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Les eaux noires de la Sérénissime

Don't Leave Me

Les créateurs de la série « Gomorra » nous reviennent avec pour théâtre un thriller intense, Venise, ses palais et ses canaux. Des eaux sombres de la lagune aux profondeurs du Web, Elena saura- t-elle retrouver les enfants disparus ?

Notre avis va vous faire découvrir plus que la beauté d’une ville et la noirceur de l’âme humaine ! 

Synopsis :

La découverte, dans la lagune de Venise, du corps sans vie d’un jeune garçon ramène la commissaire Elena Zonin (Vittoria Puccini) dans la ville qu’elle a quittée vingt ans auparavant. Elena, policière spécialisée dans les cyber-crimes et la violence contre les mineurs, s’intéresse particulièrement aux disparitions d’enfants. Elle retrouve Daniele Lari, son grand amour de jeunesse aujourd’hui marié à sa meilleure amie. Daniele (Alessandro Roja) commissaire adjoint de la brigade criminelle en charge de cette affaire croit tout d’abord à un suicide mais Elena creuse depuis longtemps la piste du deep web, où les trafics en tout genre sont monnaie courante : drogue, armes, organes… et même enfants. Alors que les souvenirs du passé se mêlent aux drames du présent, Elena tente de retrouver les tueurs de l’enfant et de sauver ceux qui sont tombés dans leurs filets…  Entre course-poursuite dans les ruelles vénitiennes et affrontements à haute tension, la Sérénissime se dévoile, sous un angle inhabituel, à travers une plongée dans les noirceurs de l’âme humaine…

Doté d’un excellent scénario riche en rebondissements (même si certains épisodes sont plus lents que d’autres) et merveilleusement filmé « Don’t Leave Me » est peut-être le plus beau documentaire réalisé sur Venise alors qu’il n’en est pas un !

L’Office du tourisme de la Cité des Doges doit se frotter les mains d’avoir permis à l’équipe de production (RAI Fiction) de travailler durant la période du confinement car jamais vous ne verrez placettes, ponts (il y en a plus de 400 à Venise), venelles et la place Saint-Marc (Piazza San Marco) si peu envahis de touristes que dans cette série. Sans oublier quantité de scènes filmées au cœur de palais privés, véritables écrins préservés. Pour ceux et celles qui ont déjà visité la Sérénissime et encore plus pour ceux qui n’y ont jamais mis un orteil, la série vaut le voyage car outre l’enquête, elle se veut immersive dans cette cité hors du temps où tout déplacement implique de marcher ou de naviguer !

Mais cette série ne mériterait pas plus notre attention si elle n’était pas étayée par une excellente histoire (nourrie par une enquête étayée de ces milieux) et pas mal de surprises dont certaines qui tombent un peu tard car les huit épisodes en offrent beaucoup mais on peut excuser les auteurs tant nous avons apprécié la balade dans les îles de la lagune.

Au casting, on retrouve Vittoria Puccini dont l’interprétation de la procureure Elena Guerra dans la mini-série « Il processo » (« Le procès », disponible sur Netflix) avait déjà rallié tous les suffrages. A ses côtés le couple formé par Alessandro Roja (Daniele) son collègue et Sarah Felberbaum (Giulia) qui était son amie d’enfance avant qu’elle ne quitte Venise sans donner de ses nouvelles… Tous deux apportent beaucoup à la partie plus introspective du récit.

Leonardo Fasoli et Maddalena Ravagli, devenus des experts des séries policières, nous offrent une autre vision plus mélancolique de Venise, connue mondialement comme symbole de l’amour et du tourisme jusqu’à en faire un personnage à part entière de la série.

NOTE :

0 /10

Une intrigue sombre mais intelligemment menée, sans aucun coup de feu mais avec finesse, intelligence et des déductions que n’auraient pas renié Sherlock Holmes sans oublier les surprises du dernier épisode (que nous ne vous divulgâcherons pas !).  

On aimerait beaucoup revoir la commissaire Elena Zonin et forcément Vittoria Puccini qui est une actrice attachante et pleine de sensibilité dans une deuxième saison. 

La note s’explique par un scénario de bonne facture allié à la magie des décors naturels, des palais privés et des acteurs, Vittoria Puccini en tête.

Yves Legrand – Le 9 avril  2023

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