormones dans le très remarqué « Bullhead » de son compatriote Michaël R. Roskam,  ce rôle pour lequel il a pris 27 kilos de muscles lui vaudra un Magritte du meilleur acteur et de nombreuses autres nominations, dont une dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère aux Oscars, excusez du peu.

Photo by Roger Arpajou - © 2012 - Why Not Productions

Alors qu’il cherchait un acteur pour son prochain film « De rouille et d’os »Jacques Audiard fut ébloui par la performance de Schoenaerts et lui proposa un des rôles principaux, que l’acteur accepta sans hésitation. Dans ce film qui lui a valu le César du meilleur espoir masculin en 2013, il interprète Ali, un marginal qui va aider Stéphanie, incarnée par Marion Cottillard, à reprendre goût à la vie malgré la perte de ses jambes.

 

Après ces deux succès personnel, sa carrière prend un tournant international, il est d’abord à l’affiche de « Blood Ties » (2013) de Guillaume Canet aux côtés de Clive Owen et Mila Kunis avant de retrouver Roskam pour le très réussi « Quand vient la nuit » (2014) avec notamment Tom Hardy. Il enchaîne entre autres avec « Suite française »,  « Loin de la foule déchaînée », et surtout « The Danish Girl » aux côtés des stars Eddie Redmayne et Alicia Vikander.

 

En 2017, il collabore une nouvelle fois avec Roskam pour « Le Fidèle » dans lequel il joue un braqueur et partage l’affiche avec la belle Adèle Exarchopoulos. Il tiendra prochainement un rôle principal avec Colin Firth et Léa Seydoux dans « Kursk ».

 

Même s’ils se sont distingués dans des styles très différents, Benoît Poelvoorde et Matthias Schoenaerts n’en restent pas moins de brillants comédiens avec des carrières respectives qui imposent le respect. Ils peuvent être considéré à juste titre comme les fers de lance d’un cinéma belge qui se porte à merveille depuis quelques années.

 

 

Damien Monami – 16 février 2018

 

– Sources :

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=14947.html

http://walloniebelgiquetourisme.be/fr-be/3/que-faire/laccent-belge/belges-celebres/benoit-poelvoorde

http://dicocitations.lemonde.fr/citations-auteur-benoit_poelvoorde-0.php

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=97768.html

https://www.cinenews.be/fr/acteurs/1179/matthias-schoenaerts/filmographie/

https://www.pressreader.com/france/marie-claire/20141106/282776354798272

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