Portrait Tom Hanks : Le Timide au grand talent.
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Rock’n’roll en haute mer !
Accueil « | » Un doigt dans le culte « | » Critique « Good Morning England » (2009) : Rock’n’roll en haute mer !
Avec « Good Morning England » en 2009, Richard Curtis prouvait une nouvelle fois qu’il reste un des grands maîtres de la comédie britannique. Le scénariste des cultissimes « 4 mariages et 1 enterrement », « Coup de foudre à Notting Hill », du « Le journal de Bridget Jones » ou encore de « Love Actually » et « Il était temps » (qu’il a également réalisés) nous plonge dans une comédie pleine de panache, véritable plaisir pour les oreilles et pour le moral.
Retour sur un vrai feel-good movie qui n’avait pourtant pas reçu l’accueil escompté au Box-Office…
Synopsis
Carl est envoyé chez Quentin, son parrain. Il s’avère que Quentin est le patron d’une radio pirate qui émet sur un bateau en pleine mer.
Après le succès de sa comédie de Noël « Love Actually », Richard Curtis ne souhaitait plus réaliser un film choral. Le cinéaste s’est alors remémoré plusieurs souvenirs d’enfance durant lesquels il écoutait la radio dans sa chambre tard à l’affût des programmes diffusés par des radios pirates.
Ces stations émettaient clandestinement loin des eaux territoriales britanniques à la fin des années 60. De nombreux artistes comme les Beatles ou les Rolling Stones leur doivent d’ailleurs une fière chandelle, car c’est grâce à elles que tous ces artistes ont pu être écoutés par une jeunesse britannique en quête de liberté et d’émancipation.
Le gouvernement britannique fit d’ailleurs son possible pour empêcher ces transmissions illégales qui arrivaient depuis les océans jusque dans les foyers de millions de Britanniques qui adoraient ce qu’ils entendaient.
Déjà à l’œuvre dans ses films précédents, la passion de Richard Curtis pour les mélodies de cette époque est une nouvelle fois décuplée dans « Good Morning England » et c’est cette volonté de transmettre cette passion qui l’a poussé à nous offrir cette comédie trépidante et hilarante.
Inspiré par le cultissime « M.A.S.H. », Richard Curtis voulait avant tout offrir au public une reconstitution fidèle et cohérente de l’époque en y ajoutant les traits et l’essence de l’œuvre de Robert Altman. Par sa simplicité, son absence de formalisme dans sa structure, ses plaisanteries et ses répliques insolentes, « M.A.S.H. » était le modèle parfait pour « Good Morning England » qui partage avec l’œuvre de 1970 cet esprit de camaraderie masculine et de situations potaches.
Le cinéaste le détaille même dans la genèse de son écriture : « J’ai commencé à écrire quelques scènes sur des situations qui me semblaient pouvoir partir en vrille quand on se trouve sur un bateau avec plein de types à bord. On se demande tout de suite quel genre de relation ils ont avec les filles, s’il en vient de temps à autre à bord… Qu’est-ce qui se passe si l’un d’eux veut avoir une petite amie ? Comment faire pour en rencontrer une ? »
Un bel hommage de plus de deux heures à ces pirates qui ont ensoleillé les ternes journées de la classe moyenne.
Des Who à David Bowie en passant par les Kinks, les Beach Boys ou Jimi Hendrix, le film de Richard Curtis est un hommage poignant et saisissant au rock mais également aux radios pirates qui défrayent la chronique dans les années 60 en Angleterre.
Une ode à la belle musique mais aussi surtout à la liberté, à la volonté audacieuse et à l’anticonformiste de ces stations clandestines émettant en haute mer qui ont permis à plusieurs générations anglaises de découvrir les nouveaux visages de la scène musicale britannique.
Il est vrai qu’à l’époque, la BBC ne diffusait qu’une trentaine de minutes de musique pop par jour.
Le cinéaste insiste sur ce côté subversif, il démontre par l’ambiance, la musique et ses personnages hauts en couleurs que cette période divisait l’opinion. Les radios pirates et leurs musiques faisaient trembler les anciennes générations armées de cette volonté de détruire un ancien monde formaté et vieux jeu pour en rebâtir un nouveau où l’amour et le bonheur en seraient le cœur battant.
Tout cela est bien sûr remis en cause par la politique et le gouvernement britannique à l’époque très conservateur retranscrit dans le film par les interventions du ministre Dormandy et de son adjoint Troud’balle, incarné avec justesse par Kenneth Branagh et Jack Davenport.
Ce décalage entre le conservatisme du ministre aux allures de copie d’Hitler et des animateurs loufoques de Radio Rock offre de magnifiques moments cocasses et de charme.
Grâce à cette galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres, Richard Curtis s’en donne à cœur joie pour nous emmener dans un voyage sans-retour au son des plus grandes heures de musiques du rock-roll.
Certes le film n’est pas exempt de défauts comme son rythme qui retombe dans sa seconde partie et une fin qui n’échappe pas à quelques clichés trop convenus mais ce serait bouder son plaisir devant une œuvre irrévérencieuse doublée d’un pur plaisir pour les oreilles et les zygomatiques.
Copiant à merveille les plus beaux moments de « M.A.S.H », d’« American College » de John Landis tout en les agrémentant du parfum de « 4 mariages et un enterrement », Richard Curtis signe avec « Good Morning England » un pur feel-good movie.
Naviguant habilement entre hommage et pamphlet, le cinéaste est également bien aidé par les prestations impeccables et jouissives de Philip Seymour Hoffman en viking des platines, Bill Nighy en gourou du rock, et Nick Frost toujours aussi génial parmi le reste d’un casting tout aussi savoureux.
Une épatante comédie euphorisante… Pas un grand film mais un film jouissif.
Que ça fait du bien !
Note : 7,5/10
Julien Legrand – Le 15 janvier 2021
Sources Photos :
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