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Ex Machina

Tout le monde a déjà regardé un film de science-fiction, que ce soit « Blade Runner », « Alien », et « 2001 l’Odyssée de l’Espace » …

Alors quand il s’agit d’intelligence artificielle (A.I.), on pense à des films comme « I Robot », « A.I. » de Spielberg ou encore la série « Person Of Interest ».

Un sujet toujours en phase avec notre époque actuelle où les nouvelles technologies rythment notre quotidien sans cesse plus développées et plus intelligentes accentuant la dépendance de l’humain.

Un projet comme « Ex Machina » était donc pertinent. Un essai de SF « subtil » sur le papier qui promettait des étincelles et une réflexion sur des thèmes chers au genre, écrit et réalisé par Alex Garland (le fabuleux « Annihilation »), scénariste de « 28 jours plus tard » et « Sunshine »). Pour sa première aventure derrière la caméra, le cinéaste se dote d’un casting talentueux, Oscar Isaac, Domhall Gleeson et la très belle Alicia Vikander (la nouvelle Lara Croft).

Pour toutes ces raisons, « Ex Machina » devenait très très intriguant.

Synopsis :

À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du grand patron à la montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava. (Allociné)

Avec ce film, Garland rend un vibrant hommage à des auteurs tels que Silverberg, Asimov et Clarke. Il choisit de raconter un film de SF intimiste, posé, contemplatif et qui fait réfléchir plutôt qu’un gros blockbuster qui en met plein la vue. Il dépeint un monde riche mais épuré, construit avec application, élégance et précision. Tout cet univers a pour but de créer une ambiance de « huis clos » sous haute tension entre quatre protagonistes, un employé doué vainqueur d’un concours, un génie de l’informatique milliardaire calqué sur un Bill Gates ou un Steve Jobs, un robot féminin humanoïde intelligent et une domestique.

Bien sûr, les amateurs de SF abonnés aux explosions et autres effets spéciaux grandiloquents seront peut-être déçus, mais là n’est pas l’intérêt de l’œuvre. Alex Garland livre aux spectateurs une création puissante, brillante, ingénieuse et réaliste dans une ambiance oppressante teintée de réflexions métaphysiques et spirituelles. Sous une apparence de thriller psychologique, « Ex Machina » se questionne sur la place et la relation de l’être humain face à la machine et aux technologies qui l’entourent.

Un film qui s’interroge sur les défiances des lois de la nature, les limites et les dérives scientifiques de la volonté de se prendre pour Dieu. En se substituant au créateur, l’homme fabrique des clones artificiels à son image capables de réfléchir et de ressentir de façon rationnelle.

Un long métrage qui oscille entre thriller captivant et drame scientifique qui tend vers un conte existentiel.

« Ex Machina » fouille avec attention ses possibilités narratives en proposant un suspens maîtrisé avec brio où chaque mot, chaque geste, chaque échange est important avec comme hypothèse que tout peut arriver.

Un film qui tient le spectateur en haleine et sous tension pendant 1h30 grâce à son ambiance et ses quatre personnages. Une atmosphère de mystère époustouflante servie par une mise en scène d’une virtuosité incroyable et des acteurs impliqués comme jamais.

Un Oscar Isaac intriguant et troublant, une Alicia Vikander enivrante qui confirme tout son talent (Oscar du meilleur second rôle en 2016 pour « The Danish Girl ») en passant de la séduction à la crainte en un clin d’œil.

Garland conte une histoire sur le questionnement tout en laissant au spectateur le soin de se forger sa propre opinion sur l’intrusion des nouvelles technologies dans notre quotidien.

Un travail sublime par son humilité, sa magnifique profondeur de récit au travers duquel les émotions se relient avec subtilité. Une œuvre admirable, passionnante et portée par des acteurs au sommet de leur art. Un sans-faute !

Note : 8,5/10

Julien Legrand – Le 8 mars 2018

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