
Critique « Dalva » (2023) : Une enfant sous influence !
« Dalva » est le premier film d’Emmanuelle Nicot traitant d’un sujet particulièrement difficile et illuminé par deux jeunes filles au talent indéniable…
Nous sommes Dalva !
Bon sang de bon sang !
Deux Nicolas (Nicholas Hoult et Nicolas Cage) pour le prix d’un et un Dracula au mieux de sa forme sont au programme de « Renfield », une comédie horrifique signée Chris McKay, produite par Robert Kirkman.
Notre critique n’a aucune dent contre le film… au contraire !
Synopsis :
Le mal ne saurait survivre une éternité sans un petit coup de pouce ! M. Renfield est le « familier » torturé du maître le plus narcissique qui ait jamais existé : Dracula. Renfield est contraint par son maître de lui procurer des proies et de pourvoir à toutes ses demandes, mêmes les plus effrayantes. Mais après une centaine d’années de servitude, lassé de devoir accomplir des actes malfaisants, il se sent enfin prêt à sortir de l’ombre du Prince des ténèbres. Mais la seule condition pour y parvenir est qu’il arrive à s’affranchir de la dépendance qui les unit.
Dès le prologue qui recycle habilement des extraits du premier « Dracula » de Tod Browning (1931) avec des caméos de Cage et Hoult, le ton est donné, il sera sanguinolent et irrévérencieux.
Nicolas Cage n’est pas censé être le personnage principal de ce film ; pourtant avec son culot monstre et son avidité à jouer, son interprétation imbibée de pop culture (il a dit s’être inspiré de l’œuvre « Dracula » d’Andy Warhol) du mythique Comte est assez jouissive à regarder.
Multipliant les outrances et à grands renforts de masques, Cage campe un Prince de Valachie intéressant bien que gonflé d’orgueil et de toute puissance.
Nicholas Hoult (« Mad Max Fury Road », « Le Menu ») incarne Robert Montague Renfield, un personnage décrit comme un aliéné et enfermé à l’asile dans le célèbre « Dracula » de l’écrivain irlandais Bram Stoker (1897). Renfield, le laquais du Comte, ne se nourrit pas de sang humain mais d’hexapodes qui lui confèrent certains pouvoirs (dont, comme dans le livre, une immortalité). L’auteur justifiait ce comportement fou par l’emprise mentale que Dracula exerçait sur son assistant.
Hoult campe un personnage en état de sidération, qui malgré ses airs angoissés en arrive à une forme d’héroïsme quasi involontaire.
L’acteur joue de manière tout aussi jubilatoire, pratiquant un jeu aussi surexposé et décalé que celui de son partenaire (et maître).
Renfield est un contrepoint volontairement outrancier de son maître, un personnage parfait pour le cabotinage et l’exagération. Quand il n’est pas occupé à chercher un groupe de nonnes ou un bus de cheerleaders comme proies réclamées par son maître pour se régénérer, Robert, en pleine crise existentielle face à la relation toxique qu’il entretient avec son maître aux dents longues, assiste aux réunions d’un groupe de soutien pour dépendants affectifs.
Bien malgré lui, il se retrouve coincé dans le conflit qui oppose Rebecca, une policière (Awkwafina vue dans « Shang-Chi », « La Petite Sirène » tantôt touchante, tantôt drôle) et les Lobo, une famille criminelle que dirige Ella (l’excellente mais sous-employée Shohreh Aghdashloo vue dans les séries « The Expanse »).
Robert Montague Renfield est un sujet intéressant et peu exploité au cinéma ; tout le monde a le souvenir des Dracula de la Hammer avec l’élégant Christopher Lee et cette nouvelle version axée sur une comédie horrifique n’a, bien entendu, pas le même écho ni les mêmes intentions horrifiques.
On pourrait même dire que les scènes d’action ou de combat prennent largement le pas sur les moments de frisson comme lorsque Renfield utilise les bras qu’il a arrachés à un assaillant comme des nunchakus pour se débarrasser des autres le tout à grands renforts d’hémoglobine.
Après des débuts ratés du « Dark Univers » avec « La Momie » version 2017 avec Tom Cruise, Universal Pictures, ragaillardi par le succès de Invisible Man (2020), film d’horreur coproduit avec Blumhouse, juste avant le clap du confinement, continue de ressusciter les monstres classiques de son catalogue mais avec des moyens plus modestes et des réécritures particulières…
C’est clairement une comédie d’horreur irrévérencieuse que propose le réalisateur Chris McKay (« The Tomorrow War », « LEGO Batman ») sur une adaptation signée Ryan Ridley (la série animée « Rick et Morty ») inspirée d’une idée de Robert Kirkman, producteur du film via sa société Skybound Entertainment par ailleurs créateur de la série « The Walking Dead ».
On s’amusera de la juste revanche de Nicolas Cage tout heureux d’incarner enfin Dracula puisqu’il n’était pas au casting du film de son oncle Francis Ford Coppola en 1992 (comme quoi les Coppola ont Dracula dans le sang !).
Vous apprécierez « Renfield » le temps de votre soirée mais rassurez-vous son aspect horrifique ne vous hantera pas !
La note ne décolle pas vraiment parce que le choix de traiter le sujet en comédie horrifique pourrait s’accepter mais malheureusement on est plus proche du grand guignol que de la comédie. Les dialogues sont sans nuances, les chorégraphies de combats même si elles sont assez bien filmées prennent le pas sur le scénario particulièrement dans la dernière partie où on entre dans la démesure voire dans le grotesque…
Le film doit s’accepter comme parodique un peu à la manière de ceux de Mel Brooks (« Frankenstein Junior » en 1974, « Dracula mort et heureux de l’être » en 1995).
Yves Legrand – Le 9 mai 2023
Sources Photos :
© 2023 Universal Pictures & Sony Belgium
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