Critique de « Nous finirons ensemble » (2019) : Copains comme cochons.
Copains comme cochons Nous finirons ensemble Voilà maintenant neuf ans que sortait sur nos écrans
La maison hantée de vos rêves
A mi-chemin entre film d’horreur et thriller fantastique « The Room » met aux prise l’ex James Bond girl, Olga Kurylenko et le belge Kevin Janssens avec une étrange demeure qui matérialise les moindres désirs du couple, à leur risques et périls. Avec son second long-métrage, le français Christian Volckman livre une réflexion audacieuse sur notre société matérialiste.
Réalisé entièrement dans nos contrées, au cœur du Pays de Herve et ses bocages, il a séduit son monde au Festival Européen du Film Fantastique. De quoi piquer notre curiosité et surtout la mienne au vu de ma proximité avec le lieu de tournage situé à deux pas de mon domicile, dans la belle commune de Thimister-Clermont.
Cette maison qui exhausse tous les désirs comblera-t-elle aussi celui du public de voir un bon film ? Analyse.
Synopsis :
Kate et Matt, la trentaine, sont en quête d’authenticité. Le jeune couple décide de quitter la ville et achète une grande maison à retaper dans un coin reculé. Peu après leur déménagement, ils découvrent une pièce cachée pas comme les autres, une chambre étrange capable d’exaucer tous leurs désirs, mais derrière cet Eden apparent, une ombre guette et bientôt leur rêve se transforme en cauchemar…
Dans la mythologie grecque, Icare finit par se brûler les ailes en volant trop près du soleil, ne pouvant résister à son désir d’en vouloir toujours plus. Un mythe qui convient assez bien à l’intrigue du film, où comment résister à ses pulsions, à ses moindres envies lorsqu’on peut tout avoir, peu importe les conséquences.
Car derrière un scénario assez classique de prime abord ; qui n’est pas sans rappeler d’autres projets dans la même veine, dont le récent « Vivarium » avec Jesse Eisenberg ; se cache un message plus profond. « The Room » se révèle comme une critique acerbe de notre société consumériste à travers ce couple qui se laisse aller à une boulimie débordante dans une euphorie frénétique.
Mais comme dans tout film de genre qui se respecte, rien n’est jamais acquis, il y a forcément une contrepartie, une anomalie dans la matrice. Cette pièce à beau matérialiser leurs rêves les plus fous, elle n’offre finalement que l’illusion de tout posséder, comme pour nous signifier, à nous, spectateur mais aussi acteur de notre société, que tout avoir n’est pas forcément la clé du bonheur et de la réussite.
En fin de compte, les protagonistes s’enferment dans leur prison dorée où les tableaux de maîtres côtoient les liasses de billets, conduisant le couple à sa perte. Une descente aux enfers émotionnelle et psychologique incarnée par l’accomplissement propre à la majorité des couples : un enfant.
La notion de parentalité et de couple y est abordée par le prisme de cet enfant étrange qui vient semer le trouble dans leur relation harmonieuse. Totalement adopté par Kate (Olga Kurylenko) et son instinct maternel mais rejeté par Matt (Kevin Janssens) qui voit en lui l’incarnation de cette étrange demeure dont la malveillance saute aux yeux.
Et si le pouvoir de cette pièce à ses limites, il en va de même pour le film dont le scénario aurait pu tenir la route au format court-métrage s’étire péniblement sur près de deux heures. Malgré un concept original qui auraient pu en faire un modèle du genre et une entame qui laissait espérer une œuvre lancinante et assez angoissante, la suite s’enlise dans un méli-mélo d’absurde et de déjà-vu. « The Room » finit par tourner en rond, comme s’il ne trouvait pas son second souffle.
A contrario, « The Room » est une belle claque esthétique, une aura féérique, mystique s’échappe des murs. La pièce au centre du récit, tapissée de rayure ressemble à un tableau abstrait, ce qui donne le tournis tout en ajoutant une plus-value d’angoisse, illustrant parfaitement la paranoïa ambiante. Il faut dire que Christian Volckman possède plusieurs cordes à son arc parmi lesquels la peinture, un talent qui se répercute dans son sublime décor intérieur qui finit par s’ouvrir sur des espaces naturels qui ne sont en fait que le reflet d’un désir d’évasion du couple.
Enfin, il faut souligner les excellentes performances des deux acteurs principaux. Leur alchimie est palpable, tout comme la palette d’émotions qu’ils transmettent avec talent, ils apportent à eux deux une dynamique bien huilée et forment un couple crédible faisant face à des évènements étranges qui les renvoient à leur propre réalité.
De prime abord, « The Room » avait tout pour plaire avec un scénario ambitieux amenant dans son sillage une critique bien sentie de notre société opportunisme. Malheureusement, il laisse un goût de trop peu, le réalisateur avait de bonnes idées mais n’a pas été au bout de ses ambitions, comme s’il avait voulu rester en surface de son sujet et ne pas pousser plus loin les possibilités qui lui étaient offertes.
Christian Volckman livre un film certes très bien exécuté, visuellement parfait et aussi intrigant que palpitant mais qui se révèle trop carré dans son approche. Une œuvre réussie dans son ensemble qui se révèle néanmoins frileuse, n’osant pas sortir des cases prédéfinies. Dommage car avec un brin d’audace supplémentaire « The Room » aurait pu être un modèle du genre mais il pêche à la finition.
Note : 6,5/10
Damien Monami – Le 23 mai 2020
Sources Photos : http://www.obrother.be/the-room.html
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