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Une Dame Blanche pas très glaçante

La Malédiction de La Dame Blanche 

Un vrai raz-de-marée, c’est vraiment le mot, depuis le lancement de « The Conjuring » de James Wan en 2013, la Warner a décidé de peaufiner cet univers très lucratif. C’est très simple depuis le premier opus, le « Conjuring-verse » a déjà rapporté au studio la modique somme de presque 2 milliards de dollars pour un budget de production d’à peine 138 millions.

Un succès indéniable donc pour cet univers étendu qui se compose des deux « Conjuring », de la trilogie « Annabelle », de « La Nonne » et enfin de « La Malédiction de la Dame Blanche », le film qui nous intéresse aujourd’hui.  

Car oui cette œuvre malgré sa communication discrète est bien à rattacher à l’univers mis en place par James Wan (« Aquaman »). En cause, l’introduction du Père Perez (Tony Amendola), dont la participation dans Annabelle est évoquée ici dans un flash-back.

Une œuvre sortie en avril qui n’a pas failli à la réputation de l’univers puisqu’elle a rapporté plus de 122 millions de dollars pour un budget ridicule de 9 millions.

Pourtant cela en fait-il un bon film d’horreur ? Cette mystérieuse présence fantomatique était-elle en mesure de nous offrir une sacrée frousse ?

Synopsis :

Quand elle était en vie, elle a noyé ses enfants dans un accès de folle jalousie, puis, dévastée par le chagrin, elle s’est jetée dans le fleuve déchaîné.

 Désormais, ses larmes sont devenues éternelles. Elles sont même mortelles et tous ceux qui entendent ses appels sinistres la nuit sont maudits. Tapie dans l’ombre, la “Llorana” s’attaque aux enfants, cherchant désespérément à remplacer les siens. Au fil des siècles, elle est devenue de plus en plus prédatrice… et ses méthodes de plus en plus terrifiantes.

 Los Angeles, années 1970. La Llorana hante la nuit… et les enfants.

 Ignorant les avertissements d’une mère soupçonnée de violence sur mineurs, une assistante sociale et ses enfants sont projetés dans un monde surnaturel des plus effrayants. Pour espérer survivre à la fureur mortelle de la Llorana, leur seul recours est un prêtre désabusé et ses pratiques mystiques destinées à repousser les forces du mal… à la frontière où la peur et la foi se rencontrent…

Vous nous direz encore une nouvelle histoire de fantôme ? Et bien oui, il s’agit une nouvelle fois d’une entité malveillante : « La Llorona » de son nom original qui vient de la mythologie et du folklore latin. Une belle femme trompée par son mari qui dans un accès de vengeance, noie ses deux fils puis se suicide. Désormais entre le monde des vivants et celui des morts, elle arpente les étendues d’eau la nuit à la recherche d’enfants pour prendre la place des siens et ceux qui entendent ses lamentations seront ses prochaines victimes.

La légende sur laquelle repose le film a au moins le mérite d’être très intéressante (elle est même, bien développée dans les bonus du Blu-Ray). Malheureusement cahier des charges du « Conjuring-verse » oblige, le long métrage réalisé par Michael Chaves va remplir toutes les cases du genre avec une grande minutie.

Les aficionados d’horreur verront les jumps-scares arriver à plus de 10 km et les autres, les trouveront distrayants tout au plus. Le traitement de cette « Dame Blanche » dont la mythologie cruelle semblait très prometteuse est progressivement effacée par un traitement copiant celui de « La Nonne ».

Ce personnage si intéressant a finalement beaucoup de mal à exister dans ses scènes horrifiques. En cause, les mêmes artifices utilisés que dans les précédentes œuvres de la franchise : Mouvements hachés afin d’offrir une image boîtante au fantôme, des bruitages dignes de robots pas très bien huilés, une bouche toujours aussi grande qui pourrait avaler un camion et des larmes dégoulinantes.

Pourtant tout n’est pas à jeter, loin de là. Le scénario de Mikki Daughtry et Tobias Iaconis tente, de façon maladroite il est vrai, de faire de ce spectre fantomatique une métaphore de la maltraitance des enfants.« La Llorona » peut être vu comme le symbole de la personnalité d’une mère accablée, poussé à son point de rupture. Malheureusement, ce sujet n’est que très peu exploité et la pauvre Linda Cardellini (« Green Book ») a bien du mal à faire exister son personnage d’assistante sociale uniquement définie comme veuve

Et même si notre peur n’est pas titillée comme elle le devrait, Michael Chaves arrive cependant à distiller quelques jolies séquences éprouvantes dans lesquelles le spectateur se laisse progressivement gagner par une angoisse subtilement amenée (lorsque le spectre vengeur apparaît à travers un rideau, une fenêtre ou un pare-brise).

Malgré un mythe plus qu’intéressant, « La Malédiction de la Dame Blanche » reste sagement dans les carcans initiés par le « Conjuring-verse » et marche mécaniquement dans les pas de ses aînés. Pourtant, on reconnaitra un certain talent à Michael Chaves à transformer quelques décors exigus en terrains de jeux angoissants. Dommage que sur la longueur l’horreur s’épuise tout comme notre attention.

Note : 5,5/10

Julien Legrand  – Le 6 septembre 2019

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